Le Premier ministre Ouhoumoudou Mahamadou a présidé, le samedi 13 novembre dernier dans la salle des banquets, un séminaire gouvernemental sur la protection des données à caractère personnel. Pendant toute la matinée, plusieurs responsables et experts de la Haute autorité de protection des données à caractère personnel ont exposé devant le Chef du Gouvernement et les ministres sur les tenants et aboutissants de la protection des données à caractère personnel, les textes en vigueur et les conventions internationales auxquelles le Niger à librement souscrit. Ce séminaire suivi d’intenses échanges entre les membres du Gouvernement et les experts s’est déroulé en présence de la secrétaire générale de la Présidence de la République.
A l’ouverture des travaux du séminaire, le Premier ministre Ouhoumoudou Mahamadou a affirmé que la création de la Haute autorité de protection des données à caractère personnel était une nécessité absolue au vu de l’évolution croissante des technologies de l’information et de la communication. Cette évolution, a-t-il poursuivi, a induit de nouvelles pratiques et mœurs d’où une nouvelle gouvernance administrative afin de mieux réglementer ces outils de communications. «Elle a aussi, malheureusement, occasionné l’usage abusif et incontrôlé des données à caractère personnel qui sont traitées au travail, dans les rapports avec les pouvoirs publics, dans le secteur de la téléphonie, des banques, de la santé, lors d’achat de biens ou de services, lors des voyages ou des recherches sur Internet», a-t-il indiqué.
Le Premier ministre a par ailleurs regretté que les usagers des technologies de l’information et de la communication ne soient pas conscients des enjeux liés à la protection de leurs données à caractère personnel, ni de leurs droits ou des mécanismes de protection prévus par la législation en cas de violation. Il y’a ainsi une nécessité pressente, a-t-il insisté, de renforcer la communication pour que les citoyens dans leur ensemble puissent se familiariser avec la protection des données à caractère personnel et ses enjeux. Pour SE Ouhoumoudou Mahamadou, protéger les données à caractère personnel «c’est protéger les citoyens contre des abus divers, c’est protéger leurs droits et leur dignité».
A la fin des interventions des membres de la Haute autorité de protection des données à caractère personnel et des experts, les membres du Gouvernement ont relevé le niveau des échanges en apportant à travers leurs contributions aux différents exposés et en posant des questions ciblées pour avoir plus de précisions sur certains points. Suite à ses échanges, plusieurs membres du Gouvernement ont, séance tenante, décidé de revoir leurs pratiques dans l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et des réseaux sociaux, surtout sur le partage de documents de travail. Les intervenants ont aussi soulevé la pertinence d’élargir ce séminaire sur la protection des données à caractère personnel à l’ensemble des directeurs de l’administration nigérienne.
D’après le Vice-président de la Haute autorité de protection des données à caractère personnel M. Boubé Ibrahim, la protection des données «vise à endiguer les excès, à prévenir les abus, à sensibiliser, à assurer un juste équilibre des intérêts et à concilier le rôle de plus en plus important pris par les technologies de l’information dans la société avec la préservation d’une sphère privée essentielle à la dignité humaine». Il a précisé qu’en Afrique, la protection des données à caractère personnel a pris une importance croissante car, de nombreux dispositifs sont en cours de déploiement grâce notamment à l’informatisation des listes d’Etat civil ou des listes électorales. «Les technologies biométriques se développent largement. Ce qui n’est pas sans poser question sur le plan de la protection des données», a alerté M. Boubé Ibrahim.
Ce séminaire gouvernemental a permis aux membres du Gouvernement de mieux appréhender les questions liées à la protection des données à caractère personnel et de connaitre la place de ces données dans la vie des citoyens et l’économie nationale, de même que les défis à relever dans le domaine. Il faut rappelé que le 1ère séminaire gouvernemental a porté sur la présentation du cadre national de protection des données à caractère personnel et le seconde sur les enjeux et perspectives de la protection des données personnelles en Afrique et dans le monde.