Partenariat Régional sur l’Eau et l’Environnement (PREE) : atelier de validation des Plans de restauration du Dallol Bosso, de Tabalak et du PDC de Tabalak
L’hôtel du Centre de Niamey a servi de cadre, ce jeudi 28 octobre 2021, pour la tenue de l’atelier de validation des Plans de restauration du Dallol Bosso et de Tabalak ainsi que le Plan de développement communal (PDC) de Tabalak. Il s’agit d’une initiative qui s’inscrit dans le cadre des activités du Partenariat Régional sur l’Eau et l’Environnement en Afrique Centrale et Occidentale (PREE) mis en œuvre par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) à travers un financement de l’Agence Suédoise pour le Développement International (ASDI) et qui vise à renforcer la résilience des écosystèmes naturels et des communautés locales dans les bassins fluviaux et lacustres.
C’est le Secrétaire général du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre la Désertification, M. Souley Aboubacar, qui a présidé la cérémonie officielle d’ouverture de l’atelier qui s’est déroulée en présence du Coordinateur régional des programmes zones humides du bureau de l’UICN ainsi que du Représentant du Bureau de l’UICN au Niger, Dr Seyni Aboul Aziz. On notait également la présence à l’évènement, des directeurs nationaux et départementaux ainsi que des responsables des services techniques locaux du ministère de l’Environnement, de la représentante de la Coordination nationale des usagers de l’eau du bassin du Niger, des maires et élus locaux des communes de N’Dounga, Tabalak et Kouré, ainsi que des consultants, chercheurs et représentants de la société civile engagés dans la protection de l’environnement et la promotion du développement durable.
Des documents d’aide à la décision pour la gestion rationnel de l’eau et de l’environnement
Dans le discours d’ouverture qu’il a prononcé à cette occasion, le Secrétaire général du ministère de l’Environnement a, au nom de la ministre Garama Saratou Rabiou Inoussa, souhaité la chaleureuse bienvenue à tous les participants qui ont, malgré leurs multiples occupations, honorer de leur présence les travaux de cet atelier. Le Colonel-major Souley Aboubacar a ensuite rappelé les enjeux stratégiques de cet atelier pour le Niger et particulièrement pour les zones cibles des interventions du PREE. « La gestion intégrée des bassins versants des zones humides fait partie des préoccupations majeures de l’Etat du Niger », a souligné le SG du ministère de l’Environnement qui a, en ce sens, indiqué que c’est pour cette raison, que l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), à laquelle le Niger est membre, « vient accompagner les efforts de l’Etat pour faciliter l’élaboration de ces documents stratégiques de planification et de gestion, combien importants pour la promotion d’un développement local ». En effet, a indiqué le colonel-major des Eaux et Forets Souley Aboubacar, « ces documents serviront d’outils d’aide à la décision et permettront ainsi aux communes concernées de connaitre l’état actuel de leurs ressources naturelles et, conséquemment, de mieux planifier les interventions à mener, en vue de leur gestion écologiquement rationnelle, axée sur la restauration des zones humides et sites Ramsar, en tant qu’écosystèmes particuliers ».
En terminant son allocution, le Secrétaire général du ministère de l’Environnement n’a pas manqué d’exprimer, au nom des plus hautes autorités et des populations bénéficiaires, tous ses remerciements et sa gratitude à l’UICN et au partenaire technique et financier en l’occurrence l’ASDI, « pour leur accompagnement si précieux dans le cadre de ce processus ».
Renforcer la résilience des écosystèmes naturels et des communautés locales
Auparavant, le Représentant de l’UICN au Niger, a prononcé une allocution introductive dans laquelle Dr Seyni Abdoul-Aziz a tout d’abord, et au nom du Directeur régional de l’UICN pour l’Afrique Centrale et Occidentale Dr Aliou Faye, transmis ses remerciements aux premiers responsables du Ministère de l’Environnement et de la Lutte contre la Désertification, les élus locaux ainsi que les cadres départementaux et locaux pour « ce partenariat important entre l’UICN et l’Etat du Niger ». Il a ensuite rappelé le cadre dans lequel s’inscrit cet atelier en soulignant que le Programme Afrique Centrale et Occidentale (PACO) de l’UICN a sollicité et obtenu le soutien financier de l’ASDI pour la mise en œuvre du Programme Régional pour l’Eau et l’Environnement (PREE) avec comme objectif global, de renforcer la résilience des écosystèmes naturels et des communautés locales dans les bassins fluviaux et lacustres d’Afrique de l’ouest et du centre. Dans le cadre de l’exécution du Programme au Niger, a expliqué Dr Abdoul Aziz, six (6) activités ont été retenues. Il s’agit, notamment, de soutenir l’établissement et l’opérationnalisation de deux (2) Comités locaux de l’eau (CLE) dans les communes de Sarkin Yamma et Djirataoua (Région de Maradi); d’appuyer l’actualisation du Plan de Développement Communal (PDC) de la commune rurale de Tabalak en intégrant la dimension changement climatique et réduction des risques et catastrophes naturelles; de former les communautés sur la démarche, les outils et les technologies de valorisation durable des produits forestiers non ligneux et halieutiques dans les bassins versants des sites Ramsar de Tabalak et du Dallol Bosso; d’appuyer les initiatives communautaires de valorisation durable des produits forestiers non ligneux, halieutiques et génératrices d’emplois verts dans le bassin versant des sites Ramsar de Tabalak et Dallol Bosso, d’aménager des petits périmètres irrigués familiaux dans la commune de Tabalak et N’Gounga, et enfin, de mettre en œuvre des actions de protection et de restauration des écosystèmes dégradés dans les sites Ramsar de Tabalak et du Dallol Bosso.
« Toutes ces activités ont déjà commencé et même presque finis sur le terrain avec l’appui de l’Etat du Niger et des acteurs nationaux », s’est félicité le représentant de l’UICN pour qui, il est désormais question de les appuyer et de les aider afin d’atteindre les objectifs du projet PREE. « C’est à juste titre que je voudrais, au nom de l’UICN, saluer avec satisfaction, l’avènement de ce projet PRR qui se positionne comme une réponse aux problématiques que j’ai évoquées plus haut », a ajouté Dr Seyni Abdoul Aziz, qui est également le chef de mission du Projet au Niger.
Peu après la cérémonie officielle de l’atelier, les participants ont entamé les travaux de l’atelier qui se sont traduits par des présentations, par les consultants ainsi que le chef du projet de l’UICN Niger, des Plans de restauration du Dallol Bosso et Tabalak ainsi que le Plan de Développement Communal (PDC) de la commune rurale de Tabalak. Des présentations qui ont été suivies par des échanges et des discussions et qui ont permis d’enrichir les livrables à travers notamment, l’adoption à la clôture de l’atelier, des recommandations et des résolutions visant à garantir la réussite du processus et surtout à atteindre les objectifs assignés au projet PREE/UICN, financé par l’ASDI. Il s’agit, comme souligné plus haut, de renforcer la résilience des écosystèmes naturels des communautés locales dans les bassins fluviaux et lacustres d’Afrique centrale et occidentale, à travers le renforcement de la mise en œuvre de la GIRE (Gestion Intégrée des Ressources en Eau) et de la résilience des communautés et des écosystèmes afin de prévenir et de gérer les conflits dans l’usage des ressources naturelles dans les bassins du Niger, de la Volta, du Mono, du Lac Tchad et le Massif du Fouta Djalon.
A la fin des travaux, le maire de la Commune rurale de Tabalak, M. Abdoulaye Ousmane, s’est dit satisfait des travaux ainsi que de l’appui que leur apporte le PREE/UICN pour une gestion rationnelle et durable de leurs potentiels. « Nos populations tirent pour l’essentiel tout leur revenu grâce aux activités d’exploitation des ressources naturelles que nous offrent la mare de Tabalak, mais elle est de plus en plus menacée d’ensablement, ce qui constitue une grave menace pour la survie de tout l’écosystème locale et pousse les populations et surtout les jeunes à tenter l’aventure vers d’autres cieux avec tout ce que cela compte comme risque », a-t-il indiqué. C’est pourquoi, il a tenu à remercier l’UICN et son partenaire financier l’ASDI pour les activités dont a bénéficié la commune de Tabalak dans le cadre de la mise en œuvre du PREE au Niger notamment le programme de restauration du site Ramsar ainsi que l’actualisation du PDC de la commune. Le maire Abdoulaye Ousmane n’a pas manqué de plaider pour un renforcement du projet ainsi que l’appui d’autres partenaires car, a-t-il reconnu, malgré les efforts des partenaires comme l’UICN et l’Etat, « les défis sont énormes ».