Suite aux fortes précipitations enregistrées ces derniers temps à Niamey et environs, beaucoup de cultivateurs ont l’esprit tourné vers les champs. Certains ont même pris le risque de semer, malgré les mises en garde des services de la météo, selon lesquels ce phénomène passager n’est pas synonyme d’installation de la saison des pluies.
De la pluie en avril, c’est rare au Niger et lorsque ça arrive, on parle de pluie des mangues. Mais lorsque le phénomène se répète et que par endroits les précipitations atteignent 50mm, voire plus, pour beaucoup, c’est un signe d’installation d’une saison des pluies précoce. C’est le cas de Souley Abaradine, fonctionnaire de son État et grand cultivateur de surcroit qui, très soucieux du temps qu’il fait, explique : « Mon champs se trouve à l’est de Tamou (département de Say) où la pluie n’a pas été suffisante pour semer mais je vous assure que depuis trois jours, je ne fais que téléphoner pour m’enquérir de la situation. »
Peu importe les prévisions de la météo, le travail de la terre, il s’y connait. Chez lui, c’est de père en fils et l’expérience est la meilleure conseillère. À ce propos poursuit-il, « nous croyons aux prévisions de la météo mais nous avons aussi une expérience concrète de la chose. Rappelez-vous en 1996! En début du mois de mai il a plu et nous avons semé. Il y a eu alors 55 jours sans pluies mais les semis ont résistés ».
Sentiment partagé par Idi Alou, un cultivateur des environs de Niamey qui lui, n’a pas perdu de temps pour semer. Pour tromper l’incertitude, ce dernier, un tantinet philosophe, préfère lui, s’en remet Dieu quant-à l’issue de cette campagne débutante que tous souhaite meilleure que la précédente à propos de laquelle des chiffres officiels font cas d’un déficit céréalier de l’ordre de 692 000 tonnes.
Mettre les populations rurales à l’abri des affres de la famine, tel est le véritable défi qui se pose aujourd’hui aux autorités nigériennes. Dans cette perspective, une transformer radicale des systèmes de productions agricoles s’impose.