Niamey - Les Chefs d’Etat des pays membres de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) exigent « la libération sans condition du Président Roch Marc Christian KABORE », déchu de ses fonctions par un coup d’Etat mené le 24 janvier 2022 par un groupe d’officiers de l’armée burkinabé.
Les dirigeants ont formulé cette exigence à l’endroit des nouvelles autorités burkinabés à travers un communiqué à l’issue d’un sommet extraordinaire qu’ils ont tenu ce jeudi 3 février à Accra, au Ghana.
Le sommet « réitère sa condamnation absolue du coup d’Etat du 24 janvier 2022 et exprime sa préoccupation face au maintien en détention du Président Roch Marc Christian KABORE.
« Au vu de ce qui précède, et sous peine de sanctions, la Conférence exige la libération sans condition du Président Roch Marc Christian KABORE » rapporte le communiqué.
La rencontre des Chefs d’Etat a également souligné ce qu’elle a appelé la dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire dans ce pays, « qui requiert un retour rapide à l’ordre constitutionnel afin de pouvoir trouver des solutions efficaces à ces problèmes », avant de confirmer « la suspension du Burkina Faso de toutes les institutions de la CEDEAO, jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel ».
L’espace CEDEAO a connu au cours des derniers mois plusieurs tentatives de coups d’Etat, rappelle-t-on.
Si au Mali, en Guinée et au Burkina Faso, l’irruption des militaires sur la scène politique s’est soldée par un renversement des régimes démocratiques en place, la tentative du renversement du Président Embalo en Guinée Bissau, le 1er février 2022, a été un échec.
Selon le communiqué de la CEDEAO, la conférence des Chefs d’Etat « a fermement condamné cette tentative de coup d’Etat en Guinée Bissau et exprimé sa solidarité avec le Président Umaro Sissoco EMBALO et avec le peuple de Guinée Bissau ».
« La Conférence, au vu de ces derniers développements, décide de l’envoi d’une Force d’appui à la stabilisation du pays », rapporte le texte.
S’exprimant sur la situation politique en République de Guinée, la Conférence dit avoir constaté « avec préoccupation que, cinq mois après le coup d’Etat, un calendrier de transition n’a toujours pas été mis en place, ainsi qu’exigé par la Conférence des Chefs d'État et de Gouvernement de la CEDEAO lors de la session extraordinaire du 16 septembre 2021 ».
Au regard de cette situation, rapporte le communiqué, la Conférence a décidé de « maintenir toutes les sanctions imposées à la Guinée », tout en réaffirmant « sa disponibilité à accompagner la Guinée pour favoriser un retour à l’ordre constitutionnel le plus rapidement ».
Au sujet du Mali, la rencontre d’Accra dit maintenir « en place toutes les sanctions imposées au Mali, conformément à la décision prise le 9 janvier 2022 ».
La conférence des Chefs d’Etat invite néanmoins « les autorités maliennes à proposer rapidement un chronogramme acceptable à la CEDEAO afin de permettre la levée progressive des sanctions ».