La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a décidé de la suspension de « toutes les transactions commerciales et financières » entre ses pays membres et le Mali « à l’exception des produits alimentaires de grande consommation ; des produits pharmaceutiques ; des matériels et équipements médicaux y compris ceux pour la lutte contre la Covid 19 ; des produits pétroliers et de l’électricité ».
Cette sanction est l’une des principales décisions prises par la conférence extraordinaire des Chefs d’Etats et de Gouvernement tenue, ce dimanche 9 janvier 2022, à Accra, au Ghana, sous la présidence du Chef d’Etat ghanéen Nana Addo Dankwa AKUFO-ADDO.
Dans un communiqué, dont copie est parvenu à l’ANP, la CEDEAO a justifié cette sanction par « le fait que les autorités de la Transition au Mali n’aient pris aucune disposition pour l’organisation de l’élection présidentielle avant la date du 27 février 2022 prévue dans l’accord conclu avec la Conférence des Chefs d’Etat de la CEDEAO le 15 septembre 2020 et contrairement aux engagements souscrits dans le cadre de la Charte de transition ».
« La Conférence déplore profondément le manque flagrant de volonté politique de la part des autorités de la Transition, qui est à l’origine de l’absence de progrès tangibles dans la préparation des élections, en dépit de la disponibilité manifestée par la CEDEAO et l’ensemble des partenaires régionaux et internationaux pour soutenir le Mali dans le cadre de ce processus », rapporte le même communiqué.
Aussi, peut-on lire sur ce texte, « La Conférence a été informée des conclusions des Assises Nationales de la Refondation (ANR) du 13 décembre 2021, qui ont conduit à l’adoption d’un chronogramme de la Transition au Mali. Ce chronogramme, soumis le 31 décembre 2021 au Président en exercice de la Conférence par les autorités de transition, prévoit la tenue de l’élection présidentielle à fin décembre 2026 ; ce qui suppose une période de transition de six ans et demi (6,5). La Conférence note que des acteurs importants n’ont pas pris part à ces Assises, traduisant ainsi le manque de consensus des acteurs nationaux sur le chronogramme proposé ».
Selon la CEDAO le but recherché est de « faciliter le retour à l’ordre constitutionnel au Mali, nécessaire pour la paix, la stabilité et la croissance.
Outre la suspension des transactions financières et commerciales, la réunion de la CEDAO, qui s’est tenue sous la présidence du Chef d’Etat ghanéen Nana Addo Dankwa AKUFO-ADDO a aussi décidé du « gel des avoirs de la République du Mali dans les Banques centrales de la CEDEAO ».
Les 13 pays actifs de la CEDEAO (hormis la Guinée et le Mali) ont également consenti du « rappel pour consultations (…) de leurs Ambassadeurs accrédités auprès de la République du Mali, mais aussi de « la fermeture des frontières terrestres et aériennes entre les pays de la CEDEAO et le Mali », mais aussi du « gel des avoirs de l’Etat malien et des entreprises publiques et parapubliques dans les banques commerciales des pays de la CEDEAO ».
La conférence des Chefs d’Etats ouest-africains a aussi décidé de la « suspension de toute assistance et transaction financières en faveur du Mali par les Institutions de financement de la CEDEAO, particulièrement la BIDC et la BOAD ».
La Conférence des Chefs d’Etat de la CEDAO a également lancé un appel à l’Union Africaine, aux Nations Unies pour qu’ils soutiennent le processus d’application de ces sanctions et invite les pays frontaliers du Mali non-membres de la CEDEAO, notamment l’Algérie et la Mauritanie, à soutenir la mise en œuvre de ces sanctions.