« Depuis l’élection du Président Bazoum à la tête de notre pays, sur le plan de la sécurité, la chose la plus importante que nous avons constatée est que le Président était fin prêt pour porter le problème de la sécurité, parce qu’il le maitrise assez bien », a déclaré le député de la majorité Kalla Moutari.
L’ancien ministre de la défense nationale a estimé que le bilan est très positif, notamment sur le plan sécuritaire, dans une interview à l’ANP. « Je pense qu’on peut dire que ce bilan est un bilan très positif », a-t-il jugé.
« Le Président Bazoum a décidé de renforcer et d’accélérer la formation des forces spéciales et leur équipement, un équipement conséquent, adapté à cette forme de guerre. Et nous avons vu que cela commence à porter des fruits, qu’il y a aujourd’hui l’espoir qui renaît au point où certaines populations ont commencé à regagner leurs terroirs’’, a fait valoir l’élu.
Et il y a aussi de moins en moins d’attaques sur nos populations et sur nos armées », a-t-il argumenté.
« Le bilan, je dirais, c’est d’abord l’espoir qui est revenu. Et deuxièmement, c’est les faits qui sont en train de conforter cet espoir. Parce que l’essentiel des dirigeants des terroristes sont liquidés, les terroristes sont désorganisés et affaiblis et nos armées se sont de plus en plus adaptées à la nouvelle situation (…) et le terrorisme s’est réduit à des actions de banditisme au sein de la société », soutient toujours le député nigérien.
Le Président de la commission des affaires générales et institutionnelles (CAGI) à l’Assemblée nationale note que Barkhane (forces françaises dans le Sahel) telle qu’elle existait jusqu’à tout récemment, c’est fini, elle sera démantelée.
Il y a une force qui est en train de substituer à Barkhane, cette force s’appelle Takuba. Et Takuba est composée essentiellement des forces françaises, ensuite les forces européennes pour appuyer les forces nationales de notre sous-région », fait savoir le député.
Parlant sur la situation diplomatique entre le Niger et son voisin le Mali, le membre du parti présidentiel au Niger indique que « nous n’avons pas de problème particulier avec le Mali, nous avons un problème avec les coups d’Etat. Nous avons un problème avec la fuite en avant [des militaires au pouvoir au Mali, ndlr], déclare-t-il.
Selon Kalla Moutari « Les militaires n’ont pas reconnu que leur problème, c’est le terrorisme, ils ont [au contraire] décidé que le problème ce sont les institutions républicaines. Or on ne peut pas s’entendre avec eux car nous sommes des démocrates. Nous sommes venus par la volonté des urnes et nous avons contracté des accords internationaux et de protocoles pour la bonne gouvernance ».
« A partir du moment où nous sommes sincères avec ces engagements, nous ne pouvons que condamner les coups d’Etat où qu’ils aient lieu. Il a eu lieu en Guinée, nous l’avons condamné. Il a eu lieu au Burkina, nous l’avons condamné. Il a eu lieu au Mali, nous l’avons condamné », soutient-t-il avant de poursuivre en déclarant qu’on « ne nous refusera pas le droit d’exprimer notre position, surtout lorsque cette position est une position commune, africaine et à laquelle les Maliens eux-mêmes participent ».
Interrogé sur l’éventualité d’une répercussion des sanctions de la CEDEAO à l’encontre du Mali et du Burkina Faso sur le fonctionnement du G5 Sahel, l’ancien ministre nigérien de la Défense répond :
« Je ne pense pas que les sanctions de la CEDEAO contre le Mali et la CEDEAO puissent avoir un impact significatif sur la gestion ou l’efficacité des forces du G5 Sahel, puisque (…) l’essentiel du financement du G5 Sahel est un effort, certes des Nations individuellement pris, mais aussi de la coopération internationale, en particulier l’Europe ».
« Par conséquent, la sanction de la CEDEAO ne peut pas influer sur la conduite de forces du G5 Sahel. C’est en tout cas ma conviction », déduit-il.
Kalla Moutari a aussi répondu à une question de l’ANP quant à la possibilité des pays du G5 Sahel à pouvoir assurer eux-mêmes leur propre sécurité.
Selon lui assurer cette responsabilité, les pays membres de l’organisation sahélienne « en sont obligés ».
Mais « à le faire tout seul, la tâche va être très difficile », soutient-il, avant de rappeler que « Nous avons essayé de mutualiser nos moyens pour combattre ensembles le terrorisme dans la sous-région, mais nous nous sommes butés à une situation très réelle qui est la faiblesse financière de nos Etats ».
Selon l’officiel nigérien « mettre l’argent que nécessite la guerre contre le terrorisme peut causer le déficit de financement dans tout secteur et en particulier les secteurs sociaux. Ce sont toutes ces raisons qui nous ont amené à chercher des alliances internationales, à approcher des bailleurs internationaux pour essayer de soulager les pays de G5 Sahel ».
A la création de l’organisation, se souvient Kalla Moutari, « le Président Issoufou avait indiqué qu’il fallait que chacun des pays du G5 Sahel cotise à la hauteur de sa part pour la constitution du budget total du G5 Sahel. Nous l’avons commencé, mais la tension était vive surtout chez certains pays de la sous-région qui avaient des problèmes plus aigus que les nôtres. Donc on a cherché d’autres financements, on les a obtenus. C’était lent, c’était laborieux, on a quand même obtenu ce que nous avons pu obtenir. Et ça nous a aidés à aller dans ce sens ».
« Donc je ne crois pas que l’appui extérieur soit superflu. C’est très important, c’est très nécessaire, mais à l’impossible nul n’est tenu. Même si nous n’avons pas, nous sommes obligés d’assurer la souveraineté de nos Etats. C’est quand l’une des tâches primordiales d’un gouvernement qui se veut responsable », conclut le parlementaire nigérien.