Comme instruit par le Conseil des ministres du 04 novembre 2021, la justice a été saisie dans la récente affaire de diffusion sur les réseaux sociaux, de vidéos à caractère pornographique mettant en scène des jeunes filles mineures nigériennes. Les investigations menées par les services compétents ont permis l’interpellation d’une vingtaine de personnes qui ont été déférées au parquet. Après audition en début de semaine, des charges contre une dizaine de mis en cause qui passeront prochainement en jugement selon la procédure de flagrant délit pour y répondre de leurs forfaits conformément aux dispositions de la loi sur la cybercriminalité qui sanctionne la diffusion de telles vidéos.
L’affaire avait défrayé la chronique il y a quelques jours. Des dizaines de vidéos à caractère pornographique et mettant en scène de jeunes filles et garçons, des élèves de certains établissements de la place, ont été diffusées sur les réseaux sociaux. Comme il fallait s’y attendre, cela a créé un véritable « buzz » sur la toile et surtout provoqué une profonde émotion au sein de l’opinion. Au point où le gouvernement s’est saisi de l’affaire qui a atterri sur la table du Conseil des ministres du jeudi 04 novembre dernier.
Après avoir entendue une communication de la ministre de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant sur le Conseil a instruit le ministre de l’Intérieur pour mener des enquêtes sur la question avant d’annoncer que « des dispositions seront prises pour sanctionner les auteurs conformément a la loi ». « Des réflexions seront entreprises par le gouvernement en vue de lutter contre ce phénomène », avait également promis le gouvernement comme rapporté le communiqué publié à la fin du Conseil.
La machiné s’est depuis mise en marche et après les investigations des services compétents, une vingtaine de personnes ont été interpellées et déférées devant le parquet. Après audition par le juge, certains ont été libérés par manque de preuve suffisante ou de charges mais une dizaine des mis en cause se trouvent actuellement dans les mains de la justice en attendant le jugement prévu dans quelques jours. Ils seront jugés pour « flagrant délit » selon un de leurs conseils qui y voit par là, une certaine clémence du juge.
En attendant le jugement et les sanctions qui y seront prononcées, l’effet « buzz » s’est déjà presque dissipé aussitôt qu’il a émergé. En attendant certainement une autre affaire pour que les mêmes condamnations ou ccusations reprennent. Ce n’est pas, en effet, la première fois que de telles affaires défraient la chronique au Niger avec, à chaque fois, l’engagement des autorités à prendre les mesures nécessaires ainsi que le tollé au sein de l’opinion où chacun va aller de son commentaire sur la responsabilité des parents où sur la perte des valeurs socioculturelles et morales. On se rappelle d’ailleurs de la très médiatique affaire « Dallo Bon », qui a eu son temps de buzz, ainsi que bien d’autres qui ont dévoilé au grand jour la dépravation à vitesse galopante des mœurs au Niger surtout avec l’avènement des nouvelles technologies de l’information et de la communication.
Jusque-là, aucune mesure de taille n’a été véritablement prise à part des campagnes éphémères de sensibilisation. Le seul espoir désormais, c’est que l’application stricte de la loi sur la cybercriminalité fasse un effet dissuasif bien que les sanctions prévues ne traitent que des symptômes mais pas le mal à la racine. En l’espèce, et dans le cas de cette dernière affaire, c’est la diffusion des vidéos qui tombe sous le coup de la loi. Pour les actes et ceux qui les ont commis, malgré leur jeune âge, il va falloir repasser car comme le disent certains, c’est avant tout une responsabilité sociétale qui incombe en premier lieu aux parents…