La possibilité d’un accord entre Bamako et le groupe Wagner, société privée russe de sécurité a ouvert la crise entre le Mali et l’ensemble de ses partenaires africains et occidentaux, au premier rang desquels la France. La réorganisation et la diminution du dispositif militaire français au Sahel, qui doit passer de 5 000 à 2 500-3 000 hommes, étant invoquées par les autorités maliennes de transition pour justifier leur recours à d’autres partenaires. Depuis, les déclarations politiques se sont enchaînées, côté français et côté malien, dans les médias ou à la tribune de l’Assemblée générale de l'ONU. Désormais, ce n’est plus seulement de l’efficacité de la lutte antiterroriste au Sahel qu’il est question.
Progressivement, la crise diplomatique s’est portée sur une question sensible : celle de la souveraineté nationale. Les propos virulents tenus par plusieurs ministres français puis par le Président Emmanuel Macron, qui a notamment dénoncé le « non-travail de l’État malien » pour expliquer la dégradation de la situation sécuritaire, et appelé au retour des services de base sur l’ensemble du territoire, ont exaspéré Bamako.
Convoquant l’ambassadeur de France dans le pays, le ministre des Affaires étrangères Abdoulaye Diop a ainsi exigé de ses partenaires « des relations sincères et concertées, respectant le principe de non-ingérence. »
Des propos qui trouvent écho à Alger, également en tension avec Paris, cette fois sur la question de la mémoire de la colonisation française. Spécialement dépêché à Bamako mardi, le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra a exhorté la France à « décoloniser » son histoire pour « assainir » les relations qu’elle entretient avec ses anciennes colonies. Des propos tenus aux côtés du Premier ministre malien Choguel Maïga, silencieux et souriant.... suite de l'article sur RFI