Lancé en 2015, le Programme de renforcement de la résilience à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel (P2RS-Niger), qui doit s’achever en décembre 2021, a quasiment atteint ses objectifs, indique un rapport publié le 15 octobre dernier par la Banque africaine de développement.
Financées par le biais d’un prêt de 14,480 millions d’unités de compte (20,7 millions de dollars américains) et un don du même montant accordés par le Groupe de la Banque africaine de développement, les activités, achevées ou en cours d’exécution, ont véritablement contribué à renforcer la résilience des populations visées par le projet, relève le rapport sur l’état d’exécution et sur les résultats qui a été publié par la Banque.
« Cela s’est traduit par une augmentation de la production et de la productivité agricoles, grâce notamment à la disponibilité de l’eau, des intrants et d’un encadrement rapproché qui a permis d’adopter des techniques culturales performantes, souligne le document. En outre, la construction des pistes rurales a permis de désenclaver les zones de production et a facilité la commercialisation des produits agricoles, avec, pour conséquence, une augmentation du revenu des producteurs. »
En effet, en dépit de contraintes, liées notamment à la pandémie de Covid-19, des avancées significatives ont été enregistrées dans la réalisation du projet. Dans le domaine des infrastructures hydroagricoles par exemple, douze seuils d’épandage sur quatorze ont déjà été réceptionnés. Quelque 120 hectares de périmètres irrigués ont été aménagés en amont et en aval des seuils (130 ha prévus) tandis que 120 puits maraîchers, équipés de pompes, ont été construits.
Pour la défense et la restauration des sols, des travaux de protection des bassins versants ont été réalisés notamment sur 950 hectares ainsi que 750 hectares d’ouvrages par les plantations agroforestières, la fixation de dunes (250 ha) et le traitement biologique (400 ha).
En matière d’hydraulique pastorale, quatre puits cimentés pastoraux (sur six prévus) ont été livrés. Un forage pastoral, équipé d’une station de pompage, a également été livré.
Dans le domaine du stockage, de la transformation et de la commercialisation, le projet a permis la construction de 25 boutiques céréalières, 25 boutiques d’intrants agricoles, 20 banques d’aliments pour bétail, dix centrales d’approvisionnement communautaires, 25 plateformes multifonctionnelles, dix marchés ruraux, trois tronçons de pistes de desserte d’une longueur totale de 55 kilomètres et 18 abris pour broyeurs d’aliments pour bétail.
Le volet nutrition du projet a également enregistré des résultats notables : 10 000 moustiquaires imprégnées, distribuées dans 25 communes, pour les femmes enceintes et allaitantes par le biais des centres de santé intégrés pour lutter contre le paludisme (20 000 moustiquaires en cumulé) ; environ 6 000 fagots de boutures de manioc distribués en appui à l’opération « boutures de manioc 2020 », au profit des ménages dans dix communes (20 000 fagots déjà distribués en 2016-2017) ; 650 hectares mis en valeur, générant une production additionnelle estimée à 23 400 tonnes de manioc ; vingt tonnes de farine infantile mises à disposition des populations (25 tonnes déjà distribuées), en appui à la création des banques de vivriers et la fortification des aliments pour 9000 enfants.
« Les activités du projet se poursuivent de façon convenable même si on enregistre des retards dus à la pandémie de Covid-19 et à la situation sécuritaire dans certaines zones d’intervention du projet », rappelle le rapport de la Banque.
« La période restante du projet est suffisante pour achever les activités en cours, souligne le rapport. Cependant, il faudra redoubler d’efforts en vue de mener les actions de renforcement de capacités et de professionnalisation des organisations paysannes pour un transfert efficace à même d’assurer la pérennité des infrastructures mises en place », conclut le rapport de la Banque africaine de développement.