Le ministre d’Etat, ministre des Mines et du Développement industriel, M. Omar Hamidou Tchiana, a animé, samedi dernier, une conférence de presse, sur la question des négociations que son ministère conduit face à Areva, relativement au renouvellement des conventions minières. C’était l’occasion pour le ministre d’Etat Omar Hamidou Tchiana d’édifier l’opinion publique sur ces importantes négociations, et de démentir les rumeurs et commentaires auxquels le sujet a donné lieu dans la presse.
Entouré par le staff du ministère, notamment le secrétaire général, la directrice de la législation, son conseiller technique sortant, et le directeur général des mines et de la géologie, le ministre d’Etat, M Omar Hamidou Tchiana a tenu dès son intervention liminaire, à « éclaircir les points qui ont donné droit à toutes les interprétations et supputations ». Ainsi il a d’abord donné les raisons de l’annulation de la conférence de presse prévue la semaine dernière. « Il était question que des agents du ministère expliquent à la presse quelques points des négociations. Mais après analyse, cette rencontre avec la presse à la veille des négociations a été jugée inopportune, » a expliqué M Omar Hamidou Tchiana, qui a ainsi regretté les propos et commentaires que cela à donné lieu dans certains médias qui disaient que le ministre d’Etat, ministre, des Mines et du Développement industriel «avait voulu annoncer sa démission, par ce qu’il aurait été mis à la touche dans les négociations».
Mais s’agissant précisément de ces négociations, le ministre d’Etat, ministre des Mines et du Développement industriel est catégorique : «Ces négociations avec les sociétés minières se font sous ma direction, et uniquement sous ma direction », a déclaré M Omar Hamidou Tchiana, qui a salué à l’occasion la compétence des personnes qui composent l’équipe avec laquelle, ils défendent avec « entière satisfaction, et pieds à pieds, les intérêts du Niger, uniquement les intérêts du Niger». Concernant « l’opacité » que dénoncent certaines structures de la société civile relativement aux négociations, le ministre a également apporté une réponse : «J’aimerait dire que la négociation avec les sociétés minières, est une prérogative exclusive du gouvernement. Ni la société civile, ni quiconque ne doit être partenaire à ces négociations. Nous devons le faire dans la discrétion. Ce que les Nigériens sont en droit d’attendre de nous, c’est de préserver les intérêts du Niger », a ainsi argumenté le ministre d’Etat, Omar Hamidou Tchiana.
Aussi, il a démenti, l’accusation de complicité avec Areva, qui a-t-il indiqué, ne tient sur rien de sérieux. « Sinon, on aurait déjà signé ces conventions là. C’est justement parce que nous exigeons que les intérêts du Niger soient défendus, que cela prend du temps», a t-il rétorqué. La question du retard évoquée, concernant le début des négociations, ne se pose pas selon le ministre d’Etat, ministre des Mines et du Développement industriel, car les négociations devraient commencer pendant la dernière année du contrat qui lie le Niger aux sociétés minières. Ce qui fut fait. Seulement, a dit M Omar Hamidou Tchiana, il n’y a pas eu d’accord jusque là. Face à cette situation, le gouvernement a décidé que les sociétés continuent leurs activités en attendant l’issue des négociations.
Et dans ces négociations, le point de désaccord, avec les sociétés minières est l’interprétation de l’application la loi minière de 2006 en ce qui concerne le régime fiscal, a souligné le ministre d’Etat. «Voilà pourquoi ça prend du temps. Nous allons continuer les négociations, jusqu’à fin février 2014, afin de trouver un terrain d’entente», a clairement dit M Omar Hamidou Tchiana. Ces négociations sur l’exploitation minières qui préoccupent tant, ne concernent pas seulement les conventions, car il y a aussi la question des infrastructures, celle des projets de développement. Les négociations se poursuivent à Niamey et à Paris sur toutes ces questions qui doivent être prises en compte. Et le ministre d’Etat, a assuré que les négociations seront conduites jusqu’à l’aboutissement dans l’intérêt exclusif du peuple nigérien. « Il n’est pas question pour nous de compromettre en aucune façon le moindre centime que doit avoir le peuple nigérien », a-t-il assuré.
Dans les réponses qu’il a apportées aux questions des journalistes, le ministre d’Etat, ministre des Mines et du Développement industriel a également apporté d’autres éclaircissements sur la relation entre Areva et Niger. Concernant les exonérations dont bénéficient les sociétés minières, les montants oscillent entre 15 à 20 milliards de Francs CFA par an. Et, en 2013, les retombées que le Niger a eues de l’exploitation de l’uranium représentent environ 5 % du PIB. Pour ce qui est de l’arrêt de la production dont il est question, le ministre d’Etat a indiqué que le gouvernement n’avait pas autorisé les sociétés à arrêter leurs activités. Ce qui était prévu, c’est une suspension de 15 jours pour des travaux de maintenance. Normalement, les activités devraient reprendre la semaine prochaine a-t-il indiqué. Relativement à la question de la santé des travailleurs et à l’environnement, un observatoire de la santé a été mis en place. ’’Il est important que les sociétés minières aient une politique pour que les anciens employés soient à l’abri des difficultés et souffrent moins de problèmes de santé’’, estime le ministre d’Etat, ministre des mines et du développement industriel.