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Négociations avec les terroristes: le deux poids deux mesures de la France

Publié le lundi 7 mars 2022  |  maliactu.net
Conférence
© Autre presse par DR
Conférence de presse du chef de l’Etat à Anzourou
Le chef de l’Etat Bazoum Mohamed a annoncé au cours d’une conférence de presse animée, ce samedi 11 septembre 2021 à Anzourou au terme d’une visite de 48 heures dans la région de Tillabéri que ‘’le problème de la commune rurale d’Anzourou est dû à celui d’Inatès, localité frontalière où les terroristes s’introduisent pour commettre leurs forfaitures’’.
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Le président nigérien, Mohamed BAZOUM, est passé aux aveux en affirmant avoir ouvert des discussions avec les terroristes. Il a balancé l’information lors de la conférence des cadres sur la sécurité au Niger tenue ce 25 février 2022 au Centre de conférence Mahatma Ghandi de Niamey. Cette décision est une nouvelle phase pour ce pays voisin et qui contraste avec les premiers propos du président Bazoum.
Ce jour, le président Bazoum a annoncé avoir envoyé des émissaires pour des pourparlers avec 9 chefs djihadistes affiliés à la JNIM -Jama’at nusrat al islam wal muslimin ou Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM)- afin de ramener la paix dans la région de Tillaberi.
Il a affirmé aussi que des terroristes ont été libérés dans le cadre de ces pourparlers. Le président nigérien reprend en fait un aveu qu’il avait asséné lors de la conférence africaine pour la paix qui s’est tenue à Nouakchott du 8 au 9 février 2022.

En avouant publiquement que le Niger est entré en négociation avec les terroristes, le président Bazoum commet deux impairs.

D’une part, il annonce un revirement de l’option nigérienne qui était de ne jamais dialoguer avec les djihadistes. On peut se rappeler à cet égard toutes les volées de bois vert que le Mali a essuyé de la part de son voisin nigérien. En négociant donc avec ses terroristes de la JNIM, Mohamed Bazoum et le Niger rejoignent le Mali sur cette ligne de dialogue qui nous vaut tant de misères.

D’autre part en prônant le dialogue avec ses terroristes, le Niger de Mohamed BAZOUM franchit allègrement la ligne rouge tracée par son mentor français qui a accablé le Mali d’IBK d’abord ensuite celui des colonels de tous les mots pour l’avoir prônée.

Ainsi, le président français Emmanuel Macron a clairement exprimé, dans un entretien avec l’hebdomadaire Jeune Afrique, le point de vue de la France à ce propos. « Avec les terroristes, on ne discute pas. On combat », avait-il lancé.

La morale de l’histoire voudrait que la France marque son désaccord et prenne ses distances avec le Niger aussi qui accueille ses soldats pour avoir négocié avec les terroristes.

Mais rien ne sera : la France c’est le pilote de la diplomatie de double vitesse.

Le Niger peut négocier tranquillement avec ses djihadistes jusqu’au palais présidentiel de Niamey au vu et su de la France qui préfère détourner le regard, mais le Mali non. Quand n’aime pas son chien, on l’accuse de rage.

Depuis cette déclaration tenue par le Nigérien, c’est le silence radio de la part des autorités françaises. Le ministre Jean Yves Le DRIAN prompt à réagir, pardon à donner des ordres pour le respect des positions françaises, ne semble pas avoir entendu cette déclaration alors que les soldats français se préparent à s’installer dans ce pays dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

Le silence français manifeste encore une fois de plus de l’ambiguïté des autorités française dans ses relations avec le Mali et d’autres pays africains. Parce que les principes ne font pas pour un pays, mais pour l’ensemble des partenaires.

SIKOU BAH
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