Le mouvement pour la promotion de la citoyenneté responsable (MPCR) a demandé, dans un communiqué publié ce mardi 14 mars 2022, au gouvernement de rendre opérationnelle la loi sur la protection des consommateurs du Niger.
C’est à l’occasion de la célébration de la journée mondiale des consommateurs (JMC), ayant pour thème cette année ‘’la finance numérique équitable en 2022’’ et qui célèbre la mobilisation mémorable des citoyens nigériens, le 15 mars 2005, contre la vie chère dans le pays.
Dans ce communique, le MPCR rappelle les conditions dans lesquelles cette mobilisation est intervenue au Niger avant de préciser que ‘’cela fait exactement 17 ans, que le peuple nigérien a administré la preuve de sa prise de conscience citoyenne de la nécessité de lutter pour accompagner ses revendications sociales’’ qui portaient essentiellement sur le non élargissement de la TVA sur les produits de première nécessité que le gouvernement, à travers la loi des finances 2005, venait de décider.
Devant le refus des autorités de l’époque d’accéder à la requête des citoyens, ‘’le mardi 15 mars 2005, à l’occasion de la Journée Mondiale des Consommateurs, des dizaines de milliers de nigériens, estimés à plus de 150.000 manifestants, sont sortis pour répondre à l’appel de la Coalition Equité/Qualité contre la vie chère au Niger en vue de contraindre le Gouvernement à abroger purement et simplement les mesures antisociales et impopulaires contenues dans la fameuse loi des finances rectificative 2005’’ indique le communiqué du MPCR.
‘’La présente journée nationale d’éveil de conscience militante de notre peuple, qui coïncide avec la Journée Mondiale des Consommateurs, intervient cette année 2022 à un moment où le peuple nigérien est confronté à des défis multiples notamment sécuritaire, sanitaire et la persistance de la cherté de la vie dans presque tous les secteurs de la vie sociale, en l’occurrence les coûts de loyer, les frais de santé, d’éducation, d’électricité, de l’eau des hydrocarbures et les prix des produits de première nécessité et de grande consommation’’ relève le MPCR.
Le MPCR saisit ‘’la présente occasion de commémoration de la Journée Mondiale des Consommateurs pour demander au Gouvernement de prendre toutes les mesures idoines pour faire face à la situation et de mettre en place le mécanisme prévu par les textes en vigueur contre la spéculation sur les prix afin de mettre fin aux abus, de même que l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan de lutte contre la vie chère ainsi que l’opérationnalisation de la loi sur la protection des consommateurs’’.
Dans ce communiqué, le MPCR déplore et condamne ‘’le manque de respect dû aux citoyens consommateurs par les opérateurs de téléphonie mobile au Niger’’, tout en exigeant ‘’une réparation de tous les torts qu’ils ont commis aux usagers à cette date et que des dispositions idoines soient prises pour améliorer substantiellement la qualité de leurs différents services’’.
Quant aux opérateurs économiques du Niger, le MPCR leur demande de ‘’renoncer à leurs abus spéculatifs en respect aux obligations à leurs charges, et au Gouvernement de prendre toutes les mesures appropriées pour réprimer les comportements cupides de tous les spéculateurs véreux surtout en cette veille du mois béni de ramadan’’, et aux autorités d’envisager clairement ‘’les solutions concrètes pour faire respecter en République du Niger les principes Directeurs des Nations Unies en matière de Protection des Consommateurs au regard de la situation désastreuse de la majorité écrasante de notre peuple meurtri par les vicissitudes de la vie quotidienne’’.
‘’La lutte contre la vie chère est intimement liée à la lutte citoyenne indispensable pour le contrôle citoyen de l’action publique en vue d’amener les Autorités élues et fonctionnaires à rendre compte de leur gestion pour une meilleure redevabilité et une gouvernance de qualité accrue et à respecter les aspirations du peuple au nom de qui, ils prétendent agir’’ rappelle, enfin, le communiqué du MPCR.
Notons que, dans le cadre de la lutte contre la flambée des prix des produits de première nécessité, le gouvernement a déjà élaboré un plan d’urgence et un autre de soutien. Ces plans ont permis d’entreprendre une opération de distribution gratuite ciblée de 45 000 tonnes de vivres aux populations très vulnérables, de vente à prix modéré de 80 000 tonnes de vivres aux populations moyennement vulnérables, et de renforcer les quantités de vivres initialement prévues par le plan de soutien de 5000 tonnes à 15000 tonnes pour le mois de mars et de 10.000 tonnes à 20.000 tonnes pour le mois d’avril.
Interrogé sur la question des mesures prises par le gouvernement, le président du MPCR, Nouhou Arzika Mahamadou a indiqué que ‘’ces mesures de ne concernent que la situation créée par le déficit pluviométrique qu’a connu le pays et qui laisse présager une insécurité alimentaire’’.
Pour Nouhou Azika, l’actuelle flambée des prix des produits de première nécessité au Niger a ‘’plusieurs origines dont celles structurelle, conjoncturelle et à des spéculateurs véreux qui prennent comme prétexte la facture certifiée alors que, en réalité, il n’en est rien’’.
Par contre, a-t-il précisé, ‘’ce sont surtout certaines réformes introduites par le gouvernement notamment l’élargissement de la TVA sur certains produits, et sur le transport qui a conduit à cette augmentation des prix au Niger’’.