Le coordinateur national de l'association de la société civile "Tournons La Page" (TLP Niger), Maikoul Zodi, a animé lundi soir au siège de l'organisation, une conférence de presse dans laquelle il est revenu sur la manifestation interdite dimanche dernier ainsi que l'arrestation de sept (07) personnes. Il a aussi annoncé une nouvelle manifestation pour le dimanche 12 décembre prochain dans les huit (8) régions du pays.
La conférence de presse a démarré avec une prière d'hommage à la mémoire des victimes du terrorisme. Par la suite, le coordinateur national de TLP Niger, qui était pour la circonstance entouré de plusieurs membres de la société civile, a "condamné avec la dernière énergie", l'arrestation de sept (07) manifestants le dimanche dernier par les forces de l'ordre. Selon ses explications, ils ont tenté de manifester car "ils n'ont pas eu à temps l'information de l'interdiction la marche pacifique par le président de cour d'appel".
"Si l’audience de la Cour d’appel a pu prendre autant de temps c’était uniquement pour priver TLP-Niamey des canaux d’informations afin qu’il y ait justement, des gens qui, par méconnaissance de l’arrêt de la Cour d’appel, sortent et subissent la démonstration du maintien d’ordre des FDS. On peut dire, aujourd’hui bravo au gouvernement de Ouhoumoudou car, son objectif est atteint : la preuve 7 Innocents dont une femme ont été arrêtés et sont devant le procureur. Pour TLP-Niamey ces personnes sont innocentes et victimes d’un régime propice aux abus qui a délibérément créé la situation et les maintiens aujourd’hui en prison sans raison valable". Maikoul Zodi
C'est pourquoi, l'association a exigé leur "libération immédiate" ainsi que celle de tous les prisonniers politiques et hauts gradés de l'armée "injustement arrêtés".
Une nouvelle manifestation prévue pour le dimanche prochain
Le coordinateur Maikoul Zodi a saisi l'occasion pour rappeler les principales revendications de son association, notamment, "le départ de toutes les forces étrangères du Niger" ainsi qu'une "poursuite judiciaire contre l'ancien président de la République Issoufou Mahamadou pour haute trahison". Afin d'appuyer ces revendications, une nouvelle manifestation "citoyenne, patriotique et pacifique" est prévue pour le dimanche 12 décembre 2021 dans toutes les 8 régions du Niger et selon le coordinateur de TLP Niger, Niamey et Dosso ont déjà déposé leurs déclarations auprès des autorités compétentes.
A noter que la marche suivie de meeting que projetait d'organiser la coordination régionale TLP à Niamey le dimanche passé, a été interdite par les autorités de la ville puis à la dernière minute, par la justice en appel.
Au regard du contexte actuel, il est fort à parier que cette manifestation soit également interdite. Depuis plusieurs années, les autorités recourent à la situation sécuritaire et sanitaire du pays, avec l'état d'urgence en vigueur, pour interdire toutes les demandes de manifestations par des associations de la société civile ou les partis de l'opposition politique. Des interdictions que certains observateurs et défenseurs des droits humains interprètent comme "un recul de la démocratie au Niger".
En séjour de travail au Niger du 04 au 06 décembre, la Haute commissaire des Nations unies a été interrogé sur la question à la veille de la manifestation finalement interdite. Michele Bachelet a rappelé que selon le Comité des droits de l'homme des Nations Unies, "les rassemblements pacifiques créent des opportunités pour la résolution inclusive, participative et pacifique des différends". Au milieu d'une situation aussi complexe comme celle du Niger, "il est particulièrement important que le gouvernement facilite l'exercice des libertés d'expression, d'opinion et de réunion pacifique", a plaidé la diplomate onusienne qui a par la même occasion, appeler "les manifestants à exercer leur droit de manière pacifique ».