Le travail sur la mine d'uranium de Cominak d'Areva, située dans le nord du Niger, a repris samedi après une grève de 48 heures, mais les syndicats ont dit que de nouvelles actions pourraient être entreprises dès lundi si le groupe n'augmente pas les primes accordées aux salariés.
"Cette grève était un avertissement. La direction de Cominak a jusqu'à lundi pour présenter une offre satisfaisante, sinon nous organiserons une nouvelle grève", a déclaré Inoua Neino, secrétaire général de l'Union nationale des travailleurs miniers du Niger (Syntramin).
Areva est le premier actionnaire de Cominak avec une participation de 34%. L'Etat nigérien a 31%, le japonais OURD 25% et l'espagnol Enusa 10%.
L'extraction d'uranium au Niger, qui représente environ 20% des besoins français, selon l'estimation d'une commission parlementaire, est stratégique pour Areva, tant pour l'alimentation des centrales nucléaires françaises que pour la vente de cette matière à ses clients étrangers.
Début février, le président du Niger Mahamadou Issoufou a dit que le pays entendait renégocier son partenariat avec le groupe français pour l'exploitation de ses ressources d'uranium dans le sens d'un rééquilibrage.
Début mars, Olivier Wantz, directeur général adjoint d'Areva, a dit que la production d'uranium de la mine du groupe nucléire français à Imouraren, également dans le nord du Niger, ne débutera pas avant la mi-2015.
Considérée comme la plus importante mine d'uranium à ciel ouvert d'Afrique de l'Ouest et la deuxième au monde, la mine d'Imouraren aura une production estimée à 5.000 tonnes par an. Son exploitation permettra au Niger de doubler sa production annuelle d'uranium et de se hisser ainsi au deuxième rang mondial des pays producteurs, derrière le Kazakhstan.
Olivier Wantz avait confirmé qu'Areva et le Niger négociaient le renouvellement de leurs accords de partenariat pour les mines existantes de Soumaïr et Cominak, qui ensemble ont produit environ 4.500 tonnes d'uranium l'an dernier. (Abdoulaye Massalatchi, Benoît Van Overstraeten pour le service français)