La surchauffe des prix au détail serait-elle en train de s’installer au sein de l’UEMOA ?
La Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) s’en inquiète, surtout de ses effets sur le secteur financier du fait de la pression que l’inflation exerce sur la capacité de remboursement des crédits et les rendements des placements.
A fin septembre 2021, l’inflation s’est établie à 4,3% dans l’UEMOA selon des données statistiques publiées par la banque centrale. C’est son niveau le plus élevé depuis plusieurs années. Le Togo affiche le niveau d’inflation le plus élevé (5,7%), mais la situation s’améliore car en août la hausse des prix y était estimée à 6,8%. La Côte d’Ivoire est le pays où la situation s’est le plus détériorée en septembre, atteignant 5,2%, contre 4,7% le mois d’août précédent.
Le risque pour les banques est double. Selon la BCEAO, l’encours global des crédits à court terme (moins de 12 mois) au secteur du commerce atteignait 3.000 milliards de FCFA. Si les activités ralentissent en raison des pressions exercées sur la consommation par la hausse des prix, les remboursements de crédits pourraient être compromis.
Par ailleurs, le secteur financier est un gros investisseur sur le marché des titres d’emprunts publics émis par les Etats. Or ces investissements bénéficient de rendements moyens qui sont de l’ordre 6%. Dans ces conditions, le rendement net offert par ces produits financiers sera de 1,7% ajusté du taux d’inflation.