Les membres de la Cour des Comptes sont allés, hier mardi 19 avril 2022, au Palais de la Présidence de la République, présenter au Chef de l’Etat le rapport général public établi par la Cour au titre de l’année 2021. Ce rapport, faut-il le rappeler, est prévu par la loi organique régissant la Cour des Comptes et qui lui fait obligation de l’établir. Il contient deux parties.
La première est consacrée au suivi des recommandations formulées antérieurement et la seconde partie est constituée des observations faites par la Cour au titre de l’année 2021. Ledit rapport a été présenté au Chef de l’Etat en présence du ministre de la Justice, garde des sceaux, M. Ikta Abdoulaye Mohamed. «Le suivi des recommandations a révélé qu’il y’en a qui ont été complètement mises en œuvre, certaines ont fait l’objet d’une mise en œuvre partielle, d’autres n’ont pas été du tout mises en œuvre», a indiqué le premier président de la Cour des Comptes, Pr. Narey Oumarou.
En ce qui concerne les observations, la cour a, selon le premier président, procédé par activité. Sur les opérations de l’Etat dont la première chambre est chargée, «la Cour a relevé un certain nombre de dysfonctionnements, des irrégularités dans le cadre de la conduite de ses opérations», a-t-il déclaré.
La seconde activité menée par la cour, porte sur les
opérations des collectivités territoriales. «A ce niveau également, la Cour a relevé des irrégularités dans la gestion des collectivités territoriales ainsi que des dysfonctionnements dans le cadre de la mise en œuvre des activités par lesdites collectivités», a ajouté le premier président de la Cour des comptes. Pareil dans la gestion des sociétés, entreprises et projets, où la cour des comptes constate également des irrégularités et des dysfonctionnements en leur sein.
Les partis politiques qui sont tenus de produire annuellement des comptes et des comptes des élections, sachant qu’au Niger nous avons connu au cours de la période des élections générales, n’ont pas aussi répondu aux exigences de la cour. «Nous avons constaté beaucoup de dysfonctionnent au sein des partis en matière de production des comptes, mais aussi dans les comptes des élections. Rares sont les partis politiques qui les ont produits. Et même ceux qui sont produits ne sont pas en état de permettre à la Cour de se prononcer sur leur régularité et leur sincérité», a déploré le premier président de la Cour des comptes.
Enfin, s’agissant de la déclaration des biens des personnalités assujetties, à ce niveau aussi la Cour de compte déplore que d’autres ne l’ont pas fait dans le délai imparti, même s’il y’en a qui se sont acquittés régulièrement dans le délai. «D’autres n’ont même pas daigné le faire», a révélé Pr. Narey qui dit avoir présenté la situation au Président de la République, Chef de l’Etat, SE Bazoum Mohamed.