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Point de presse conjoint du Président de la République et du Secrétaire général des Nations-Unies : Les deux personnalités plaident pour le financement de la sécurité et de la résilience au Sahel et en Afrique

Publié le mardi 3 mai 2022  |  Le Sahel
Farhan
© Autre presse par DR
Farhan Haq, porte-parole adjoint du secrétaire général de l`ONU, Antonio Guterres.
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Le Secrétaire général des Nations-Unies, M. Antonio Guterres, était hier au Cabinet du Président de la République pour une séance de travail. A la fin de leur rencontre en tête-à-tête, le Président Mohamed Bazoum et le chef de la diplomatie internationale ont conjointement animé un point de presse dans le hall du Palais de la Présidence. De la situation sécuritaire internationale et régionale au financement du développement durable, en passant par la promotion de la bonne gouvernance et le renforcement de la démocratie au Sahel, les deux responsables ont passé en revue les grands sujets du monde actuel et ont plaidé pour plus de financements en faveur des pays en voie de développement qui doivent faire face aux conséquences du réchauffement climatique.

Lors du point de presse, SEM Mohamed Bazoum a rappelé les

efforts des autorités nigériennes pour promouvoir l’unité et la convivialité entre les différentes communautés du pays à travers l’instauration d’une bonne gouvernance et la promotion de la démocratie. Ce qui a permis de vivre la première alternance apaisée au sommet de l’Etat. C’est dans ce même sens, a-t-il poursuivi, que «l’Etat tente de conforter la bonne gouvernance à travers des mesures qui consistent à lutter contre la corruption et l’impunité, et de faire en sorte que les institutions se confortent, se renforcent, se crédibilisent et que les citoyens adhèrent davantage et plus vigoureusement au projet démocratique que nous avons fait le pari de porter». SEM Mohamed Bazoum soutient que c’est seulement lorsque tout cela sera atteint que le pays aura réuni les conditions qui lui permettront d’envisager sereinement le combat contre le terrorisme.

Le Président de la République a également souligné que le grand déficit alimentaire au Sahel et la nouvelle donne née de la guerre en Europe a besoin d’un appel à une grande solidarité internationale dont seul le Secrétaire général des Nations Unies pouvait être le porte-voix. «Sur les deux paris que nous avons faits, le premier est qu’à la faveur des mois de mai, juin, et peut-être tout au plus juillet, nous puissions ramener toutes les populations déplacées de Diffa dans leurs villages respectifs. Cette opération nous l’avons menée l’année passée, en partie. Nous allons l’achever cette fois-ci», a-t-il rappelé. Le second pari concerne les populations déplacées de la frontière d’avec le Mali, moins nombreuses que celles de Diffa, que le Chef de l’Etat voudrait réinstaller dans leurs villages respectifs et leur «assurer les conditions, justement, d’une vie qui leur permettra, à la faveur du prochain hivernage, de cultiver leurs champs sur les sites de leurs propres villages où elles possèdent ses terres».

Le Président Mohamed Bazoum a, pour ce faire, demandé au Secrétaire général des Nations Unies d’accompagner le Niger dans le cadre humanitaire, mais aussi avec des investissements dans les secteurs des infrastructures, de l’hydraulique, de la santé et de l’éducation afin de contribuer significativement à la résilience des populations issues de ces deux zones. Il a assuré son hôte que le Niger va maintenir le cap de l’approfondissement de la démocratie et de la bonne gouvernance car, a-t-il poursuivi, les autorités nigériennes ne croient pas aux «autres solutions», pas plus pour le pays que pour ses voisins. «C’est pourquoi dans le cadre de la CEDEAO, nous sommes engagés à lutter contre les coups d’Etat militaires qui sont l’expression d’une certaine détresse liée à l’insécurité, comme étant une réponse à l’insécurité, mais une réponse totalement fausse et erronée parce que leur avènement a eu pour effet de réduire les chances de ces pays d’être en situation de faire face aux défis de l’insécurité, plus aujourd’hui que par le passé», a conclu le Président de la République.

Pour sa part, le Secrétaire général des Nations Unies, M. Antonio Guterres, s’est félicité de la stabilité démocratique du Niger et de ses justes orientations en faveur de l’instauration de la paix dans l’ensemble du pays, ainsi que ses engagements dans la sous-région. Il s’est également réjoui de l’efficacité des Forces de Défense et de Sécurité nigériennes qui sont actives sur les différents champs d’opération internes et externes. Le Secrétaire général des Nations Unies a exprimé sa déception d’avoir échoué à convaincre les membres de l’organisation, malgré ses efforts personnels, à faire bénéficier le G 5 Sahel de financements sur les crédits obligatoires.

M. Antonio Guterres a plaidé en faveur de plusieurs reformes afin de soulager les pays en développement et les soutenir dans leurs efforts de résilience face aux incertitudes actuelles. Ces réformes qu’il a appelé de tous ses vœux, vont de la garantie d’un flux régulier des denrées alimentaires à la restructuration de la dette publique, en passant par des financements pour faire face aux chocs climatiques et pour promouvoir les objectifs de développement durable (ODD). «Votre pays fait face à beaucoup de défis, mais suscite également beaucoup d’espoirs», a concédé le Secrétaire général des Nations Unies lors du point de presse.

Ce matin, M. Antonio Guterres et sa délégation seront les hôtes des populations de Ouallam pour échanger avec les personnes déplacées qui vivent dans un camp érigé dans la zone.

Souleymane Yahaya
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