Le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et l’Environnement (REMAPSEN) a organisé le 23 septembre 2021, un webinaire sur le thème « repositionnement de la Planification Familiale en Afrique de l’Ouest et du Centre : défis et perspectives. Ce webinaire intervient dans un contexte marqué au plan mondial par la pandémie à coronavirus qui a sérieusement secoué le système de santé planétaire. Il intervient aussi dans un contexte où les efforts importants ont été réalisés en Afrique de l’Ouest et du Centre dans le domaine de la Santé de la Reproduction notamment la planification familiale. Deux panelistes en l’occurrence Dr. Fenosao Ratsimanetrimanana, conseiller régional de l’UNFPA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre et le directeur régional de l’ONG IPAS pour l’Afrique Francophone, Dr. Sosthène Dougrou ont expliqué aux participants à ce webinaire, les efforts réalisés en Afrique de l’ouest et du Centre en matière de planification familiale ; les enjeux y relatifs et les perspectives pour améliorer davantage les indicateurs liés au taux de prévalence contraceptive.
C’est le président du Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et l’Environnement (REMAPSEN) M. Bamba Youssouf qui a présidé l’ouverture de cette rencontre qui se veut un cadre approprié pour échanger et partager les expériences en matière de la santé de la reproduction et planification familiale. M. Bamba a souligné le rôle que jouent les journalistes dans le cadre de la prise de conscience des populations face aux défis liés à la santé de la reproduction.
Introduisant son exposé, Dr. Fenosao Ratsimanetrimanana, conseiller régional de l’UNFPA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre a relevé que le taux de prévalence contraceptive en Afrique de l’Ouest et du centre est passé de 16% en 2012 à 22 % en 2019, soit un bond de 6 points. En effet, les enjeux en matière des besoins liés à la planification familiale sont énormes. Selon Dr. Fenosao, parmi les pays de la région, près d’un tiers devraient faire partie des deux catégories de besoins non satisfaits les plus importants d’ici 2030 avec plus de 20% des femmes mariées présentant un besoin non satisfait pour la planification familiale. Ces pays, a dit le conseiller régional de l’UNFPA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, devront déployer des efforts considérables pour contribuer à l’élimination des besoins non satisfaits. En plus, les analyses du graphique projeté par le communicateur montrent que dans la plupart des pays de la région, les femmes mariées constituent la majorité des utilisatrices de contraceptifs.
Les disparités sous-nationales dans les besoins non satisfaits peuvent indiquer les obstacles à l’accès rencontrés par les femmes dans les régions mal desservies. Par ailleurs, le conseiller régional de l’UNFPA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre a souligné qu’au fil du temps, il y a 4 modèles d’évolution de la demande par rapport au taux de prévalence contraceptive moderne (TPCM) à savoir : l’augmentation de la prévalence mais pas de changement dans les normes liées aux préférences en matière de fécondité ; l’augmentation de la prévalence et changement dans la prévalence des normes ; peu de changement dans la prévalence ou les normes ; pas de limite de demande au TPCM. En perspectives, Dr. Fenosao estime qu’il faut créer un environnement favorable à la planification familiale basée sur les droits humains en tant que partie intégrante de la santé et des droits en matière de sexualité et de reproduction ; élargir les interventions liées à la demande en fonction des intentions de l’individu en matière de santé de la reproduction ; garantir la disponibilité des services de planification familiale basée sur les droits humains et de bonne qualité etc.
Quant au second intervenant à ce webinaire en l’occurrence Dr. Sosthène Dougrou, directeur régional de l’ONG IPAS, il a axé sa présentation sur le contexte régional ; les principaux défis liés à l’accès aux soins et services contraceptifs et le protocole de Maputo. Le contexte régional est marqué par la mortalité maternelle la plus élevée au monde avec un indice de fécondité de 5,2 enfants par femme. La population de jeunes de 15 à 24 ans reste très importante, tandis que le taux de prévalence contraceptive est autour de 25 %. S’agissant des défis, le présentateur a noté les défis d’ordre politiques et structurels ; les défis liés à la demande des services de PF ; les défis centrés sur l’offre des soins et services de planification familiale et enfin les défis relatifs à l’environnement (normes sociales régressives). En ce qui concerne le protocole de Maputo, Dr. Sosthène DOUGROU a expliqué que ce protocole est un accord international qui garantit les droits des femmes en Afrique y compris le droit de participer au processus politique, l’égalité sociale et politique avec les hommes. Les échanges qui ont suivi les deux interventions ont davantage permis aux journalistes issus de l’Afrique de l’Ouest et du Centre de saisir les enjeux liés à la thématique.