La 7ème édition du Salon de l’Agriculture, de l’Hydraulique, de l’Environnement et de l’Élevage (SAHEL- Niger) a débuté le samedi 26 février dernier à Niamey. La cérémonie de lancement placée sous les auspices du Premier ministre, Chef du Gouvernement Ouhoumoudou Mahamadou s’est déroulée au Palais du 29 juillet (ancien Palais des Sports), en présence des membres du gouvernement, du président du Réseau des Chambres Régionales d’Agriculture (RECA), du Haut-Commissaire à l’Initiative 3N et de plusieurs personnalités.
Le ministre de l’agriculture, Dr Alambedji Abba Issa, a procédé, samedi 26 février dernier, au Palais du 29 Juillet de Niamey, au lancement officiel de la 7ème édition du Salon de l’Agriculture, de l’Hydraulique, de l’Environnement et de l’Élevage (SAHEL- Niger). La cérémonie s’est déroulée en présence du Premier Ministre, Chef du Gouvernement, SE Ouhoumoudou Mahamadou, d’autres ministres en charge des secteurs concernés, du président du Réseau des Chambres Régionales d’Agriculture (RECA), du Haut-Commissaire à l’Initiative 3N et de plusieurs personnalités.
Le SAHEL-Niger, espace du donner et du recevoir, est le plus grand rassemblement annuel national des producteurs professionnels agricoles du Niger et de la sous-région. La présente édition intervient dans un contexte où l'Etat du Niger et ses partenaires se mobilisent à répondre aux problèmes d'insécurité alimentaire et nutritionnelle résultant d'une campagne agropastorale qui n'a pas répondu aux attentes des populations du fait des déficits enregistrés. Le RECA qui organise le Salon se dit, par la voix de son président, M. Assadeck Alkabous, préoccupé par cette urgence à la mise en œuvre du plan de soutien aux populations vulnérables. Ainsi, le Salon d’exposition des produits de l’agriculture, l'élevage, la pêche et la pisciculture, l'apiculture, l'arboriculture, les forêts et les produits forestiers non ligneux, met en lumière l’intérêt d’investir davantage dans le secteur. Cependant, «malgré les efforts de l'Etat et de ses partenaires, les producteurs agricoles de tous les secteurs ont toujours des difficultés pour accéder au financement agricole», affirme le président du RECA, M. Assadeck Alkabous.
A cet effet, le président du RECCA a souhaité que les efforts soient amplifiés pour développer la finance agricole par l'accompagnement des structures mises en place que sont le FISAN, la BAGRI, que soit assurée la fonctionnalité des fonds de garantie qui ont été mis en place, qu’il y ait les mécanismes et fonds nécessaires à une diminution des taux d'intérêts. «Il nous parait approprié que l'Etat facilite l'accès aux producteurs des engrais en quantité et en qualité, en veillant à la mise en œuvre effective de la réforme et une poursuite de la subvention des engrais», a-t-il poursuivi. M. Assadeck Alkabous s’est félicité, ensuite, de l'adoption par le Gouvernement de la Politique Foncière Rurale du Niger dont il attend les décrets d'application ainsi que la mise en place des comités de suivi impliquant les organisations professionnelles agricoles. «Les productrices, producteurs, ainsi que toutes les organisations paysannes réunies autour du Réseau National des Chambres d'Agriculture du Niger ne ménageront aucun effort pour accompagner l'objectif faim zéro et de la transformation du monde rural portée par l'initiative 3N», réitère le président du RECA.
Procédant au lancement du salon, le ministre de l’agriculture Dr Alambedji Abba Issa a rappelé, opportunément, les résultats en constante progression enregistrés au cours des précédentes éditions. D’après le ministre Alambedji, de 124 exposants et 102.000 visiteurs en 2014; le SAHEL est passé à 380 exposants et 136.592 visiteurs en 2019. A la 6èmeEdition tenue du 28 février au 4 mars 2020, le SAHEL-Niger a regroupé 150.000 visiteurs, 420 exposants venus des 8 régions du Niger et des pays voisins (Bénin, Burkina Faso, Mali, Tchad, Côte d'Ivoire et Togo), du Maghreb (Maroc, Tunisie). Et il a généré plus de 870 millions de FCFA de chiffres d'affaires. «Au fil des éditions, SAHEL Niger est devenu un rendez-vous d'affaires incontournable et occupe une place confortable dans l'agenda des salons de l'Agriculture de la sous-région», se réjouit le ministre.
Il est attendu, cette fois-ci, 520 exposants et 200.000 visiteurs. Pendant cette édition, il sera débattu et discuté des thèmes d'actualité tels que «le Niger à la conquête de l'espace de la ZLECAF: Enjeux/Défis» et le cadre de labélisation et certification. Les acteurs des Chaines de valeur ASP/H (Riz, Oignon, Viande/bétail, Aviculteurs, Sésame, Gomme arabique, Souchet, Niébé, Moringa) se pencheront sur les «avantages comparatifs, défis et compétitivité durable». Pour Dr. Alambedji Abba Issa le thème de la 7ème édition cadre parfaitement avec les objectifs du Programme de Renaissance Acte 3 dans lequel la Promotion des chaines de valeurs agro-sylvo pastorales et halieutiques occupe une place de choix. Pour le ministre de l’agriculture, le Niger, en tant que berceau de la Zone libre échange continental africaine (ZLECAF), doit préparer sa participation à cette aventure continentale en améliorant la compétitivité de ses différents produits, particulièrement agro-sylvo pastoraux et halieutiques. Il a rappelé que le Niger échange déjà avec plusieurs de la sous-région de l'espace UEMOA et de la CEDEAO.
Pour rappel, les résultats d'une étude récente de la Cellule d'Analyse des politiques Publiques et de l'Action Gouvernementale (CAPEG) publiée en juillet 2021 sur la compétitivité des produits du secteur agro pastoral qui a concerné 9 produits, a révélé que le niébé, l'oignon, le bétail /cuirs et peaux possèdent une compétitivité globale, c'est-à-dire concurrentiels sur les marchés intérieur et extérieur, tandis que les autres produits ont une compétitivité partielle, c'est-à-dire concurrentiels sur le marché intérieur. «Le résultat de cette étude qui nous interpelle le plus est le fait que la compétitivité du secteur agro pastoral dans son ensemble s'est érodée au cours des 15 dernières années dû en grande partie à plusieurs contraintes, dont l'accès réduit aux crédits, aux semences et aux engrais, la faiblesse de l'encadrement technique et de la mécanisation, les attaques phytosanitaires, les pertes post récoltes, la transformation faiblement développée, les problèmes de commercialisation et la faiblesse des capacités des inter professions existantes», explique le ministre Alambedji.
Ce défi requiert notamment la préparation et la participation des femmes et des jeunes à l'amélioration de la compétitivité de nos différentes filières. Le ministre de l’Agriculture reconnait et note essentiellement trois contraintes majeures à la pleine participation des femmes et des jeunes à la production, transformation et commercialisation des produits agropastoraux et halieutiques. «Ce sont, l'accès à la terre, les apports personnels et les garanties bancaires», a-t-il cité. Et, explique-t-il, «si les deux dernières sont déjà adressées par les actions du gouvernement et des partenaires, la question de l'accès à la terre reste encore entière. C'est ce que la politique foncière rurale récemment adoptée par le gouvernement envisage de résoudre dans les années à venir».
Il faut noter que malgré les contraintes, au regard des stands et des expositions, les femmes occupent déjà au moins deux maillons importants des chaines de valeurs, à savoir la transformation et la commercialisation. En effet, une proportion importante de plusieurs produits certifiés, labélisés ou non provient d'initiatives féminines. Les organisateurs, sous l’égide du ministre Alambedji, ont fait visiter lesdits stands au Premier Ministre Ouhoumoudou Mahamadou. «Il reviendra de ce fait au gouvernement d'accélérer et d'amplifier la mise en œuvre des outils de promotion déjà disponibles pour porter les initiatives de ces femmes entrepreneurs à l'étape de l'industrialisation agroalimentaire», disait Dr Alambedji Abba Issa au cours de la cérémonie du lancement.
Au sortir de sa visite des stands, le Chef du Gouvernement SE Ouhoumoudou Mahamadou a signé le «livre d’or» du Salon appréciant notamment la très bonne organisation. «Je suis impressionné par la diversité et la qualité des produits exposés. La chaine de valeur en marche avec des produits transformés et semi-transformés»
Des conférences et débats sont inscrits au programme. Il est attendu des propositions concrètes et pragmatiques d'amélioration de notre compétitivité dans les échanges sur le continent, intégrant la contribution des femmes et des jeunes. C’est dire que les recommandations devraient permettre d’améliorer les politiques, le cadre juridique et mesures de soutien et d'accompagnement de la compétitivité des produits, leur labélisation et certification qualité, afin de garantir leur compétitivité. Selon le ministre Alambedji Abba Issa, «un comité interministériel de capitalisation et de suivi de la mise en œuvre de ces propositions sera mis en place avec toutes les parties prenantes».