Après plusieurs semaines de vives tensions, le ministre de l’Enseignement supérieur Mamoudou Djibo et les responsables des principales organisations syndicales des étudiants sont parvenus enfin à fumer le calumet de la paix. Une rencontre d’échanges entre les deux parties a pu se tenir ce mardi avec à la clé, des accords sur plusieurs points de divergence. De quoi s’attendre à un retour de la sérénité sur les différents campus des universités publiques dans les prochains jours même si le ministre va devoir aussi s’accorder avec les enseignants-chercheurs et le Personnel Administratif et Technique (PAT) avec qui le torchon continue de bruler.
La rencontre multipartite a regroupé autour du ministre de l’Enseignement Supérieur et son cabinet, les responsables des huit (8) structures régionales des universités publiques du Niger (UPN), ceux de l’UEIEPTN et du bureau des étudiants de l’université Islamique ainsi que les membres du Comité directeur de l’USN et de l’Association des parents d’élèves et étudiants.
A l’ordre du jour, selon une communication du cabinet du ministre Mamoudou Djibo, la situation sociale et académique dans les universités publiques du Niger. La réunion a débuté par la présentation à la plénière par les différents représentants des étudiants de leurs doléances des étudiants et les problèmes dans leurs universités respectives. Des problèmes qui se résument pour l’essentiel à l’insuffisance des infrastructures, l’insuffisance des enseignants chercheurs, le transport, les bourses ou l’aide sociale.
En réponse, le ministre Mamoudou Djibo a apporté les éclaircissements nécessaires ainsi que tous les efforts qui sont entrain d’être consentis par le gouvernement pour trouver des solutions idoines à ces problèmes persistants et structurels pour certains et dont il a reconnu la réalité.
Après des échanges qui ont presque pris une demi-journée d’échanges interactifs entre les représentants des étudiants et le ministre de l’Enseignement supérieur, plusieurs accords ont été trouvés sur les principaux points de divergence. Et pour garantir la mise en œuvre effective des décisions prises, un comité de veille constitué des étudiants, des parents d’élèves et les représentants du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, sera mis en place pour examiner minutieusement tous les problèmes posés par les structures des étudiants afin de proposer des solutions visant à améliorer les conditions de vie et d’études dans les universités publiques du Niger et cela dans un plus bref délai.
Au sortir de la réunion, les différentes parties se sont félicitées de l’ambiance qui a caractérisé cette rencontre ainsi que les décisions prises pour maintenir le dialogue et ainsi mettre fin aux récurrentes perturbations que connaissent les universités publiques.
Pour rappel, le dialogue a été un temps rompu entre les structures syndicales des étudiants et le ministre suite à ce que les premiers ont qualifié de « mauvaise gouvernance » de l’enseignement supérieur au Niger. Des tensions qui ont été envenimées par des déclarations publiques du ministre Mamadou Djibo et qui ont donné lieu à plusieurs mots d’ordre de grève mais également des manifestations de protestation des étudiants.
Désormais, l’heure est donc au dialogue en attendant que le ministre revoie sa copie et fasse de même avec les autres acteurs de l’enseignement supérieur notamment le Syndicat des enseignants-chercheurs et le syndicat du personnel administratif et technique avec qui le torchon brule toujours. Il y va de la crédibilité des engagements pris par le président Bazoum pour assainir la gestion de ce secteur et faire des universités publiques, un vrai acteur du développement du capital humain conformément à ses promesses de reformer le système éducatif nigérien dans son ensemble.