Ache dey, nous avions raison ! Et l'histoire vient de le confirmer, le pouvoir du « Guri System » et AREVA se sont joués du peuple nigérien. Quand nous l'avions écrit au départ pour dire que le pouvoir de Zaki et le groupe nucléaire français sont les deux facettes d'une même pièce. Les prétendues pressions du pouvoir sur AREVA qui ont nourri les débats n'étaient en fait que de la démagogie, de la pure propagande et de la chimère.
La vérité des relations Niger/groupe nucléaire français est contenue dans les minutes des discutions dans lesquelles les prochaines échéances électorales, ou disons la réélection de Mahamadou lssoufou en 2016 tient une place de choix, de façon sous entendue bien évidemment.
Comme la vérité finit toujours par triompher, elle est enfin sortie, et pas dans n'importe quelle bouche mais de celle d'une source officielle, la plus officielle du moment.
En effet, selon le nouveau Président du Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS Tarayya), Bazoum Mohamed qui est par ailleurs le chef de la diplomatie nigérienne, Niamey pourrait céder dans les négociations avec le groupe nucléaire AREVA, au regard du cours de l’uranium en baisse. L'intérêt du géant français est que le Niger revienne à la fiscalité d'avant 2006 sur l'uranium. On se souvient que sous la pression populaire et la détermination de l'ex Président Mamadou Tandja à faire valoir la souveraineté du Niger sur ses richesses naturelles, AREVA avait fini par céder et payer gros et à revoir son partenariat. Le durcissement du ton de Niamey sous Tandja n'avait rien de similaire au simulacre de la « Renaissance ». Car, en même temps que le gouvernement haussait la voix face à AREVA, l'axe Niamey-Pékin se développait avec comme slogan un partenariat gagnant-gagnant. Le résultat est là, il est connu de tous et il profite amplement au pouvoir actuel qui avait qualifié à l'époque la coopération sino nigérienne de chinoiseries. C'est un contrat de partage de production que Niamey a signé avec l'empire du milieu autour du bloc pétrolier d'Agadem et de la raffinerie de Zinder. Autrement dit-on-en-grange autant que les Chinois dans l'affaire du pétrole et ce contrat rapporte au trésor public cent (100) fois plus que les maigres recettes fiscales récoltées de l'exploitation de l'uranium au Niger.
Pour aller dans la logique des intérêts du Niger, le pouvoir actuel doit aller dans la logique de l'ex Président Tandja, c'est-à-dire la diversification des nos partenaires. Car le soutien du peuple est encore là, en illustre la récente manifestation du Réseau des Organisations pour la Transparence et l'Analyse Budgétaire (ROTAB) qui a fédéré toutes les organisations de la société civile nigérienne. Comme quoi il ne reste que la volonté du pouvoir pour faire bouger les lignes avec AREVA. Mais le régime actuel pourra-t-il sincèrement aller dans la logique de la pression ? On ne peut parier un seul franc sur la capacité des socialistes nigériens à œuvrer dans le sens des intérêts du pays. Les médias français, au parfum de l'avancement des négociations, annoncent déjà les couleurs des négociations, très sombres pour le Niger. Le grand manitou d'AREVA, Luc Oursel serait en ce moment même à Niamey, la mine totalement décrispée, le visage détendu. Il sait qu'il repartira avec un bon contrat. Car le partenaire en face n'est personne d'autre que cet ancien cadre «fait» par la COMINAK. Comment peut-on aller contre la volonté de son créateur ? ll faut tout simplement prier Dieu afin qu'il guide le cœur de Hollande et celui d'AREVA à penser aux 17 millions de ventres que la « Renaissance » s'apprête à leur sacrifier.
