Nous tenons de sources généralement bien informées et crédibles, que l’Alliance pour la réconciliation nationale (ARN, opposition) prépare une série d’activités visant à s’opposer au régime en place. Ainsi, l’opposition politique entamerait sa chaîne de mouvements par une conférence de presse prévue pour ce samedi.
Il s’agira de faire le bilan des 2 ans de la renaissance en prenant le contre-pied du bilan positif dressé par le président de la République dans son message à la nation du 6 Avril et celui du Premier ministre fait à Dosso. Sur ce chapitre, il n’y a rien de nouveau. On se rappelle que l’année dernière après la conférence de presse – bilan du Chef de l’Etat, le chef de file de l’opposition Seïni Oumarou avait aussi fait son bilan lors d’une conférence de presse. À l’occasion, le président du MNSD-Nassara avait démoli tout ce que le chef de l’exécutif avait présenté comme réalisations à mettre à son actif et à celui du gouvernement. Seïni Oumarou avait alors parlé de chiffres erronés brandis par le président Issoufou. Une affirmation qui va se confirmer plus tard dans le secteur de l’éducation nationale où les chiffres donnés au Père de la nation n’avaient rien à avoir avec la réalité des classes effectivement construites.
L’autre pan des mouvements que l’ARN compte mener est l’organisation de marches suivies de meetings dans toutes les 8 régions du Niger. Si nos informations se confirment, ces manifestations contre le pouvoir débuteront lundi prochain soit 48 heures après la conférence de presse sur le bilan. La région de Zinder réputée à tort ou à raison défavorable au parti socialiste nigérien donnera le coup d’envoi des manifestations de rue de l’opposition politique. Niamey, la capitale est choisie pour boucler la boucle. Ceci n’est pas à prendre à la légère. C’est sans doute la mise en oeuvre de la stratégie de lutte politique de l’ARN qui prend ainsi forme. Après 2 années d’accalmie politique, l’opposition multiplie les occasions de mise à mal du régime de la renaissance. La lutte engagée sur le terrain parlementaire avec pour prétexte l’affaire Abdou Labo suit son cours. Déjà, l’ARN a réussi à mettre en stand bye le Conseil national du dialogue politique (CNDP) qu’elle boycotte depuis plusieurs semaines à cause, dit-elle, de l’affaire Abdou Labo – CDS-Rahama. Récemment, c’est l’hémicycle de l’Assemblée nationale que les députés de la même ARN ont évacué à cause de la présence du ministre Labo. Si l’on analyse toutes ces actions qui peuvent paraître anodines, on se rend compte que c’est une sournoise et implacable lutte politique que l’opposition politique est en train de mener sous le nez du régime qui ne semble pas saisir la gravité de la situation. Si non, comment expliquer le maintien d’Abdou Labo au gouvernement alors que l’ARN s’en sert comme d’une brèche pour discréditer le pouvoir et torpiller les institutions. Soit, nos gouvernants ne comprennent que dalle, soit ils ne sont pas conscients des répercutions graves que ces actes pourraient avoir sur leur régime. En tout cas, une chose est sûre, si l’opposition réussit à organiser des manifestations de rue dans tout le pays, cela ne ferait qu’aggraver le mécontentement quasi-général des Nigériens. Et interdire ces manifestations seraient une violation des libertés collectives et donc de la loi fondamentale ellemême. Aussi, cela risque d’exacerber le ras-le-bol contenu jusque-là par les citoyens. Mais au lieu d’attendre que le rat pourrisse avant de le dégager de la maison, il aurait été plus sage d’y sortir le cadavre encore frais. Visiblement, la renaissance ne comprendra jamais que gouverner, c’est prévoir ! Et elle va toujours gérer les problèmes sans jamais les prévenir ! Dommage pour une équipe d’intellectuels !
