Le Président du comité international de la croix rouge (CICR), Monsieur Peter Maurer a réaffirmé, le jeudi 10 février 2022, l’engagement de son organisation à continuer à accompagner le Niger qui vit, depuis quelques années, une crise multidimensionnelle liée aux effets du changement climatique, à la pauvreté, et à la situation sécuritaire, avec son corolaire de crise humanitaire.
Monsieur Peter Maurer a fait cette annonce au cours d’une conférence de presse qu’il animée au terme de quatre jours de mission au Niger. C’était en présence de Monsieur François Moreillon, chef de la délégation du CICR au Niger et de Patrick Youssef, directeur régional des opérations du CICR pour l’Afrique.
Au cours de cette conférence, le premier responsable du CICR a développé plusieurs questions relatives à l’impact des conflits prolongés, les chocs climatiques sur les populations du Sahel, aux défis liés à l’accès humanitaire et au rôle que doivent jouer les Etats et leurs partenaires dans la promotion du droit international humanitaire.
Dans son propos introductif, Monsieur Peter Maurer a rappelé que le mode d’intervention du CICR au Niger, c’est la focalisation sur la protection, ce qui lui a permis de prendre ‘’la mesure et l’importance de la crise actuelle, de la crise sécuritaire qui affecte le pays, surtout dans les régions de Diffa et Tillabéri, mais aussi la crise de la protection des populations’’.
Selon Maurer, cette mission dans ces régions, lui a permis de discuter des ‘’tensions dans ces zones, de la réunification des familles, composante importante de l’action du CICR, et bien du retour des réfugiés dans leurs localités respectives, et aussi de ce que le CICR peut faire, en toute indépendance, et selon ses principes, du soutien des retours de personnes qui étaient déplacées par les évènements violents et qui recherchent leur vie, qui essaient de reprendre une vie plus normale’’.
‘’Le CICR au Niger a aussi un programme important de stabilisation économique et sociale, d’assistance dans les domaines de la santé, de l’eau, et de la crise alimentaire qui occupe la grande partie des discussions et des soucis que j’ai répertoriés pendant cette semaine ’’ a-t-il annoncé.
Le responsable du CICR de soutenir, à cette occasion, que ‘’le CICR est entrain d’augmenter la réponse à la crise humanitaire, en élargissant, je l’espère de quelque millions, cette réponse, en même temps de trouver certaines solutions de financements innovants’’.
C’est à cet effet qu’une composante de l’intervention du CICR, a-t-il relevé, est ‘’la réhabilitation physique de personnes handicapées, dans toutes les régions du Niger, particulièrement dans le centre d’Agadez qui répond à la philosophie du CICR, qui est une philosophie d’inclusion de personnes handicapées et de réinsertion dans la vie, et de soutien à des activités génératrices de revenus (AGR)’’.
‘’J’ai été impressionné par les progrès qui ont été faits dans l’action du CICR dans le pays, cela reflète une excellente relation avec les autorités nationales et locales. Cela reflète aussi le contact très proche avec les populations affectées par le conflit’’ a souligné Monsieur Maurer.
Dans son intervention, Peter Maurer a reconnu que ‘’le Niger et le Sahel, en général, sont des pays qui sont affectés par les crises du monde en même temps. Qu’il s’agisse de conflits armés, de pauvreté, de changement climatique, et des effets de la pandémie de la covid-19, cette crise est une des trois premières dans lesquelles intervient le CICR, avec un budget cumulé pour le Sahel de plus de 150 millions’’.
Pour cela, il a recommandé, de la part de la communauté internationale, ‘’une action plus importante, plus soutenue et peut-être un peu différente par rapport à l’action qu’on a eue par le passé qui est une action plus traditionnelle dans ce que fait le CICR pour répondre aux crises sécuritaires dans un pays’’.
‘’J’appelle la communauté internationale à soutenir, non seulement avec des crédits développement, mais aussi de faire un effort particulier pour mobiliser les ressources pour lutter contre les effets du changement climatique au Sahel’’ a-t-il lancé avant de s’inquiéter du fait que généralement ces fonds sont le plus souvent utilisés dans ‘’des situations plus stables, dans des économies plus développées pour aider ces économies à devenir plus vertes, plus durables’’.
Il s’est également dit impressionné de constater que parmi tous les bénéficiaires des actions du CICR au Niger, ‘’personne ne veut être un déplacé, dépendant d’aide humanitaire dans un camp de déplacés’’.
‘’Il est indispensable de convier ce message à la communauté internationale qui, de fois, a de fausses perspectives sur l’approche des populations, elles-mêmes, sur la situation dans laquelle elles se trouvent’’ a-t-il conseillé.
Interrogé, à l’ouverture des débats de la présente conférence de presse sur l’accessibilité des zones de conflits, Monsieur Peter Maure a indiqué qu’ils mènent leurs opérations en accord avec les services de sécurité du Niger, mais qu’il espère avoir une plus grande aire d’intervention.
Rappelons qu’au cours de cette conférence, le Directeur Afrique des opérations, Patrick Youssef et le chef de la délégation du CICR Niger ont tour pris la parole pour expliquer la méthode d’intervention de l’organisation et pour apporter des précisions sur leurs actions sur le terrain.
Notons que cette conférence de presse a vu la participation aussi bien de journalistes nigériens et que de représentants de médias internationaux qui ont intervenu par téléconférence.