Le Niger s’active dans le processus d’un 5ème recensement général de la population et de l’habitat (RGP/H) en décembre 2022, après un quatrième exercice réalisé en 2012. Le Recensement Général de la Population se définit, selon toutes les définitions standards, «comme l’ensemble d’une opération consistant à recueillir, grouper, évaluer, analyser, publier et diffuser des données se rapportant à tous les habitants et les locaux à usage d’habitation d’un pays à un moment donné». Pour la réussite de cette opération, qui sera conduite par le Ministère du Plan à travers l’Institut National de la Statistique (INS), environ 25 milliards de francs CFA ont été mobilisés par le Niger.
S’inscrivant dans le cadre de l’actualisation des données démographiques et socioéconomiques pour ainsi contribuer à la prise de décisions, le RGP/H est la seule source pouvant fournir des informations fiables sur la population au plan national.
Selon M. Hamidou Amadou, Responsable de l’Unité de la cartographie et du Système d’Information Géographique du bureau central du recensement (BCR) l’INS, ce 5ème RGP/H sera une opération exhaustive qui va concerner l’ensemble de la population à une période donnée, qu’elle soit étrangère ou nationale.
Il a également souligné qu’en ce qui concerne les ressources humaines, l’INS entend mobiliser environ 30.000 agents recenseurs, 7.000 contrôleurs et 2.000 superviseurs, répartis dans les 266 communes que comptent les huit régions du Niger, pour une durée de deux à trois semaines.
Pour ce cinquième Recensement Général de la Population et de l’Habitat, le Niger a opté pour un recensement totalement numérique. Cela suppose une utilisation accrue des TICs (Technologies de l’Information et de la Communication) : des tablettes, des GPS, des images satellitaires.
Malgré les énormes moyens qui seront déployés par l’Etat et ses partenaires, cette opération peut être confrontée à d’énormes défis dont entre autres l’insécurité dans certaines régions du Niger, la non maîtrise des outils de collectes des données, le faible niveau d’instruction des agents recenseurs, l’absence et le refus des ménages à se faire recenser et la méconnaissance de la population des différents types de recensement.
Tous ces défis peuvent entraver, la bonne marche, voire l’organisation dudit recensement d’une importance capitale.
Pour donc y faire face, Madame Abdou Halimatou Agent à l’INS, donne quelques pistes que l’INS entend suivre, notamment, l’utilisation de la cartographie censitaire, la sensibilisation de la population par les médias, à travers l’implication du réseau des journalistes pour le développement de la statistique du Niger (RJDSN), la convention de l’INS avec les chefs traditionnels ainsi que les radios communautaires.
En ce qui concerne les zones d’insécurité, l’INS entend utiliser des méthodes scientifiques et techniques pour estimer la population, en tenant compte du dernier recensement général de la population, a expliqué Mme Abdou Halimatou.
Dans son histoire, le Niger a connu quatre RGPH: 1977, 1988, 2001 et 2012.
Cet article est réalisé par le groupe de travail presse écrite et presse en ligne dans le cadre de l’atelier de formation des journalistes sur le 5ème RGPH tenu à Dosso du 5 au 9 décembre 2021.