Le Niger est l’un des pays les plus faiblement électrifiés d’Afrique : moins de 15% de la population a accès à l'électricité. La consommation d'électricité dans ce pays, estimée à 1 450 GWh en 2020, dépend en outre à plus de 75% des importations provenant du Nigeria voisin. « La pauvreté, l’insécurité, le climat et l’immensité du territoire nigérien sont des contraintes importantes pour le développement du secteur électrique national » qui pourtant dispose paradoxalement de « fondations solides », indique Pierre-Marie Cussaguet(1).
Le Niger fait en effet partie des « trois pays subsahariens où les revenus du secteur électrique couvrent les coûts de production, de transport et de distribution d’électricité »(2). La Stratégie nationale de l’accès à l’électricité (SNAE) du Niger prévoit de porter à 80% la part de la population ayant accès à l’électricité en 2035(3). Un objectif jugé fort ambitieux « au regard de l’accroissement important de la population, évalué à 3,9% par an ».
Dans la publication ci-après, mise en ligne le 18 octobre par le Centre Énergie & Climat de l'Ifri, Pierre-Marie Cussaguet détaille les atouts dont dispose le Niger (ressources naturelles(4), amélioration récente du cadre législatif et réglementaire) et les risques auxquels va être confronté le secteur électrique (notamment au sujet de la solvabilité future des consommateurs). Il y présente différentes pistes pour permettre une « électrification durable » de ce pays très pauvre(5) : programmation des investissements, organisation du secteur, promotion des énergies renouvelables, etc.