Du 05 au 07 octobre 2021, la capitale nigérienne abrite un atelier régional de formation et de renforcement des capacités des points focaux des organismes de bassins sur la collecte des données et le renseignement du système de suivi-évaluation de l’eau et de l’assainissement en Afrique de l’Ouest (WASSMO). Organisé par la Commission de la CEDEAO en collaboration avec le Projet Partenariat Régional pour l’Eau et l’Environnement (PREE) mis en œuvre par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), sur financement de la coopération suédoise, l’atelier vise à renforcer la capacité des Etats membres et principalement des organismes de bassins transfrontaliers en matière de collecte de données et de renseignement de la plate-forme régionale WASSMO afin d’accompagner l’opérationnalisation de l’Observatoire Régional de l’Eau et par la même occasion contribuer efficacement à la mise en œuvre de la mise en œuvre de la politique régionale en matière de l’eau et de l’assainissement.
La cérémonie d’ouverture de l’atelier s’est déroulée le mardi 05 octobre 2021 à l’hôtel Ténéré de Niamey en présence du représentant du ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement du Niger, de la Représentante résidente de la Commission de la CEDEAO au Niger, du Coordinateur du PREE/UICN, du Représentant du Directeur exécutif du Centre de Gestion des Ressources en Eau (CGRE) de la CEDEAO, des experts des Observatoires et des Systèmes d’information sur l’Eau des organismes de Bassins de l’Afrique de l’Ouest ainsi que des représentants des Agences de coopération technique et financière et de nombreux invités.
Dans l’allocution qu’il a prononcée à cette occasion, le Coordinateur du projet de Partenariat Régional pour l’Eau et l’Environnement (PREE), M. Ludovic TAPSOBA, a tenu, au nom du Directeur régional de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), à saluer la CEDEAO pour la tenue effective de cet atelier, le second du genre après celui de Ouagadougou au Burkina Faso qui s’est tenu du 14 au 16 septembre 2021 et qui consolide les excellentes relations de coopération entre les deux institutions. M. Tapsoba n’a pas manqué de remercier également les participants à cet atelier et à leur souhaiter la bienvenue en terre nigérienne.
Abordant l’atelier, le Coordinateur du PREE/UICN a d’abord tenu à rappeler les objectifs visés par la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE) ainsi que son but final qui vise à « faciliter la valorisation et la gestion coordonnée de l’eau, des terres et des ressources connexes pour optimiser le bien-être économique et social qui en résulte, de manière équitable et sans compromettre la durabilité des écosystèmes vitaux ». M. Ludovic Tapsoba a ensuite mis en exergue le rôle des Organismes de Bassins Transfrontaliers (OBT) dans la gestion intégrée des ressources en eau en Afrique de l’Ouest et dont l’acte fondateur remonte à la tenue, en mars 1998, de la Conférence ouest-africaine sur la Gire (COA-GIRE). « Cette conférence a déclenché une prise de conscience sur la nécessité et l’urgence de changer de modes de gestion de l’eau, si l’on voulait inverser les tendances de raréfaction et de dégradation des ressources, avec leurs conséquences négatives, socio-économiques et environnementales prévisibles », a souligné M. Tapsoba, pour qui, cette prise de conscience a permis à l’Afrique de l’ouest de se doter aujourd’hui de six (6) organismes de bassins (OMVS, ABN, ABV, OMVG, ABM et CBLT) qui sont fonctionnels alors que d’autres sont en cours de création sous l’égide de la CEDEAO notamment MRU ou ABCBT.
Selon le Coordinateur du Projet, le PREE qui est mis en œuvre par l’UICN et ses partenaires, vise à « renforcer la résilience des écosystèmes naturels et des communautés locales dans les bassins fluviaux et lacustres ». C’est ainsi qu’à travers ce projet, l’UICN appui le Centre de gestion des ressources en eau de la CEDEAO pour renforcer les capacités des Organismes de Bassins dans la collecte des données et le renseignement de la plateforme WASSMO de l’Observatoire régional. Il s’agit-là, selon les explications, d’une intervention du Projet PREE qui s’inscrit dans le cadre de l’activité relative au soutien à la mise en place et le fonctionnement d’un système régional d’information sur l’eau et le climat en Afrique de l’ouest et aussi, à aider le CGRE dans l’opérationnalisation de l’Observatoire régional de l’Eau.
En terminant son allocution, M. Ludovic Tapsoba n’a pas manqué de remercier les différents partenaires financiers notamment l’Agence suédoise de coopération internationale pour le développement (ASDI) et les autres projets régionaux pour leur accompagnement dans la mis en œuvre du projet Partenariat Régional pour l’Eau et l’Environnement (PREE).
Des données fiables pour une meilleure gestion des ressources en eau
En prenant la parole, la Représentante Résidente de la CEDEAO au Niger, SE Liliane Alapini, s’est aussi félicitée des bonnes relations entre la Commission de la CEDEAO et l’UICN et à remercier la coopération suédoise pour sa contribution au financement de l’atelier à travers le projet PREE.
Poursuivant son intervention, Mme Alapini a rappelé qu’en 2014, la CEDEAO a bénéficié d’un appui de la Facilité Africaine de l’Eau (FAE) pour la mise en place de l’Observatoire régional de l’eau. C’est, selon ces explications, cet appui qui a permis de réaliser la première phase du système de suivi-évaluation de l’eau et de l’assainissement en Afrique de l’ouest en 2020. « Ce système qui couvre les 15 Etats membres et les organismes de Bassins de la région participe à la mise en œuvre de la Vision africaine de l’eau 2025, la Déclaration de Syrte sur l’Agriculture et l’Eau en Afrique et aussi à l’objectif N6 du Développement Durable (ODD) des Nations Unies qui vise à garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et à assurer une gestion durable des ressources en eau », a souligné la Représentante Résidente de la CEDEAO au Niger.
« L’eau, denrée essentielle au développement et à la survie de l’humanité constitue aujourd’hui un enjeu majeur pour nos pays, particulièrement ceux du Sahel pour lesquels les besoins augmentent, année après année, à cause de la pression démographique, du changement climatique, de la mauvaise gestion et de la pollution. La disponibilité de l’information est donc un facteur clé pour la gestion d’une si précieuse denrée ». SE. Liliane Alapini, Représentante- résidente de la Commission de la CEDEAO au Niger.
Pour la Représentante résidente de la CEDEAO au Niger, la mise en place d’un Observatoire de l’eau et son renseignement pour en faire un réel outil d’aide à la décision vont permettre un meilleur suivi de la gestion de l’eau dans les Etats membres de la CEDEAO. « Cela répond aux objectifs de l’Axe 1 de la politique régionale des ressources en eau de l’Afrique de l’ouest adoptée en 2008, particulièrement à son volet relatif à la gouvernance qui prévoit le développement d’informations et de connaissances sur l’eau à tous les niveaux » a-t-elle précisé avant de rappeler que le présent atelier de Niamey, vise à « renforcer les capacités de collecte de données et de renseignement du système WASSMO et aussi permettre de revoir au besoin des indicateurs et de s’accorder sur les modalités du lancement de la campagne 2022». Tout en indiquant pouvoir compter sur les organismes en charge des bassins pour enrichir l’atelier en partageant leurs expériences en matière de renseignement de la plateforme régionale WASSMO, SE Liliane Alapini a exhorté tous les participants « à tirer le meilleur profit de ces trois jours de discussions pour un renseignement qualitatif du système WASSMO ».
L’Observatoire Régional de l’Eau, un outil d’aide à la décision
En procédant à l’ouverture officielle de l’atelier, le Directeur Général des Ressources en Eau du ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement du Niger, M. Abdou Moumouni Moussa, a au nom du Ministre Adamou Mahaman, souhaité la bienvenue et un agréable séjour à tous les participants à l’atelier. Il s’est réjoui, au nom des autorités, de l’honneur qui a été fait au Niger pour abriter cet atelier important pour l’Afrique de l’ouest.
Dans son discours, M. Abdou Moumouni Moussa a rappelé que depuis la tenue de la Conférence Ouest Africaine sur la GIRE (COA-GIRE) en 1998 à Ouagadougou, l’Afrique de l’ouest a su développer une coopération régionale dans le secteur de l’eau marquée notamment par l’adoption du Cadre Permanent de Coordination et de Suivi (CPCS) de la GIRE de la Politique des Ressources en Eau de l’Afrique de l’Ouest (PREAO) par la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO en décembre 2008. « L’un des piliers de la stratégie du CPCS/GIRE en Afrique de l’Ouest pour une gestion durable des ressources en eau dans notre région est l’observatoire Régional de l’Eau, outil d’aide à la décision aux différentes échelles de gestion, dont le rôle est d’assurer le suivi de la gestion de l’eau au niveau des pays et des bassins », a-t-il indiqué, soulignant qu'un des résultats majeurs est le développement et l’implémentation d’un système sur le suivi-évaluation de l’eau et de l’assainissement (WASSIMO) en Afrique de l’ouest qui couvre les 15 pays membres de la CEDEAO et les Organismes de Bassins. « Ce système de suivi évaluation de la sous-région vise à servir d’outil d’aide à la décision dans le secteur de l’Eau en Afrique de l’Ouest, il doit être mis à jour régulièrement par les pays et organismes de bassins et alimenté en données fiables », a mis en avant M. Abdou Moumouni Moussa qui, au regard de l’importance de l’atelier, a invité les participants à contribuer de manière active à enrichir les travaux pour garantir la réussite du lancement de la seconde campagne de collecte des données. Il a, enfin, au nom des autorités nigériennes, remercier tous les acteurs ainsi que les partenaires qui contribuent à la mise en œuvre de cette initiative capitale pour la sous-région.
Peu après la cérémonie d’ouverture, les travaux de l’atelier se sont poursuivis avec la présentation et des échanges sur la plateforme WASSIMO ainsi que sur le rapport d’évaluation de la campagne 2018 des indicateurs des organismes de bassins du suivi-évaluation du secteur de l’eau et de l’assainissement. Durant les trois (03) jours que durera l’atelier, les participants vont se pencher, en travaux de groupe ou en séances de formation pour les points focaux sur plusieurs aspects et thématiques de la collecte des données et du renseignement de suivi évaluation de la plate-forme WASSIMO ainsi que de la préparation des modalités pratiques pour le lancement de la seconde campagne. Il sera aussi question, au cours de l’atelier, d’explorer les voies et moyens de renforcer la coopération des systèmes d’information existants avec l’Observatoire Régional de l’Eau. Il convient de noter enfin que l’atelier réunit les points focaux et les représentants des organismes de bassins fonctionnels ou en cours de création (ABN, ABV, OMVS, OMVG, ABM, CBLT, MRU, ABCBT, MFD), les représentants des institutions partenaires (AMCOW, UICN, GWP/AO, CILSS/AGRHYMET, DHI) ainsi que les représentants de la CEDEAO.