Le départ annoncé des compagnies pétrolières internationales du Nigeria suscite de plus en plus d’inquiétudes chez les communautés qui jugent leurs intérêts légitimes relégués au second plan.
Au Nigeria, des représentants des communautés de la région du Delta du Niger comprenant des universitaires, des leaders d'opinion et des chefs traditionnels, entre autres, se sont prononcés sur la vague de départ des compagnies pétrolières actives dans le pays, au mépris des conditions contractuelles préalables qu’elles avaient acceptées.
« L'Etat nigérian et les organismes de réglementation observent un silence complice alors que les compagnies pétrolières internationales dictent les conditions de cession de leurs actifs », ont-ils fustigé, appelant les autorités à veiller à une meilleure prise en compte des intérêts des communautés locales, particulièrement en ce qui concerne la cession des actifs détenus par les firmes pétrolières internationales.
Selon des précisions livrées dans un communiqué publié à l’issue d’un forum organisé le samedi 23 avril par l’ONG Environmental Rights Action/Friends of the Earth Nigeria (ERA/FoEN) à Yenagoa, dans l'Etat de Bayelsa, les compagnies pétrolières internationales doivent être mises face à leur responsabilité envers les peuples autochtones, le plus souvent exclus du processus de prise de décision impliquant non seulement leur cadre de vie, mais aussi leurs moyens de subsistance.
D’après les participants, il est inacceptable que les sociétés pétrolières quittent le pays sans mettre en place des mesures visant à corriger ou à défaut, compenser les dommages environnementaux causés par plusieurs décennies d’exploitation pétrolière dans la région.
Plusieurs sociétés multinationales, comme l’américaine ExxonMobil ou la néerlandaise Shell, ont annoncé leur intention de céder leur portefeuille d’actifs au Nigeria pour se recentrer sur des intérêts plus stratégiques. Une décision motivée principalement par les problèmes d’insécurité au niveau des installations pétrolières, souvent la cible d'attaques.
Notons que la question du départ des firmes pétrolières internationales divise au Nigeria. En effet, si certains appellent le gouvernement à mettre en place des mesures pour les maintenir dans le pays, ce dernier se propose d’investir davantage dans le fossile.