Le géant rizicole est confronté à des contraintes sécuritaires qui impactent sa productivité 2021 aura été pour l’Office du Niger une année difficile, à tout point de vue. L’insécurité grandissante a mis à rude épreuve les activités de la campagne agricole 2021-2022. La structure a tenu, hier dans un hôtel de la place la 49è session ordinaire de son conseil d’administration. Les travaux étaient dirigés par le président directeur général de l’Office du Niger, Abdel Karim Konaté.
Les points inscrits à l’ordre du jour de cette session étaient relatifs à l’examen et à l’adoption du procès-verbal de la 48è session ordinaire, à la présentation de la physionomie de la campagne agricole 2021-2022 à la date du 30 novembre. Les participants ont examiné le bilan du programme annuel d’entretien du réseau hydraulique, le projet de budget exercice 2022 et le plan de campagne agricole 2022-2023.
Le projet de budget de l’Office du Niger est équilibré en emplois et en ressources à 34,459 milliards de Fcfa contre 37,837 milliards de Fcfa en 2021. À l’origine de cette baisse, la fin des activités des projets d’aménagement.
Le président directeur général de l’Office du Niger a expliqué que la campagne agricole 2021-2022 en cours, affiche un objectif de production de 903.537,55 tonnes de riz paddy sur une superficie de 134.986 hectares avec un rendement moyen de 6,28 tonnes par hectare.
«Le bilan partiel de cette campagne, à la date du 30 novembre 2021, fait ressortir que sur les 130.993 hectares prévus en saison, 116.084,86 hectares ont pu être mis en valeur, soit une différence de 14.908, 14 hectares, non mis en valeur à cause de l’insécurité. Cette dernière demeure la difficulté majeure dans la zone Office du Niger», a estimé Abdel Karim Konaté.
Dès le début de la campagne, a précisé le PDG, des entraves à la circulation des personnes et des biens ont été constatées sur les principaux axes routiers de la zone et les chemins d’accès aux villages et aux champs. Aussi, la recrudescence des attaques terroristes, avec son corollaire de pullulation des groupes d’auto-défense, a eu de graves conséquences.
La zone a enregistré notamment, des pertes en vies humaines, des disparitions de personnes, des déplacements de villages, des abandons de parcelles, des vols de bétail, des incendies criminels de champs à maturité et de gerbiers.
À ceux-ci, il faut ajouter les destructions d’habitations, de matériels agricoles et d’ouvrages hydrauliques, l’arrêt du chantier d’aménagement des 2.548 hectares de M’Béwani. La forte perturbation des opérations de récolte-battage en cours avec l’interdiction faite à certains exploitants d’accéder à leurs champs et, enfin, la réduction du rayon d’action de l’encadrement technique ont considérablement impacté les activités champêtres.
Cette campagne agricole a aussi été marquée par l’insuffisance des quantités d’engrais subventionnés avec un taux global de couverture des besoins de 36,80 %. Ainsi, chaque producteur n’a reçu que 3 sacs à l’hectare au lieu de 6, la dose vulgarisée. Pour atténuer les conséquences de ces difficultés sur les producteurs, le patron de l’Office du Niger indiquera que des dispositions ont été prises pour que toutes les parcelles affectées par l’insécurité soient exemptées du paiement de la redevance eau.
Par ailleurs, il a décliné les objectifs de production de la campagne agricole 2022-2023 qui va démarrer dans un contexte sécuritaire et socioéconomique préoccupant. En riziculture, sur une prévision de 143.986 hectares, la production attendue est de 905.410 tonnes de riz paddy. Les productions attendues en maraîchage et en cultures de diversification sont respectivement 410.068 tonnes et 116.361 tonnes.
Malgré la situation contraignante, Abdel Karim Konaté a indiqué que l’espoir est permis pour garantir à notre pays une production conséquente. Il a adressé ses vifs remerciements aux autorités de la Transition pour tous les efforts consentis et toutes les dispositions en cours pour le développement de la zone Office du Niger. Il s’agit de la montée en puissance du dispositif de sécurisation de la zone Office du Niger mis par les forces armées, de l’allocation de 3,5 milliards de Fcfa pour la réhabilitation du barrage de Markala.
Le PDG a également adressé ses vifs remerciements aux autorités pour la prise en charge par le ministère de l’Économie et des Finances de la dette de 600 millions de Fcfa, objet d’un contentieux entre l’Institut national de prévoyance sociale (INPS) et l’Office du Niger depuis la restructuration de 1994. Il a souligné l’étude d’agrandissement du Canal de Macina et de faisabilité de 25.000 hectares et du projet N’Débougou IV financé par la Coopération allemande à hauteur de 26 milliards de Fcfa.