Le gouvernement du Niger, avec le soutien de ses partenaires, a organisé hier matin à Niamey, une journée d’échanges et de plaidoyer avec les secrétaires généraux des Ministères et les gouverneurs des régions sur la protection des écoles contre les attaques au Niger. La présente rencontre de plaidoyer, financée par le Ministère Norvégien des Affaires étrangères, dans le cadre du projet « Protection de l’éducation contre les attaques – garantir l’accès à l’éducation en période de conflit en Afrique de l’Ouest et du Centre » qui a pour objectif de renforcer la compréhension et l’adhésion des autorités administratives centrales et des autorités territoriales déconcentrées fait suite à celle des députés nationaux dont l’aboutissement a été l’élaboration d’un plan d’actions parlementaire. Cet atelier prend tout son sens parce qu’il intervient quelques jours seulement après les assises de la 4ème Conférence sur la déclaration Safe School, tenue à Abuja du 25 au 27 octobre 2021. Conférence dont le thème est « Garantir une éducation sûre pour tous de l’engagement à la pratique », invite tous les acteurs à passer à plus d’actions concrètes.
Pour la directrice des Programmes du Plan International au Niger, Mme Ramatou Kané, la question des attaques contre les écoles est d’autant plus une préoccupation internationale que la séance du Conseil de Sécurité des Nations Unies qui a adopté la résolution 2601 le 29 octobre 2021, réaffirmant le droit à l’éducation et sa contribution à la réalisation de la paix et de la sécurité et se déclarant gravement préoccupé par l’augmentation considérable des attaques contre des écoles ces dernières années et par le nombre alarmant d’enfants qui sont en conséquence privés de l’accès à une éducation de qualité. « Mon vœu, en plus des échanges d’expériences, est de sortir avec une ébauche des réflexions et d’actes tendant vers la mise en œuvre d’un comité interministériel de lutte contre les attaques des écoles au Niger », a-t-elle souhaité.
Citant les données du Cluster Education, la directrice des Programmes a dit qu’environ 35.000 élèves dont la moitié de filles impactées par les attaques dans plus de 400 écoles fermées surtout dans les régions de Diffa, Maradi, Tahoua et Tillabéri où les situations d’insécurité ont engendré d’importants mouvements de populations. « Ce nombre vient s’ajouter à celui des milliers d’enfants hors de l’école du fait d’autres raisons. Plus de 358 enseignants ont été affectés par ses fermetures », a-t-elle déploré.
Selon Mme Ramatou Kané, les attaques dans les écoles ne sont pas seulement une violation des droits fondamentaux des enfants, surtout celui des filles, mais retardent le développement durable du Niger. « Face à cette situation, les partenaires humanitaires, en appui aux efforts du gouvernement du Niger, mettent en œuvre des actions multiformes pour la protection des écoles, des élèves et des enseignants », a-t-elle assuré.
Evoquant les actions du Plan International en faveur de l’éducation, la Directrice des Programmes a expliqué que de façon spécifique, Plan international a réalisé plusieurs actions se rapportant au renforcement du cadre protecteur et sécurisé de l’école, surtout pour le maintien des filles dans les écoles dans les zones les plus touchées par les crises humanitaires. « Ces initiatives ont contribué au maintien de nombreux enfants, notamment les filles dans le système éducatif après les attaques, de préserver la continuité des apprentissages dans les écoles ainsi que les renforcements des capacités des communautés, des forces de défense et de sécurité pour des écoles sûres et sans violence. Plan International investit davantage pour la lutte contre le mariage des enfants », a-t-elle conclu.