En marge de la tenue du 3ème Forum-Exposition des Mines et du Pétrole de la CEDEAO (ECOMOF 2022), qui se déroule du 16 au 18 février à Niamey, les ministres en charge des ressources pétrolières du Nigeria, Niger et de l'Algérie ont paraphée une déclaration tripartite dite "Déclaration de Niamey", pour la relance de l'ambitieux et vieux Projet du "Gazoduc Transsaharien" (TSGP). D’une longueur de 4128 kilomètres, ce gazoduc partira de Warri au Nigeria et aboutira à Hassi R'Mel en Algérie en passant par le Niger. Il devrait permettre à l’Europe de diversifier ses sources d'approvisionnement en gaz naturel et aux trois pays producteurs de tirer de substantielles retombées tant en terme de revenus que de création d'emplois.
La "Déclaration de Niamey" pour la relance de ce vieux et stratégique projet au potentiel prometteur a été signée, mercredi 15 février 2022, à l'issue d'une réunion tripartite qui a réunie le ministre du Pétrole, de l'Energie et des Énergies Renouvelables du Niger, M. Mahamane Sani Mahamadou, le Ministre des Ressources Pétrolières du Nigeria, M. Timipre Sylva, et le Ministre de l'Energie et des Mines de l'Algérie, M. Mohamed Arkab sur le Projet de Gazoduc Transsaharien (TSGP).
Cette réunion qui a été tenue à l'initiative du Niger a été axée sur la relance de cet important projet. Elle a débouché sur la décision de mettre en place d'une Task Force qui se réunira régulièrement afin de travailler dans ce sens et surtout pour permettre d'accélérer la mise en œuvre des engagements pris par chacune des parties prenantes.
Lors de son intervention à cette rencontre, le ministre nigérien s'est félicité de l'excellence des relations que le Niger entretient avec ses deux pays voisins, ce qui a du reste faciliter les multiples discussions bilatérales qui ont été tenues en amont pour aboutir à cette décision de réactiver et de mener à terme ce projet si important pour les trois pays. Il a assuré les autres partenaires de son engagement personnel ainsi que la ferme volonté des autorités nigériennes à mettre tout en œuvre pour contribuer à sa réussite.
Le ministre fédéral des Ressources pétrolières du Nigeria, M. Timipre Sylva, est allé dans le sens tout en mettant en avant l'importance de ce projet stratégique pour l'intégration africaine surtout dans le contexte mondial actuel. «Aujourd’hui, avec l'abandon de plus en plus prononcé des investisseurs avec les ressources fossiles que nous considérons comme jusque-là comme les principaux piliers de nos économies, l’une des manières par lesquelles nous pouvons nous réunir pour combattre les conséquences de ce type de désinvestissement de notre secteur, est pour nous, pays africains, de nous unir et collaborer sur de projets capables de réduire les charges lourdes qui pèsent sur chaque pays pris individuellement», a annoncé le représentant du Nigeria, pays invité d'honneur de l'ECOMOF 2022. Il a fait part de l'engagement de son pays à contribuer à la relance du projet, faisant remarquer que le Nigeria envisage déjà de lancer très prochainement la construction de la plus grande partie du gazoduc transsaharien qui se trouve sur son territoire et qui est long de 614kms, ce qui devrait réduire le coût du projet. «A partir d’aujourd’hui, nous prenons l’engagement de construire notre partie du gazoduc qui va jusqu’à Kano, à la frontière avec le Niger, et ainsi permettre au gazoduc de continuer sur le Niger et atteindre l’Algérie. Je suis ravi de voir que mes frères des autres pays sont aussi autant engagés dans ce projet», s'est réjoui le ministre Timipre Sylva.
Pour le ministre algérien de l’Energie et des mines, M. Mohamed Arkab, "la réussite de ce projet va se traduire par des gains de croissance et donc, le développement des trois pays, le développement des régions où le gazoduc va traverser». Il a estimé donc que c'est un projet très important que les trois pays ont tout intérêt à mener à bon terme. "L’Algérie accorde au projet du gazoduc l’importance qu’il mérite et qui lui permettra de se réaliser dans le délai imparti car ce qui se passe actuellement sur le marché gazier et sur la demande, est une nouvelle démonstration de l’acuité du projet", a expliqué le ministre Arkab. «Nous allons ensemble mettre en place un plan, une feuille de route et un planning bien détaillé, pour aller jusqu’à l’aboutissement et la réussite de ce projet et nous nous engageons devant vous, nous l’Algérie, à mettre à disposition tous les moyens pour réussir ce projet», a ajouté le ministre algérien pour qui, la tenue de la réunion de Niamey est une preuve de l'excellence du partenariat et de la coopération entre les pays africains e, a-t-il encore ajouté, "c’est un projet qu’on va mener ensemble jusqu'à son aboutissement".