Du 09 au 13 mai 2022, s’est tenu à Maradi la semaine du pastoralisme. Cette rencontre internationale a regroupé les techniciens, les décideurs et les acteurs du secteur de pastoralisme du Niger (régions de Maradi, Tahoua et Zinder) et ceux des états fédérés de Katsina et Zanfara (République fédérale du Nigeria) autour de la question du pastoralisme entre nos deux pays.
Les travaux de cette semaine se sont déroulés autour de trois sessions. La première, ouverte par le Secrétaire général du Gouvernorat de Maradi, M. Ousmane Kouré Jackou le lundi 09 mai, est dédiée à une trentaine de journalistes du public, privé et communautaire du Niger et Nigéria qui ont suivi une formation sur les enjeux liés au pastoralisme et le journalisme sensible au conflit. Il s’agit à travers cette rencontre de renforcer les capacités des hommes de média sur la thématique du pastoralisme qui demeure peu connue du grand public.
A l’ouverture de cette session, le Secrétaire général du Gouvernorat a rappelé que les journalistes exercent un noble métier qui contribue au développement socioéconomique d’un pays. Ceci, poursuit-il, est d’autant plus vrai au regard du contexte mondial caractérisé par des crises multiformes sur le plan social et économique. «Ce qui mérite qu’ils soient mieux outillés pour non seulement développer un meilleur concept du pastoralisme, mais pour contribuer à limiter les conflits entre les éleveurs nomades et les populations sédentaires» a-t-il soutenu. Il a enfin indiqué que le vœu formulé de tous est que les journalistes deviennent de véritables vecteurs de paix et des ambassadeurs du pastoralisme partout où ils se trouvent.
La deuxième session dédiée au bilan de l’accord-cadre Katsina-Maradi a permis d’échanger sur les clauses de l’Accord bilatéral Maradi-Katsina, ainsi que sur une compréhension commune des nouvelles formes d’insécurité dans le sous-espace Maradi-Katsina. L’objectif de ce bilan est de renforcer les dynamiques de coopération bilatérale entre l’Etat de Katsina au Nigéria et la région de Maradi au Niger, grâce à l’évaluation de l’accord régissant les deux entités administratives. Il s’agit de réaliser un bilan de l’accord, d’échanger sur une compréhension commune des nouvelles situations d’insécurité dans le sous-espace Maradi/Katsina, ainsi que sur les résultats, contraintes, perspectives et pistes de solutions.
La troisième session a consisté à la tenue d’un dialogue et concertation de haut niveau réunissant les décideurs des localités frontalières (Sokoto, Katsina, Zanfara, Maradi, Tahoua et Zinder) en vue d’échanger et trouver des solutions sur l’insécurité et créer les conditions d’une transhumance apaisée.
Le discours de lancement de cette session a été prononcé par le Gouverneur de la région de Maradi, M. Chaibou Aboubacar, devant ses homologues de Tahoua et Zinder, les représentants du ministre nigérien de l’Elevage, ceux des gouverneurs des états de Sokoto, Katsina et Zanfara, les responsables des organisations des éleveurs et des pasteurs. Il a adressé ses remerciements à la CEDEAO et au CILSS pour avoir eu l’initiative d’organiser cette rencontre. Pour M. Chaibou Aboubacar, le phénomène de l’insécurité transfrontalière ne fait que prendre de l’ampleur au jour le jour. «Beaucoup d’initiatives ont été prises pour garantir des conditions de transhumance apaisée» a-t-il dit. Pour appuyer ses propos, le gouverneur de la région de Maradi a brandi à titre illustratif, la signature du protocole d’accord entre la région de Maradi et l’état de Katsina de juillet 2017 qui vise une bonne organisation et la parfaite gestion de la transhumance transfrontalière. «Cet instrument d’intégration sous régionale, poursuit-il, avait jeté les bases de la réussite des mouvements saisonniers transhumants, de part et d’autre de nos frontières», a estimé le gouverneur de Maradi. Il a enfin relevé la ferme volonté politique des Chefs d’Etat du Niger et du Nigéria à endiguer cette insécurité.