La Confédération Suisse et la République du Niger entament une nouvelle étape dans le renforcement de leur coopération bilatérale. Le 21 janvier dernier à Niamey, le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la coopération, M. Hassoumi Massoudou et l’ambassadeur de la Confédération Suisse au Niger avec résidence à Abuja, SE Georg Steiner, ont paraphé un accord qui permet à la Suisse de financer à hauteur de 2,4 milliards de francs CFA, le Fonds commun du programme sectoriel eau, hygiène et assainissement. Ce financement direct, le premier du genre après plus de 40 ans d’actions en faveur du développement socio-économique au Niger, assure à la Suisse une place à la table des bailleurs de fonds directs des programmes de développement au Niger.
A la cérémonie de signature, le ministre d’Etat, ministre des affaires étrangères et de la coopération a déclaré que la contribution financière de la Confédération Suisse au mécanisme du fonds commun du programme sectoriel Eau Hygiène et Assainissement «témoigne éloquemment de l’excellence de la coopération et de l’engagement résolu de la Confédération Suisse à accompagner le Niger dans l’atteinte des objectifs de développement». Elle s’inscrit, dit-il, dans la logique des interventions suisses au Niger dans plusieurs domaines après notamment le financement du Programme Hydraulique Rurale d’Appui au secteur Eau et Assainissement (PHRASEA) à hauteur de 16.420.000 francs suisses pour la période 2012-2015 et de 15.000.000 de francs suisses pour la période 2016-2020.
Le programme eau, hygiène et assainissement, a expliqué le ministre d’Etat Hassoumi Massoudou, a pour objectif général d’assurer la disponibilité et la gestion durable de l’eau et de l’assainissement pour toute la population du Niger, tout en assurant un accès universel et équitable à l’eau potable à un coût abordable à l’horizon 2030. Il s’est félicité de l’appui multiforme que la Suisse ne cesse d’apporter au Niger et a remercié la confédération helvétique pour «la grande contribution et l’engagement sans faille de la Suisse au renforcement de la coopération bilatérale».
Pour sa part, l’ambassadeur de la Confédération Suisse au Niger a déclaré que la coopération suisse accompagne, depuis plus de 40 ans, le Niger dans différents secteurs de son développement socioéconomique tels que l’éducation, la formation professionnelle, la sécurité alimentaire et nutritionnelle, la gouvernance et la décentralisation. La Suisse, a-t-il rappelé, a un engagement de longue date au secteur de l’eau au Niger grâce à la mise en œuvre de plusieurs programmes à travers des mandataires et non à travers les mécanismes nationaux. «Pour la Suisse, cette contribution de deux ans a un caractère pilote qui vise à explorer la fonctionnalité d’un mécanisme national relativement nouveau et qui vise à avancer la décentralisation du secteur de l’hydraulique», a expliqué SE Georg Steiner.
Cette contribution, a également expliqué le diplomate suisse, permet de donner une voix à son pays au sein des structures centrales, «ce qui lui permettra d’amener les bonnes pratiques obtenues en matière de maitrise d’ouvrage des collectivités décentralisées du secteur eau et assainissement au niveau national et de faire le plaidoyer pour la décentralisation». A l’issue de cette phase pilote et si les progrès obtenus sont jugés satisfaisants, a annoncé SE Georg Steiner, les interventions suisses dans le secteur à travers des mandataires seront progressivement remplacées par des contributions au Mécanisme du fonds Commun de l’hydraulique, dans une logique d’appui accru des structures nationales.
La signature de l’accord relatif au mécanisme du fonds commun du programme sectoriel eau, hygiène et assainissement permet à ce programme de bénéficier d’un financement suisse de 2,4 milliards de francs CFA sur la période allant du 12 janvier 2022 au 31 décembre 2023. Depuis 1979, les programmes financés par la Suisse au Niger ont permis de réaliser plusieurs points d’eau pour les humains et pour le bétail dans les régions de Dosso, Maradi et Tillabéri, de même que de renforcer les capacités des acteurs en charge de l’eau et de soutenir les reformes du secteur.