Nommé le 02 décembre dernier, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Niger auprès de la République Fédérale d’Ethiopie et Représentant à l’Union Africaine (UA) et à la Commission Economique pour l’Afrique (CEA), l'ancien ministre de la Justice de Mahamadou Issoufou vient d'être remplacé avant même d'avoir pris ses fonctions. Il a été remplacé à ce poste par le conseiller des affaires étrangères Hassane Maï Dawa Amadou, lors du dernier Conseil des ministres du 17 mars 2022.
La carrière de diplomate de Marou Amadou a finalement pris fin avant même d'avoir commencé, moins que la durée d'une éjaculation précoce car il n'a même pas trempé comme le dirait l'autre! L'indéboulonnable ministre de la Justice et Garde des Sceaux sous le régime de Mahamadou Issoufou (2011-2021), a été remplacé à son poste à Addis Abeba avant même la présentation de ses lettres de créances.
Depuis quelques temps, il se susurrait dans les milieux politiques proches du pouvoir que le décret de nomination de Marou Amadou comme ambassadeur en Ethiopie et Représentant auprès de l'UA et de la CEA, adopté en Conseil des ministres le 02 décembre dernier, a été retiré en catimini. La confirmation a été donnée hier jeudi en Conseil des ministres avec la nomination à ce poste d'un diplomate de carrière, le conseiller des affaires étrangères Hassane Maï Dawa Amadou.
Aucune raison n'a été officiellement avancée pour expliquer ce revirement du gouvernement à envoyer l'ancien acteur de la société civile jouer les diplomates à un poste aussi stratégique de la diplomatie nigérienne. Pourtant, aussi surprenante a été sa nomination comme ambassadeur et tout autant surprenant a également été son remplacement furtif. Sans même lui donner l'opportunité d'avoir de quoi ajouter à son CV! Il est vrai que lors de ses dernières apparitions publiques, au lendemain de sa nomination, l'ambassadeur en attente de présentation de lettres de créances n'a pas véritablement fait dans la diplomatie. On se rappelle de son intervention dans laquelle il s'en prenait aux puissances occidentales ou les larmes qu'il a versées comme preuve de gratitude à l'ancien président Issoufou. Tout dernièrement, c'est un audio dans lequel il s'en prenait avec "de gros mots" à certains militants du principal parti de l'opposition qui a fait polémique, juste quelques jours après avoir esquissé quelques pas de danse en public qui ont fait la risée des réseaux sociaux.
Ces frasques à répétition ont certainement contribué à ce que le régime se ravise car la diplomatie a ses codes et coutumes.
L'un dans l'autre, déchargé des obligations et devoirs que lui imposerait le statut de diplomate, Marou Amadou peut se consoler de pouvoir rester à Niamey où il va certainement se consacrer à la gestion du cabinet de conseils qu'il a lancé il y a quelques mois (le CERCASH). Avec comme bonus ou lot de consolation, un probable poste de conseiller transversal à la Présidence ou dans une institution nationale. Les camarades de la Renaissance ont cette "qualité" qu' on ne saurait leur denier, celle de savoir bien prendre soin et récompenser ceux qui leur ont rendu service surtout tant qu'ils le peuvent encore...