La 69ème Journée Internationale de lutte contre la lèpre a été commémorée le 20 mars dernier à travers le monde. A cette occasion, le ministre de la Sante publique, de la Population et des Affaires sociales, Dr Idi Illiassou Maïnassara a livré un message dans lequel, il a souligné la nécessité d’accentuer la prévention par la sensibilisation et le dépistage précoce. Le thème de la journée, est «Notre volonté, notre force pour l’élimination de la lèpre d’ici 2030». Les principaux objectifs poursuivis à travers cette journée sont entre autres promouvoir le dépistage et le traitement des malades de la lèpre comme les autres malades, en respectant leur dignité et leur liberté d’être humain comme le stipule l’article 25 de la Convention sur les Droits des Personnes Handicapées (CDPH) et sensibiliser, de façon permanente, les populations sur le phénomène de la lèpre afin de contribuer à la réduction de la stigmatisation et au renforcement du dépistage précoce.
Selon le ministre en charge de la Santé publique, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime à 127.396 nouveaux cas de lèpre en 2020 dont 15.000 enfants et 7.198 cas avec des infirmités irréversibles. Il a été fixé un nouveau défi mondial pour l’élimination de la lèpre d’ici 2030, en ces termes ‘’0 transmission, 0 infirmité’’.
Au Niger, 304 nouveaux cas de lèpre ont été rapportés en 2021, avec 22,36% d’infirmité de degré 2 et 85,52% de multi bacillaires selon le ministre de la Santé publique. La proportion des enfants représente plus de 6% des cas. «L’élimination de la lèpre en tant que problème de santé publique, reste d’actualité au niveau de 20 Centres de Santé Intégrés (CSI) en 2021 au Niger», a déclaré Dr Idi Illiassou Maïnassara.
En effet, le sous dépistage et le nombre élevé de cas de multi-bacillaires parmi les nouveaux cas dépistés (85,52% des cas) constituent une préoccupation majeure pour le Niger. Les contacts de 2237 sujets traités et guéris de la lèpre de 2015 à 2021 restent à investiguer d’ici 2030. A ceux-ci s’ajouteraient les éventuels nouveaux cas de 2022 à 2030. Le premier résultat sorti de la mission de l’examen de contacts fait ressortir 13 nouveaux cas chez 321 contacts examinés. A cette nouvelle stratégie de l’examen des contacts des cas index, il faut ajouter les campagnes de dépistage intégré dans les zones silencieuses qui permettent d’agir à temps afin qu’il n’y ait plus d’infirmité due à la lèpre. D’où la nécessité d’accentuer la prévention par la sensibilisation et le dépistage précoce.
Le ministre de la Santé publique a réitéré l’engagement des plus hautes autorités du pays à éliminer la lèpre au Niger. «Je puis vous assurer que les services chargés de lutte contre la lèpre sont toujours sur le pied de guerre pour assurer ce dépistage et le traitement. C’est dans cette optique qu’une campagne de dépistage de masse a été prévue les 18 et 19 mars dans certains quartiers de la ville de Niamey», a-t-affirmé.
Au plan social, le ministre en charge de la Santé publique a dit que, la persistance des préjugés sur la lèpre, notamment la stigmatisation et la discrimination, le rejet dont font objet les personnes affectées les fragilisent et rend difficile leur inclusion dans la société. Cela prouve selon lui que, la lèpre n’est pas seulement une maladie mais aussi et surtout un problème social. «Or, elle n’est pas une fatalité, encore moins une malédiction. La lèpre est une maladie comme toutes les autres et bien guérissable. Son traitement est gratuit dans tous les Centres de Santé Intégré (CSI). A la première prise du traitement, le malade n’est plus contagieux», a précisé le ministre de la Santé publique.
Dr Illiassou Maïnassara devait souligner que le gouvernement met largement à profit la commémoration de cette journée pour non seulement obtenir un changement de comportement à l’égard des personnes qui sont atteintes de lèpre mais aussi pour briser ces barrières sociales qui sont un frein à la guérison complète. Il a appelé à la participation de tous pour diffuser ces informations et orienter vers les centres de santé toute personne ayant les signes évocateurs surtout des tâches rouges sur le corps, insensibles parfois au toucher. «Telle sera votre contribution par
laquelle, vous donnerez aux personnes atteintes la chance de retrouver leur place dans la société, car comme disait Raoul Follereau: ‘’vivre, c’est aider les autres à vivre et personne n’a le droit d’être heureux tout seul’’», a-t-il appelé. Dr Idi Illiassou Maïnassa a enfin invité la population à participer massivement aux activités commémoratives de la journée tout en témoignant sa gratitude à tous les partenaires qui accompagnent le Niger dans ce grand combat.