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Le Premier Ministre, Ouhoumoudou Mahamadou face à la presse, la lutte contre la corruption sera implacable

Publié le lundi 4 octobre 2021  |  Tamtaminfo.com
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© Autre presse par DR
Le Premier Ministre, Ouhoumoudou Mahamadou face à la presse, la lutte contre la corruption sera implacable
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Le Premier ministre, Chef du Gouvernement, Ouhoumoudou Mahamadou a accordé la semaine dernière une grande interview à l’ONEP et à l’ORTN. Dans cet entretien il abordé plusieurs questions notamment le bilan à mi-parcours du Gouvernement après les 100 jours d’exercice du pouvoir, la lutte contre la corruption et les infractions assimilées, l’éducation, la sécurité, l’économie et la fiscalité et bien d’autres sujets d’intérêts nationaux.

Pour le Premier ministre, l’évaluation de la feuille de route pour les cent premiers jours laisse apparaître que l’ensemble des actions que nous avons prévu a été exécuté à 90%. Le niveau de sécurité s’est nettement amélioré, les nouvelles institutions ont été installées, des chantiers emblématiques ont été démarrés notamment le pipeline pour l’exportation du pétrole brut, la relance des travaux au niveau de Kandadji et des réunions ont été organisées avec les acteurs du secteur de l’éducation.

Parmi les défis à relever le Premier Ministre a insisté sur la rareté des ressources, la restructuration des ministères et la situation de pandémie de COVID 19. Tout cela constitue des défis auxquels nous avons été confrontés. Malgré ces défis là nous avons pu trouver notre chemin et nous avons pu réaliser un certain nombre d’actions prioritaires au cours de la période indiquée.

Concernant la lutte contre la corruption et le détournement des deniers publics qui est un chantier phare du Président de la République , le Chef du Gouvernement a indiqué « qu’effectivement, le Président de la République accorde une grande priorité à la lutte contre la corruption. Il l’a annoncé dans son programme de campagne, il l’a annoncé dans son discours d’investiture, et de façon très ferme et très claire. Dans la Déclaration de Politique Générale, j’ai également repris cet engagement du Président, en disant que nous allons faire en sorte que toutes les institutions en charge de la lutte contre la corruption soient redynamisées et que la justice soit renforcée dans ce domaine.

Alors la question est de se dire que, puisque nous avons les structures qu’il faut, nous avons les textes qu’il faut, qu’est-ce qui fait que la lutte contre la corruption traine ? Pourquoi il n’y a pas les résultats que le peuple espère en matière de lutte contre la corruption ? Et dans ce sens, il faudrait voir la corruption en deux aspects. Il y a d’abord la perception parce que très souvent c’est une question de perception. Comment les citoyens perçoivent-ils le fonctionnement de notre administration? Est-ce qu’ils pensent que c’est une administration corrompue ou autre? Et par rapport à cela il y a des indicateurs et un suivi au niveau international. Et fort heureusement, quand on analyse de 2011 à ce jour, le Niger a fait beaucoup de progrès.

Notre pays a gagné des rangs extrêmement importants en matière de lutte contre la corruption. Bien entendu, ce n’est pas l’occasion de se reposer, il faut aller de l’avant. Et pour confirmer l’engagement du Président de la République, nous avons tenu un certain nombre de réunions au niveau du gouvernement pour faire le point de l’état actuel de la situation et des actions à entreprendre.

Ensuite nous avons tenu récemment une réunion présidée par le Président lui-même, au cours de laquelle il a donné des directives claires. Ces directives, c’est d’abord de donner plus de moyens aux structures en charge de la lutte contre la corruption; que ça soit des moyens humains, que ça soit des moyens financiers. Parce que toutes ces structures se sont plaintes du fait qu’elles n’ont pas assez de moyens. En ce qui concerne les moyens humains, il y a aussi le problème de la qualification; et on avait convenu qu’il faut renforcer la qualification de ces moyens. Il y a aussi le fait qu’au niveau notamment de la HALCIA, elle avait élaboré un plan stratégique de lutte contre la corruption, qui est composé à la fois avec des actions de sensibilisation, mais aussi des actions de vérification, de contrôle et de répression. Ce plan va être réactivé et mis en œuvre.

Au niveau de la Cour des Comptes, elle établit des Rapports chaque année; ce qui a manqué, c’est le suivi des recommandations de la Cour des Comptes. Là le Président a été ferme, nous devons faire un suivi de toutes les recommandations de la Cour des Comptes et lui rendre compte. Enfin au niveau de la Justice où les gens ont déploré une certaine lenteur par rapport aux dossiers qui sont en instance, là également des instructions ont été données pour que le traitement des dossiers soumis à la justice soit accéléré.

Comme vous le savez la HALCIA, lorsqu’elle élabore un dossier et qu’elle voit qu’il y a matière à poursuite, elle transmet directement à la justice sans passer par qui que ce soit, et il en est de même de la Cour des Comptes lorsqu’elle constate qu’il y a des faits flagrants elle peut prendre des décisions. Donc je peux dire que dans le cadre de la lutte contre la corruption, le gouvernement a pris le taureau par les cornes et vous verrez qu’il y aura beaucoup d’actions et beaucoup de résultats au cours de ce quinquennat ».

Parlant spécifiquement du dossier du Ministère de la Défense Nationale et l’affaire dite de ‘’Ibou Karadjé’’, le Premier ministre a estimé qu’en ce « qui concerne le dossier MDN, comme vous le savez ce dossier est venu d’un audit commandité par le Président de la République de l’époque. Si le Président de la République a commandé une inspection, ce n’est pas pour que le dossier soit mis au tiroir; c’est pour que s’il y a des faits qui sont révélés que des actions appropriées puissent être entreprises. S’agissant de ce dossier, il a été transmis à la justice. Et donc s’agissant d’un dossier qui est à la justice, nous n’avons pas de commentaire particulier comme vous le savez c’est interdit par la loi. Mais le dossier est à la justice et il suit son cours.

En ce qui concerne le dossier Ibou Karadjé, là également c’est la même chose. C’est le Président de la République qui a demandé à l’Inspection d’Etat, lorsqu’ils ont eu vent de cette affaire, de vérifier ce dossier. L’Inspection d’Etat a fait son Rapport, le Procureur a été saisi, la Police a été saisie pour investigation. Il s’est avéré qu’il s’agit d’un individu qui a imité des signatures, fabriqué des faux cachets pour faire des opérations au niveau du ministère des Finances. Là aussi le dossier a été transmis à la justice. Tous ses complices ont été identifiés, et la justice suit son cours. Je ne rentrerai donc pas plus dans les détails des faits.

De toutes les façons, comme vous avez vu à travers les journaux, de plus en plus, la vérité commence à sortir. J’ai vu les dernières informations sorties des journaux, certainement des journalistes qui ont eu accès au rapport d’investigation de la Police, et qui confirment que toutes les signatures ont été imitées, et tous les cachets des titulaires au niveau du ministère des Finances ont été fabriqués. Donc voilà ce que je peux vous dire sur ce dossier qui est également dans les mains de la justice. Donc la justice suivra son cours ».

Evoquant l’engagement du Président de la République sur l’accès et le maintien des jeunes filles à l’école, M. Ouhoumoudou Mahamadou a indiqué que « l’engagement le plus emblématique, en ce qui concerne la scolarisation de la jeune fille, est celui qui consiste à construire des internats dans les collèges de proximité. S’agissant d’une opération nouvelle, il fallait commencer par des projets pilotes. C’est ainsi que trois écoles ont été choisies comme projet pilote: Kellé (dans la région de Zinder; Moujiya (région de Tahoua) et Dantchandou (région de Tillaberi). Ces trois écoles seront les projets pilote qui vont nous permettre d’ajuster la politique qui va être mise à l’échelle. Les bailleurs de fonds ont été sensibilisés et beaucoup se sont annoncés pour soutenir cette initiative d’internat pour les jeunes filles.

Mais, il n’y a pas que l’internat pour améliorer la scolarisation de la jeune fille. En effet, la première des choses à faire, c’est qu’elle ne soit pas très loin de ses parents en ce qui concerne l’éducation. C’est pour cela que nous allons mettre en place une politique de collège de proximité. Le ministère de l’Education est en train de travailler là-dessus. C’est-à-dire que dans les différents villages, on va créer des collèges. Pour que le collège de proximité soit une réussite, il faut rendre les enseignants beaucoup plus polyvalents de façon à ce qu’on puisse jouer sur l’effet du nombre. Par exemple, au lieu d’avoir six (6) professeurs dans un CEG, avec trois (3) professeurs, vous pouvez animer le collège en faisant en sorte que ces professeurs soient polyvalents et qu’ils enseignent trois ou quatre matières. Tout cela est en cours de préparation. Evidemment, il y a la sensibilisation des parents qui est aussi en cours et qui en train de donner de bons résultats. De plus en plus, comme le voit, le taux filles et garçons est en train de monter. Et notre objectif est d’atteindre la parité dans un avenir très proche ».

En matière sécuritaire, le Chef du Gouvernement a déroulé la stratégie de son Gouvernement qui « consiste à empêcher à ce qu’aucune portion de notre territoire ne soit contrôlée par aucun des groupes armés. Dans cette optique, nous sommes en train de dérouler un programme au premier axe qui consiste à mener une lutte sans merci contre les groupes armés.

Le deuxième axe consiste à renforcer nos Forces armées en moyen matériel; humain et en formation. Le troisième vise à assurer le relèvement au niveau des populations en renforçant les infrastructures sociales et en accompagnant les populations qui ont été victimes de ces groupes armés terroristes. Aujourd’hui, force est de reconnaitre que dans le cadre de la mise en place de ces différents axes, nous sommes en train d’enregistrer de succès.

L’ennemi a encaissé beaucoup de pertes que cela soit du fait de nos militaires ou du fait des militaires des forces alliées ».

Sur la question de la quiétude sociale, il a affirmé que « pour assurer la quiétude sociale, le premier élément est le dialogue. Ce dialogue le Président de la République, Chef de l’Etat SE Mohamed Bazoum, le veut et il l’a affirmé. Ila rencontré tous les partenaires notamment les syndicats, les groupes constitués. Le Président de la République les a rencontrés avant de leur réaffirmer sa disponibilité pour le dialogue. De même en ce qui me concerne, j’ai exprimé aux différents syndicats et aux partenaires ma disponibilité au dialogue. Nous faisons la promotion du dialogue au niveau de tous les ministères.

Au niveau intercommunautaire, nous faisons également la promotion de dialogue à travers la Haute Autorité à la Consolidation de la Paix. Le Président de la République ayant pris part aux activités de la Cure Salée, a mis à profit cette rencontre pour réunir les Chefs traditionnels de la région et exprimer ses attentes vis-à-vis du dialogue et la cohabitation pacifique des populations. C’est un aspect auquel nous accordons d’importance.

De même, en ce qui concerne les partis politiques, nous avons toujours affiché notre volonté au dialogue. Nous sommes ouverts au dialogue, nous n’attendons que ces partis politiques pour instituer ce dialogue pour que nous puissions marcher ensemble. La Constitution a prévu un statut de l’opposition, nous sommes prêts pour que le statut de l’opposition soit mis en œuvre. Encore faut-il savoir ce qu’est l’opposition, puisse que pour le moment certains considèrent qu’ils sont élus alors que le Président de la République est en place. Lorsque toute cette équation va être levée, je reste convaincu que le leader de l’opposition aura sa place et il sera parmi les autorités comme il le faut.

En ce qui concerne le dialogue politique, là également c’est une institution comme vous savez qui existe où tous les partis se retrouvent. Nous allons veiller à ce que cette institution soit redynamisée sous réserve que les partis ayant l’habitude de boycotter cette institution ne la boycottent pas. L’un dans l’autre, je peux vous dire que notre gouvernement fait la promotion de dialogue en vue de la quiétude sociale. Nous avons également la fête de la concorde qui est célébrée le 24 avril de chaque année. Nous avons pris des engagements que désormais cette fête sera fêtée au niveau national pas simplement dans le Nord du pays, mais sur le plan national à partir de 2022. C’est aussi une manière de renforcer le dialogue et cette concordance au niveau national ».

En ce qui concerne les régies financières, les réformes que nous avons engagées, consiste à aller vers la digitalisation et la simplification des procédures mais également d’éviter que l’argent circule entre les agents des impôts et les contribuables. Ainsi, nous sommes en train de mettre en place un système de suivi des impôts et des contribuables. Ce suivi permet aux contribuables, par exemple, concernant la Direction Générale des Impôts, de pouvoir faire leurs déclarations en ligne, de pouvoir payer directement dans le compte bancaire du Trésor National, sans être obligés de venir à la DGI.

De même en ce qui concerne la Douane, nous sommes en train de mettre en place un système, qui permet également aux opérateurs économiques de pouvoir faire leurs déclarations de douane, directement, sans aussi être obligés de venir aux bureaux de douane. En plus de cela, il y a évidemment toute la lutte contre les différentes fraudes possibles.

Dans ce sens, toujours concernant le Douane, nous avons le système d’interconnexion. Interconnexion d’abord avec les différents ports de la sous-région, que çà soit celui d’Abidjan, de Lomé, de Cotonou, mais également interconnexion entre les différents services. C’est à dire que les démembrements de la Douane vont être connectés à la Direction centrale. Toujours à la Douane, nous avons le système SYDONIA, pour faire en sorte que dès qu’une valeur est entrée, elle ne peut plus être modifiée au niveau du taux et la valeur. Donc, le douanier est obligé de savoir que ce qui a été mis et enregistré dans le système ne plus être changé.

C’est la même chose en ce qui concerne les impôts. Le système que nous avons mis en place, va nous permettre d’éviter les possibilités de fraudes et cela notamment avec la mise en place de la facture certifiée. C’est une facture normalisée. Par le passé, les gens avaient tendance à collecter la TVA et à ne pas la déclarer ou la reverser. Mais avec la nouvelle facture certifiée et normalisée, ils ne le pourront plus. Tout celui qui perçoit une TVA est obligé de la reverser aux impôts. Ainsi, il y aura moins de fraude donc il y aura par conséquent beaucoup plus de performance de nos régies financières.
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