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Sécurité nutritionnelle : le Niger peaufine sa stratégie d’amélioration des régimes alimentaires des jeunes enfants

Publié le vendredi 22 octobre 2021  |  actuniger.com
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© AFP par ISSOUF SANOGO
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Du 21 au 22 octobre 2021, Niamey abrite un atelier national sur l’amélioration des régimes alimentaires du jeune enfant entre 6 et 23 mois. Cette rencontre organisée conjointement par le Haut-commissariat à l’Initiative 3N et l’UNICEF en collaboration avec les réseaux du Mouvement "Scaling up Nutrition" regroupe les acteurs des différents secteurs en vue d’adapter le cadre d’action régional de l’alimentation de complément au contexte du pays et par la même occasion, de faire le lien avec le nouveau plan d’action de la Politique nationale sur la sécurité nutritionnelle (PNSN) pour la période 2021-2025, actuellement en cours d’élaboration. Les résultats attendus au sortir de l’atelier permettront également de permettre au Niger de peaufiner ses engagements en prélude au prochain Sommet mondial sur la nutrition pour la croissance prévu à Tokyo au Japon en décembre prochain.

Dans l’allocution qu’il a présentée à l’ouverture officielle de l’atelier national, au nom du Réseau des Nations Unies pour le ‘Scalling up Nutrition’ (SUN), le Représentant de l’UNICEF au Niger, M. Stefano Savi, a présenté le contexte dans lequel se tient cette rencontre et surtout la situation au Niger ainsi que les enjeux d’en faire de l’investissement dans la nutrition, « une priorité de développement ». Les régimes alimentaires jouent, en effet, un rôle important dans la survie, la croissance et le développement des enfants, en particulier ceux âgés de moins de deux ans, a indiqué M. Savi, qui n’a pas manqué de faire remarqué qu’un apport en nutriments pendant cette période peut nuire de façon irréversible à la croissance rapide du corps et du cerveau des enfants, limitant ainsi leurs possibilités de grandir normalement, de se développer et d’apprendre, et, par conséquent de devenir des adultes productifs.

Au Niger, des progrès certes mais beaucoup reste à faire

Au Niger, a souligné le Représentant de l’UNICEF, « les pratiques d’alimentation des jeunes sont généralement inadaptées et loin d’être favorables à la prévention de la malnutrition ». En ce sens, il a rappelé que les résultats des dernières enquêtes nutritionnelles montrent que depuis plusieurs années, la proportion d’enfant bénéficiant d’un régime alimentaire minimum acceptable est faible et cette situation est beaucoup plus marquée dans les zones rurales, les zones fragiles et les ménages pauvres.

Dans son intervention, M. Stefano Savi est revenu sur le récent rapport intitulé « Nourris pour échouer », publié par l’UNICEF à l’occasion du Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires qui s’est tenu en septembre dernier à New York et qui a mis la lumière sur le fait que les systèmes alimentaires actuels ne répondent pas aux besoins des jeunes enfants. Le rapport a aussi mis en évidence que le nécessaire changement dans l’alimentation est possible ç grande échelle. En effet, démontre le rapport, plusieurs pays de part le monde ont pu améliorer significativement les régimes alimentaires chez les jeunes enfants et certains de ces pays comme le Burkina Faso, la Cote d’ivoire, la Gambie ou la Sierra Leone, sont proches du Niger.

« Au Niger, les progrès faits au cours de la dernière décennie sur l’alimentation des jeunes enfants sont faibles et ont besoin d’être accéléré pour permettre au pays d’atteindre les objectifs globaux de nutrition, que ce soit de l’Assemblée mondiale de la santé pour 2025 ou ceux du développement durable à l’horizon 2030. Pour être couronnée de succès, les programmes visant à améliorer le régime alimentaire des jeunes enfants doivent impliquer plusieurs systèmes tels que la santé, la protection sociale, l’agriculture, l’eau, l’hygiène et l’assainissement dont les rôles et responsabilités doivent être mutuellement acceptés et clairement définis sur la base d’une analyse de la situation ». M. Stefano Savi, Représentant de l’UNICEF au Niger.

C’est donc dans ce cadre que se tient l’atelier de Niamey qui vise, selon M. Stavi, « à analyser et à explorer les différents systèmes et à trouver des solutions spécifiques au contexte du Niger pour améliorer l’alimentation de complément et spécifiquement la diversification alimentaire en vue de favoriser l’émergence de nouvelles actions ainsi que de nouveaux partenariats, et de renforcer les initiatives qui marchent ». A cet effet, le Représentant de l’UNICEF au Niger a émis le souhait que, « cet atelier soit le point de départ pour une action d’envergure par l’ensemble des acteurs et ç travers les sytèmes pour améliorer les régimes alimentaires des jeunes enfants ».

Une telle action, a poursuivi M. Savi, s’inscrira en droite ligne dans la dynamique pour la nutrition observée au niveau mondial avec la tenue en septembre dernier du Sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires, le Sommet sur la nutrition pour la croissance qui se tiendra en décembre prochain à Tokyo au Japon et l’année 2022 qui sera dédiée à la nutrition par l’Union Africaine. « Nous devons saisir l’opportunité de ces moments clés pour accroitre le plaidoyer et la communication mais aussi pour prendre des engagements concrets et tangibles pour améliorer la nutrition des enfants au Niger », a plaidé M. Stefano Savi, Représentant de l’UNICEF au Niger.

Pour chaque enfant, une bonne nutrition

En procédant à l’ouverture officielle de l’atelier qui se tient à Radisson Blu de Niamey, le représentant du Haut-commissariat à l’Initiative 3 N (les Nigériens nourrissent les Nigériens), M. Idi Chipkao, a fait savoir que la question de l’alimentation et de la nutrition est inscrite au rang des priorités du programme du Président de la République mais aussi de la Déclaration de politique générale du gouvernement. Il a en ce sens rappelé qu’au dernier Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires qui s’est tenu à New York le 23 septembre 2021 et auquel le Niger a activement pris part, le Président de la République Mohamed Bazoum a réitéré son engagement pour actionner les leviers vers des systèmes alimentaires durables, sensibles à la nutrition, équitables et soucieux de l’environnement. Le Secrétaire général p.i du Haut-commissariat à l’initiative 3 N a, par la même occasion, rappelé les efforts d’investissements ainsi que les actions menées par le gouvernement en collaboration avec les partenaires techniques et financiers pour améliorer la sécurité alimentaire ainsi que la nutrition au Niger. Tout en remerciant les partenaires pour leur contribution, il a lancé un appel, au nom des plus hautes autorités et des populations pour le renforcement de cet appui et les a assuré de la volonté affichée au plus haut niveau de l’Etat, de veiller à la mise en œuvre des pertinentes recommandions et mesures qui seront élaborés ainsi qu’aux engagements auxquels souscrira le Niger notamment dans le cadre de la Politique nationale de sécurité nutritionnelle (PNSN) en cours d’élaboration et aussi à l’occasion du Sommet mondial « Nutrition pour la Croissance » (Nutrition for Growth-N4G).

Il convient de noter que cet atelier regroupe les représentants et experts du Haut-commissariat à l’Initiative 3N, du ministère de la Santé, de la population et de l’Action Sociale ainsi que celui de l’Agriculture, ainsi que ceux de l’UNICEF et des réseaux du Mouvement "Scaling up Nutrition" (SUN) qui se compose des Agences du Système des Nations unies, du Secteur privé, de la société civile, des donateurs et des parlementaires.

Durant les deux jours de travaux, les participants vont se pencher sur plusieurs thématiques et échangeront sur des exposés en plus de participer à des ateliers et des discussions sur les voies et moyens d’améliorer les systèmes alimentaires des jeunes enfants entre 6 et 23 mois. In fine, l’atelier servira de plate-forme pour partager et discuter des résultats et des recommandations de différentes études menées au Niger sur les principaux déterminants, lacunes et les obstacles dans le cadre des pratiques d’alimentation de complément; partager des expériences (leçons apprises et bonnes pratiques) ainsi que les opportunités par secteur pour combler les lacunes, et pour influencer et faire avancer l’agenda lié à une alimentation complémentaire optimale, et, de présenter et adapter le cadre régional pour l’amélioration de l’alimentation des jeunes enfants au Niger. Il sera aussi question de développer, identifier et proposer les actions, en se référant notamment sur les actions prioritaires pour le Niger développées en février 2020, pour le plan opérationnel multisectoriel et établir les liens avec la PNSN ; et aussi, de développer les différentes étapes pour la finalisation et mise en œuvre du plan opérationnel sur la base des besoins, des défis, des opportunités et des actions prioritaires définies.

M. Abdoul Karim
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