Le Niger a célébré, ce mardi 30 novembre 2021 à la Maison de la Presse de Niamey, la 8ème Edition de la Journée Nationale de la liberté de Presse. Sous la présidence du Ministre de la Communication, chargé des Relations avec les Institutions, M. Mahamadou Zada, cette édition est célébrée sur fond de signature de la convention collective des journalistes.
Cette 8ème Edition est célébrée autour du thème : "Contribution des médias dans la promotion de la bonne gouvernance au Niger".
Dans son allocution, le Ministre de la Communication, chargé des Relations avec les Institutions Mahamadou Zada a indiqué que cette 8ème Edition revêt une signification toute particulière, car elle intervient au lendemain de la signature historique de la « convention collective professionnelle de la presse », tant attendue depuis plus d’une décennie.
M. Mahamadou Zada a rendu un hommage mérité à tous les acteurs qui ont contribué pour faire avancer ce processus, mais aussi les membres du Comité technique chargé de conduire ce processus jusqu’à la signature du Document de la Convention.
Pour le Ministre Zada, le secteur de la presse est désormais doté d’un document important de référence, car censé régir les rapports entre employés et employeurs en garantissant notamment aux travailleurs des meilleures conditions de vie et de travail.
Selon toujours le Ministre de la Communication, ce document permettra de mieux définir les droits et devoirs de chaque partie, conformant les entreprises de presse à la légalité et assurant aux employés une meilleure protection sociale et un revenu plus décent.
Toutefois, a-t-il nuancé, après cette phase de signature s’ouvre celle de mise en œuvre des dispositions de la Convention, une mise en œuvre assortie d’un moratoire d’un an au cours duquel les discussions seront menées entre acteurs des médias et les ministères sectoriels compétents autour des préoccupations majeures des journalistes, notamment l’augmentation et la gestion du fonds d’aide à la presse, l’accès au fonds de la publicité, la définition d’une fiscalité adaptée au secteur des médias, etc.
Par ailleurs, M. Mahamadou Zada a déclaré que la célébration de 8ème Edition de la Journée Nationale de la Liberté de la Presse est une occasion pour le Gouvernement de réaffirmer aux journalistes sa constante disponibilité à œuvrer, de concert avec l’ensemble des acteurs, en vue de la promotion d’une presse libre, indépendante et pluraliste, au service de l’émergence du pays.
Aussi, a-t-il voulu appeler les journalistes à plus de professionnalisme dans la collecte, le traitement et la diffusion de l’information, notamment le respect scrupuleux des règles d’éthique et de déontologie.
Quant au PCA de la Maison de la Presse, M. Ibrahim Harouna, il a d’abord fait remarquer que la 8e édition de la Journée Nationale de la Liberté de la Presse est célébrée cette année encore avec une grande tristesse dans le milieu de la grande famille de la presse nigérienne, profondément endeuillée par la disparition de plusieurs de ses membres.
« La Journée Nationale de la liberté de la Presse que nous célébrons aujourd’hui intervient aussi dans un contexte sanitaire très préoccupant, dû à la pandémie de la Covid-19 », a-t-il ajouté pour réitérer ses vives félicitations à l’ensemble des médias nigériens pour leur pleine implication dans les actions de sensibilisation des populations contre cette pandémie et les encourager davantage à poursuivre ces efforts.
Après avoir interpellé le Gouvernement nigérien par rapport aux engagements qu’il a pris en son temps pour aider les entreprises de presse à travers un plan d’appui au médias en période de Covid-19, le PCA de la faîtière des organisations socioprofessionnelles du secteur de la presse nigériennes a expliqué le choix du thème de cette 8ème édition qui, selon lui, fait référence à l’ensemble des processus de Gouvernement, aux institutions et aux processus et pratiques en matière de prise de décision et de règlementation concernant les questions d’intérêt commun.
Relativement aux poursuites judiciaires dont font l’objet certains journalistes nigériens dans le cadre de l’exercice de leur profession, M. Ibrahim Harouna a demandé que l’ordonnance 2010-035 du 4 juin portant régime de la liberté de la presse leur soit appliquée, avant de plaider pour une révision de la loi sur la cybercriminalité qui, selon lui, constitue aujourd’hui une véritable entrave à l’expression de la profession du journalisme au Niger.
Enfin, le PCA de la Maison de la Presse a salué et encouragé l’engagement du Gouvernement, à travers le Ministre de la Communication, pour avoir parvenu à la signature de la Convention Collective qui, s’est-il convaincu, « rétablira le journaliste nigérien dans sa dignité ».
Avant la visite des différents stands des médias par le Ministre de la Communication, des journalistes ont été honorés par des prix du concours organisé par la Maison de la Presse.
A l’origine de l’institution de cette journée, rappelle-t-on, la signature en 2012 par le Président de la République de l’époque, M. Issoufou Mahamadou, de la déclaration dite de "la montagne de la table" qui dépénalise le délit commis par voie de presse.