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Gouvernance des aires protégées en Afrique de l’Ouest : Niamey abrite un atelier régional d’échange d’expériences de gestion durable et inclusive de la biodiversité

Publié le vendredi 5 novembre 2021  |  actuniger.com
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© Autre presse par dr
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Du 03 au 05 novembre 2021, la capitale nigérienne abrite un atelier régional d’échange d’expériences sur le thème : « aires protégées et zones périphériques : de la nécessité de réconcilier les enjeux de conservation et les objectifs de développement socio-économiques des territoires ». L’initiative s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Gouvernance Régionale des Aires Protégées en Afrique de l’Ouest », une composante essentielle du Programme d’Appui pour la Préservation de la Biodiversité et les écosystèmes fragiles, à la gouvernance régionale et au changement climatique en Afrique de l’ouest (PAPBio), un programme financé par l’Union européenne (UE) et mis en œuvre par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) à travers son Programme pour l’Afrique Centrale et de l’Ouest (PACO).

L’atelier régional de Niamey vise comme objectif global, le renforcement des systèmes d’apprentissage partagés au niveau de la région ainsi que le partage d’expériences concrètes acquises par les acteurs sur le terrain. C’est pourquoi, la rencontre de Niamey regroupe les représentants des pays membres de la CEDEAO et de la Mauritanie, des Directions nationales des administrations en charge de la tutelle des aires protégées; les gestionnaires des aires protégées; les représentants des populations riveraines des aires protégées ainsi que ceux des opérateurs de mise en œuvre du programme PAPBio et d’autres initiatives de conservation de la biodiversité en Afrique de l’ouest.

Les travaux de l’atelier régional ont été ouverts par une cérémonie officielle qui s’est déroulée le mercredi 03 novembre 2021 dans la salle de réunion de l’hôtel Ténéré de Niamey, sous la présidence du Secrétaire général adjoint du Ministère de l’Environnement et de la Lutte contre la Désertification (ME/LCD) du Niger, M. Ibro Adamou, du Coordinateur régional du projet Gouvernance régionale des aires protégées en Afrique de l’Ouest (C2/PAPBio) du PACO/UICN, M. Arsène Sanon, du représentant de la Délégation de l’Union Européenne (UE) au Niger, M.Assoumane Oumarou, ainsi que de plusieurs invités et des hommes des médias publics et privés.

Renforcement des systèmes d’apprentissages et des échanges d’expériences

A l’entame de l’allocution qu’il a présentée à cette occasion, le Coordinateur régional de la C2/PAPBio a au nom du Directeur régional du PACO/UICN M. Aliou FAYE, remercier les participants pour leur présence à cet atelier qui se tient en terre nigérienne. Il a ensuite présenté le contexte dans lequel se tient la rencontre de Niamey ainsi que son importance au regard des résultats attendus dans le cadre de l’atteinte de l’objectif stratégique du Projet relatif au renforcement des systèmes d’apprentissage partagés et les échanges d’expériences. « Les aires protégées qui constituent les derniers refuges de la biodiversité, et dont les économies de la région sont fortement dépendantes, subissent diverses pressions et menaces dont la criminalité environnementale, la fragmentation et la destruction des habitas, des mécanismes et instruments supranationaux de gestion et de gouvernance des espaces transfrontaliers peu efficaces, et bien entendu, une déconnexion entre l’aire protégée et sa périphérie », a mis en exergue M. Arsène Sanon pour qui, les évidences montrent clairement un lien étroit entre les aires protégées et les terroirs attenants. En effet, a-t-il fait remarquer, «si elle est bien pensée et bien gérée, les communautés riveraines peuvent être transformées en champions de la conservation pour l’atteinte des objectifs de l’aire protégée ». En revanche, a-t-il démontré, « une gestion cloisonnée entre ces entités découlera indubitablement à une cohabitation conflictuelle entre gestionnaires et populations riveraines d’une part, et entre homme et faune d’autres part ». D’où, a démontré M. Sanon, « l’importance de cet atelier qui vise à promouvoir la dissémination des approches et pratiques promouvant la reconnexion, mieux la réconciliation entre les enjeux de conservation et les objectifs de développement socioéconomiques de territoires ».

Dans son intervention, le Coordinateur régional n’a pas manqué de rappeler que la composante C2 du PAPBio intitulée « Gouvernance régionale des aires protégées en Afrique de l’Ouest » mise en œuvre par l’UICN-PACO vise, entre autres, « le renforcement de systèmes d’apprentissages et les échanges d’expériences ». Dans cette perspective, a poursuivi M. Arsène Sanon, le projet accompagne la création d’un espace collaboratif de partage et d’échange d’expériences et de connaissances entres les acteurs de la conservation et de la gestion des aires protégées en Afrique de l’Ouest. « Et cela devrait à terme, nous le souhaitons, aboutir à l’émergence d’une communauté de pratique sur la conservation et la gestion des aires protégées », a ajouté M. Sanon, ajoutant par la même occasion que « le rôle de cette communauté est ainsi le partage, les échanges et la consolidation des expériences collectives et la formulation de propositions pour améliorer la gestion des aires protégées ».

A la fin de son allocution, M. Arsène Sanon a enfin exprimé, au nom de l’UICN et de tous les opérateurs de mise en œuvre du programme PAPBio, à l’Union Européenne pour son financement qui intervient dans le cadre du Programme Indicatif Régional (PIR) du 11e Fonds Européen de Développement (FED) et qui vise à doter la région, « d’un puissant mécanisme visant à promouvoir la protection intégrée de la biodiversité et des écosystèmes fragiles ainsi qu’une résilience renforcée au changements climatiques ». Il a aussi salué le leadership des Commissions de la CEDEAO et de l’UEMOA dans leurs efforts d’intégration régionale dans le domaine de la conservation de la biodiversité ainsi qu’à l’ensemble des partenaires techniques et financiers du Programme PAPBio.

Promotion des bonnes pratiques de gestion durable et inclusive de la biodiversité et des aires protégées

En procédant à l’ouverture officielle des travaux de l’atelier régional de partage d’expérience, le Secrétaire général du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre la Désertification du Niger a au nom de la Ministre, Mme Garama Saratou Inoussa, souhaité la bienvenue aux participants ainsi qu’un agréable séjour à Niamey.

Abordant ensuite le thème de l’atelier, M. Ibro Adamou a rappelé que les aires protégées d’Afrique de l’Ouest ont de tout temps joué un rôle crucial pour la conservation de la biodiversité et, du reste, leur valeur tant du point de vue des services éco sytémiques qu’économiques n’est plus à démontrer. Cependant, a-t-il indiqué, « les modes de gestion inappropriés auxquels elles sont soumises entrainent très souvent des situations conflictuelles entre gestionnaires et communautés environnantes des dites aires protégées ». En effet, a poursuivi M. Ibro Adamou, « ces aires protégées font face à une multiplicité de menaces parmi lesquelles les crises climatiques, sécuritaires, migratoires et sanitaires, crises exacerbées par la criminalité environnementale et la fragmentation des habitats ». Dans un tel contexte, a fait savoir le SG du ME/LCD, il devient nécessaire de promouvoir des initiatives à même de renforcer la convergence et la synergie d’actions entre tous les intervenants, y compris les populations riveraines des dites aires protégées. « C’est en ce sens que cet atelier s’est fixé, l’ambitieux objectif de contribuer à la promotion et à la diffusion de bonnes pratiques tendant à réconcilier les enjeux de conservation et les objectifs de développement socioéconomique des territoires attenants », a indiqué le colonel-major des Eaux et Forets Ibro Adamou.

Poursuivant son allocution, le Secrétaire Général du ministère de l’Environnent a aussi rappelé que c’est dans le but de faire des aires protégées un véritable moteur de croissance soutenue en Afrique de l’Ouest, que l’Union Européenne (UE), en étroite collaboration avec les institutions régionales à savoir les Commission de l’UEMOA et de la CEDEAO, « se mobilise pour soutenir une intégration régionale réussie en matière de conservation de la biodiversité et de gestion durable des ressources naturelles ». Ce soutien, a-t-il expliqué, se matérialise notamment par l’appui aux Etats pour la mise en œuvre du Programme pour la préservation de la biodiversité et les écosystèmes fragiles, à la gouvernance environnementale et au changement climatique en Afrique de l’Ouest, communément appelé PAPBio. « Je me félicite de constater qu’à travers le Programme PAPBio, une diversité d’approches et de pratiques de gestion durable et inclusive de la biodiversité et des aires protégées est en cours d’implémentation dans les différents paysages couverts par le dit programme », s’est réjoui M. Ibro Adamou non sans mettre en avant le fait que, «certaines de ces approches suscitent déjà de l’espoir au regard des bénéfices environnementaux et socio-économiques d’ores et déjà générés ».

Pour M. Ibro Adamou, « le présent atelier régional constitue donc une étape importante vers la mise à l’échelle de ces bonnes pratiques ». C’est pourquoi il a tenu à exhorter l’ensemble des participants à ne ménager aucun effort dans leurs travaux pour la formulation des recommandations attendues de la rencontre de Niamey.

En terminant son allocution, le SG du ME/LCD n’a pas manqué de réitérer ses remerciements à l’UE, à l’UICN et à l’ensemble des partenaires de mise en œuvre du Programme PAPBio qui va en droite ligne avec les préoccupations des plus hautes autorités du Niger.

Peu après la cérémonie d’ouverture, les travaux de l’atelier sont entrés dans le vifs du sujet avec, pour la première journée, la présentation du Programme PAPBio et de sa composante C2 ainsi que des échanges sur la première thématique qui a portée sur « l’implication des populations riveraines dans la gestion des aires protégées et leurs zones périphériques » et « la gestion communautaire d’aires de conservation de la biodiversité ». Pour la seconde journée, les participants vont échangé sur la seconde thématique relative à « la prise en compte des enjeux de la conservation dans les plans d’aménagement du territoire » ainsi que sur la troisième qui porte sur « le développement de filières économiques viables et inclusives basées sur le jour ». La troisième et dernière journée des travaux de l’atelier régional sera consacrée à des échanges en plénière et la formulation de recommandions en vue d’améliorer les pratiques de conservation et gestion durable de la biodiversité ainsi qu’à deux sessions de travail avec le consultant chargé de la production de guides de bonnes pratiques de conservation et de gestion durable des ressources pour la collecte des données.

Ikali Dan Hadiza
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