Le premier président de la Cour des comptes du Niger, M. Oumarou Narey, a livré hier matin au siège de ladite Cour la synthèse de son Rapport général public de l’année 2021. Dans cette présentation, la Cour note une faible application des recommandations lors des contrôles antérieurs et relève plusieurs disfonctionnements dans la tenue des comptes publics dans son rapport 2021. La présentation de la synthèse du rapport s’est déroulée en présence de plusieurs acteurs de la société civile spécialisée dans le contrôle des dépenses publiques.
Le Rapport général public 2021 est présenté en deux parties. La première, comme l’a expliqué le premier président de la Cour des comptes, M. Oumarou Narey, concerne le suivi des recommandations formulées par ladite Cour lors de ces contrôles antérieurs en vue « de s’assurer des suites à elle réservées par les responsables des entités contrôlées ». La deuxième partie, la plus étoffée, porte elle sur les résultats des contrôles effectués au titre de l’année 2021. C’est ainsi que dans le cadre du suivi des recommandations, la Cour, a indiqué M.Oumarou Narey, a noté une faible application de celles-ci par les différentes administrations et entités contrôlées, particulièrement en ce qui concerne les opérations de l’Etat où le taux de mise en œuvre effectif n’est que de 46,27%.
Dans le cadre des contrôles effectués en 2021, la Cour a relevé la persistance des disfonctionnements au sein des entités contrôlées, notamment le non-respect et la non application des textes en vigueur, ainsi que des cas de mauvaises gestions par rapport à l’exécution des dépenses de l’Etat, des collectivités territoriales, des établissements publics à caractère industriel et commercial, sociétés d’Etat et des partis politiques. « La Cour a aussi relevé la gestion non performante des projets et programmes de développement qui ont fait l’objet de contrôle, ainsi que la prise en considération de la pandémie de COVID-19 caractérisée comme un cas de force majeure qui a malheureusement ouvert les portes à toutes sortes de violations des dispositions des codes de passation des marchés publics et des délégations de service », a expliqué le premier président de la Cour des comptes.
Pour mettre fin aux mauvaises pratiques ainsi relevées, la Cour a formulé des recommandations qui feront l’objet, selon ses responsables, d’un suivi régulier, de même qu’elle annonce avoir déféré au parquet général certains cas susceptibles de constituer des fautes de gestion. « La Cour a enfin prononcé des délais et des sursis à décharge à l’encontre des comptables publics, ainsi que des amendes à l’encontre des ordonnateurs jugés coupables de faute de gestion dans le cadre de la discipline budgétaire et financière », a ajouté M. oumarou Narey, premier président de la Cour des comptes.
La cérémonie de présentation du rapport général public 2021 a pour objectif de satisfaire une obligation légale contenue dans l’article 149 de la loi régissant la Cour des comptes.