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Culture: Un gilet pare-balles traditionnel exposé à Diffa N’ Glaa

Publié le mercredi 12 janvier 2022  |  Le Sahel
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© Autre presse par Dr
Un gilet pare-balles traditionnel
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En marge des festivités de la célébration de la fête tournante du 18 décembre édition 2021 ou Diffa N’Glaa, la sous-commission Education au Patrimoine culturel, a organisé plusieurs activités dont des expositions du patrimoine culturel des communautés de la région du Manga. L’objectif de ces expositions, selon le directeur du patrimoine culturel, au Ministère de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat et président de la sous-commission Education au patrimoine culturel, M. Mamane Ibrahim, est de sensibiliser mais aussi de faire prendre conscience aux communautés de l’importance de la découverte, la protection, la conservation, la sauvegarde et la valorisation de leurs richesses culturelles.

L’un des éléments ayant beaucoup suscité la curiosité de nombreux visiteurs est sans nul doute le gilet pare-balles traditionnel ou cotte de maille, qui a été présenté par la communauté Kanuri. Le gilet pare-balles, rappelle-t-on est un équipement principalement destiné à protéger le thorax, l’abdomen et le dos contre le tir d’armes à feu en absorbant l’impact de la balle. De nos jours, les gilets sont fabriqués avec des fibres tissées serrées, principalement le Kevlar. Ils sont utilisés en général par l’armée et les forces de l’ordre.

Autrefois aussi les guerriers utilisaient des gilets pare-balles mais traditionnellement confectionnés, pour se protéger des fusils et autres lances. «Le spécimen présenté est un gilet en argent pesant près de 5 kgs, que portait un guerrier, en temps de guerre, comme ce fut le cas aux temps des empires. Ni une balle, encore moins une flèche ne peut le transpercer en son temps», explique M. Ibrahim. Selon le directeur du patrimoine culturel, au Niger il n’y a qu’à Diffa et à Zinder qu’on a retrouvé ce type de gilet. «En 1989, une mission d’inventaire général, de plus de 4 mois, a été organisée par le Ministère en charge de la Culture. Ce qui nous a permis de découvrir ces gilets. Compte tenu de la mysticité de ce gilet au niveau de Diffa, les gens ont d’abord catégoriquement refusé de nous le montrer. Mais comme nous avons eu l’information de son existence et sur notre forte insistance, les dépositaires de cet habit hors du commun ont finalement accepté de le mettre à notre disposition. Ce qui nous a permis de l’exposer ici», a-t-il précisé. Après cette exposition, poursuit le directeur du patrimoine, le Ministère de tutelle va surveiller les deux exemplaires de cet important outil culturel et va le documenter, afin qu’ils soient exposés occasionnellement, lors des grands évènements. «Un autre exemplaire du gilet pare-balles traditionnel a été annoncé à Illéla (Région de Tahoua). Nous avons espéré l’avoir en contactant le Chef de canton de cette localité qui nous a indiqué que ce sont les blancs qui l’ont pris et ne l’ont, jusqu’à présent, pas ramené», a expliqué M. Ibrahim.

Evoquant la question des restitutions des objets d’arts pillés en Afrique par les étrangers (missionnaires, colons et autres), M. Mamane Ibrahim, dit ne pas croire à une vraie restitution. «Toutes ces restitutions, c’est des histoires, c’est du bluff ! Je me demande si c’est des outils d’arts africains authentiques qu’ils restituent aux africains. Je ne pense pas. Que ça soit au Bénin, en Côte d’Ivoire, au Sénégal ou au Cameroun, je pense plus tôt, çà doit être des répliques des objets d’arts d’origine. D’ailleurs, cette restitution n’est pas définitive. Toutes ces mises en scènes sont temporaires», regrette le directeur du patrimoine culturel. «Actuellement, il y a 1.615 objets d’arts nigériens qui se trouvent au Musée du Quai Branly seulement», alarme ce fonctionnaire du Ministère en charge de la Culture.

Selon lui, il y a nécessité, pour le Niger, de mettre en place un comité, comme ce fut le cas dans d’autres pays, afin de faire rapatrier nos objets d’arts volés. Le directeur du patrimoine culturel a aussi rappelé que la toute première conférence sur le retour et la restitution des biens culturels s’est tenue en début février 1983 à Niamey. Conférence qui a d’ailleurs regroupé toutes les sommités du monde. En outre, ajoute-t-il, des propositions de mise en place des comités qui prendront en charge cette question de restitution des biens culturels nigériens ont été faites au Ministère de tutelle, en vain. «Le Niger a tellement traîné que d’autres pays ont pris le devant et ont pu se faire restituer leurs biens culturels volés par les Européens», déplore Mamane Ibrahim.

Mahamadou Diallo
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