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Présence militaire étrangère au Niger : des bases s’implantent durablement
Publié le samedi 18 janvier 2014   |  L'Evènement




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« Ici, nous nous implantons désormais dans la durée ». C’est la déclaration faite par le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian, selon nos confrères du journal français « Le Monde », lors de sa dernière visite à Niamey.

A l’occasion, il s’est rendu à la base 101 des forces armées nigériennes où sont déployés les deux nouveaux drones « Reaper » de dernière génération, de fabrication américaine, livrés à l’armée de l’air française. En outre, notre confrère cite une source dans l’entourage du ministre de la défense qui précise qu’« au-delà, la France a discrètement négocié l'extension de sa base à Niamey. Aujourd'hui, le Niger autorise un affichage prudent mais clair de ce partenariat ». La même source rapporte que la plateforme aéronautique française du Niger nommée Niau Sahel, abritera outre les drones et un avion Altantique 2 (appareil de surveillance pouvant également porter des bombes), des chasseurs qui seront bientôt déployés, ainsi que des ravitailleurs KC-135. Trois hangars flambant neufs, de nouvelles pistes, un dépôt de munitions, des bâtiments en dur pour les soldats, des parkings sont en construction. Le projet sera achevé avant la prochaine saison des pluies en juillet et va devenir avec N'Djamena au Tchad, d'où sont coordonnées les opérations aériennes dans la région, une implantation stratégique pour Paris qui est appelée à se développer de façon significative dans les prochains mois avec un effectif de 270 hommes. Elle constituerait une pièce importante de la «régionalisation» de l'action militaire que Paris espère promouvoir au Sahel. Cette base est donc la deuxième après celle des américains, installée en 2013 avec à la clé, l’envoi de drones destinés à surveiller l’Afrique, information relayée à l’époque par le quotidien américain New York Times et confirmée par Reuters qui parle également de l’installation en 2013 d’une base militaire US en Afrique via l’Africom, et plus particulièrement au Niger. La même source rapporte que l’ambassadrice des Etats-Unis au Niger, à l’ l’époque Bisa Williams, « s’est adressée à Mahamadou Issoufou, président nigérien, qui a immédiatement accepté sa demande» et citant une source proche du dossier, précise que « le Chef de l’Etat nigérien ayant préalablement exprimé sa volonté de mettre en place «une relation stratégique à long terme avec les Etats-Unis». Ces deux informations prouvent que le Niger (n’en déplaise à IBK) est devenu un maillon clé dans la lutte contre les obscurantistes.

Ce renforcement de la présence militaire étrangère au Niger n’est pas sans conséquences sur le plan sécuritaire et politique. Sur le plan sécuritaire, cette présence malgré qu’elle soit salutaire, risque d’exposer encore notre pays à devenir une cible majeure pour les groupes terroristes qui opèrent au Sahel et surtout en Libye (nous y reviendrons) où selon nos sources, les groupes djihadistes profitant du bourbier au sud libyen s’organisent pour se préparer à des actions d’éclats sur toute la bande sahélienne. Sur le plan politique, cette présence avait entraîné une levée des boucliers de certains acteurs dits de la société civile nigérienne. Ces derniers s’étaient offusqués du fait que cette installation des bases étrangères au Niger portait un coup à la souveraineté nationale. Les autorités nigériennes avaient, à maintes reprises, réfuté ces accusations de velléités d’implantation de bases militaires étrangères sur le sol national. Mais de toute évidence, au vu de ce qui précède, le stade de dénégation est aujourd’hui dépassé. C’est pourquoi, il appartient au président Issoufou, pour ne pas tendre le bâton à ses opposants qui peuvent l’accuser de n’avoir pas consulter le conseil national de sécurité et de n’avoir pas eu l’aval de l’Assemblée nationale, de se conformer au plus vite, en convoquant ce conseil pour donner son avis comme le stipule l’Article 65 de la Constitution nigérienne. Selon cette disposition, « Le Conseil national de sécurité donne son avis sur les questions relatives à la sécurité de la Nation, à la défense de la Nation, à la politique étrangère et de manière générale sur toutes questions liées aux intérêts vitaux et stratégiques du pays (…)». Quant au titre premier de la Loi fondamentale de notre pays, il dispose en son article premier que « L’Etat du Niger est une République indépendante et souveraine ». Les regards sont donc tournés vers le président Issoufou qui doit anticiper sur les événements. Reste à savoir si les « revanchards » qui siègent au Conseil national de sécurité vont lui alléger la tâche. La question est posée.

Aksar

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