L'Union européenne (UE) est prête à appliquer des sanctions à l'encontre de la compagnie aérienne nationale du Belarus afin de tenter de réduire partiellement le flux de migrants entrant en Europe, a annoncé lundi un responsable de l'UE.
Il s'agit d'une des mesures discutées par les ministres des Affaires étrangères de l'UE, et destinée à servir de message aux autres compagnies aériennes pour leur faire comprendre qu'elles "jouent le jeu des passeurs d'êtres humains", a déclaré Josep Borrell, haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Union à Luxembourg.
M. Borrell a indiqué que l'UE travaillait avec les pays d'origine des migrants pour les convaincre qu'il ne s'agit pas de touristes souhaitant soudainement visiter Minsk, mais de personnes qui ont été dupées en croyant qu'il existait un moyen d'entrer en Europe via la Lettonie, la Lituanie ou la Pologne.
Selon lui, il existe "une longue liste de pays" à partir desquels les migrants ont été transportés.
"C'est une situation que nous devons dénoncer et combattre", a affirmé M. Borrell.
Le président biélorusse Alexandre Loukachenko avait précédemment nié tout acte répréhensible concernant les migrants quittant le Moyen-Orient et entrant dans l'UE via la Biélorussie.
La Belarusian Telegraph Agency avait estimé en mai que les conflits en Libye, en Syrie, en Irak et en Afghanistan avaient contribué au développement du terrorisme.
"C'est ainsi qu'ils ont afflué vers l'Europe : certains avec la vengeance en tête, d'autres pour trouver du travail", aurait dit M. Loukachenko.