Niger : Le Président Mohamed Bazoum demande aux Leaders Traditionnels et Religieux de soutenir tous les efforts pour la capture du dividende démographique
Publié le mardi 23 novembre 2021 | Agence Nigerienne de Presse
Le Chef de l’Etat nigérien Mohamed Bazoum a demandé, ce lundi 22 novembre 2021 alors qu’il procédait à l’ouverture d’un Symposium sur la Transition Démographique au Niger, aux Leaders Traditionnels et Religieux d’accompagner et soutenir les politiques publiques allant dans le sens des efforts pour la capture du dividende démographique.
Le Président Mohamed Bazoum, note-t-on, a d’abord fait observer que le Niger se caractérise par un taux de croissance de plus de 3% par an d’une population dont la moitié est âgée de moins de 15 ans et qui double tous les 18 ans, soulignant que c’est à juste titre que les différents thématiques qui seront abordées au cours de cette rencontre, notamment sur le mariage des enfants, la scolarisation des filles vont nécessiter une forte implication des leaders traditionnels qui doivent accompagner et soutenir les politiques publiques allant dans le sens des efforts pour la capture du dividende démographique.
Selon lui, en effet, le poids démographique empêche au Niger de renforcer le développement de son capital humain en assurant l’accès des Nigériens aux services sociaux que sont la santé, l’éducation, etc. et en facilitant à chacun l’accès à un emploi décent.
C’est donc tenant compte de cette situation, a-t-il expliqué, que « je relevais dans mon discours d’investiture, que notre plus grand défi réside dans les faiblesses de notre système éducatif parce que le faible taux de scolarisation et le taux élevé des échecs scolaires ont pour effet de priver des contingents d’enfants et de jeunes, de réelles chances d’éducation ».
Le fait est que, a relevé le Président Bazoum, « la pression démographique qui s’exerce sur notre système éducatif est aussi nourrie par le mariage précoce des filles » au Niger, où près de huit filles sur dix se marient (77%) avant 18 ans et se retrouvent ainsi, pour l’essentiel, hors du système éducatif.
Selon lui, cette situation concourt à entretenir notre élan démographique et à freiner notre capacité à prendre convenablement en charge les besoins des populations.
Aussi, s’est-il réjoui, ce symposium est une occasion pour « partager les bonnes, voire les meilleures pratiques au niveau national et international sur la thématique de la transition démographique qui est au cœur des politiques publiques au Niger ».
Il doit également être l’occasion de « méditer ensemble sur les actions urgentes à entreprendre et la contribution des chefs traditionnels dans la réalisation de la transition démographique et du renforcement de la cohésion sociale ».
« Ce symposium permettra, je l’espère, de sentir l’impérative nécessité de permettre aux femmes de mieux maîtriser leur vie génésique dans l’intérêt exclusif des enfants et de leur propre bien-être. Car, comme je le disais dans un de mes précédents discours, "plus nous faisons d’enfants, moins nous sommes capables de les éduquer ; et moins nous les éduquons, plus ils feront des enfants à leur tour, facteurs dans notre contexte socio -économique de retard de développement et de croissance" ».
Et parce que toutes les recherches sur l’expérience des différents pays montrent que les retombées positives de l’éducation des filles sont plus significatives pour elles-mêmes, pour leurs familles, pour leurs communautés et pour leurs pays, lorsque les filles terminent au moins le premier cycle du secondaire, le Chef de l’Etat nigérien a annoncé que, s’agissant de la scolarisation et du maintien des filles à l’école jusqu’à la fin du collège, « l’Etat construira et assurera le fonctionnement, sur ressources propres, mais aussi avec les moyens qu’il mobilisera auprès de ses Partenaires Techniques et Financiers, autant d’internats pour jeunes filles et aussi rapidement que possible », en commençant là où les besoins sont les plus pressants.
Après avoir insisté sur la nécessité pour les filles de fréquenter effectivement l’école, le Président Mohamed Bazoum a déclaré vouloir pouvoir compter sur les Leaders Traditionnels et Religieux « pour mobiliser vos communautés, afin qu’elles autorisent leurs filles à profiter de ces internats », soulignant que « notre but est qu’aucune fille ne renonce à fréquenter le collège, faute d’hébergement ».
« Personne ne peut mieux que vous rassurer les parents et les mobiliser à s’approprier ce qui est fait pour leurs enfants, pour nos enfants », a-t-il dit à l’endroit de ces Gardiens des traditions nigériennes, capables de les utiliser « pour lever l’obstacle que peut constituer l’hébergement pour une fille qui doit fréquenter un collège dans un village qui n’est pas le sien ».
Le fait est que « sous votre protection, les jeunes filles seront à l’abri des risques qui font hésiter les parents. Un père qui sait que sa fille est la protégée du Chef est assurément plus confiant pour la laisser fréquenter un collège », a voulu encore insisté le Chef de l’Etat.
notons que cette rencontre durera deux jours. Elle est organisée par le ministère en charge de la Population en collaboration avec l’Association des Chefs Traditionnels du Niger (ACTN) et l’appui technique et financier du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA).
Elle a pour objectif principal de promouvoir le partage d’expériences et le renforcement des capacités mutuelles des chefs traditionnels et religieux en vue de renforcer la culture et l’appropriation des pratiques en faveur de la capture du dividende démographique.
Les objectifs spécifiques sont, entre autres, de mettre fin au mariage des Enfants ; de renforcer la scolarisation et le maintien des filles à l’école, et enfin appuyer la planification familiale et le bien-être de la famille.