Voilà un monsieur qui excelle à manger l’argent de l’Etat et même de ses pairs sans jamais effectuer ni livraison, ni paiement des engagements qu’il contracte. Figurez-vous que ce monsieur est celui-là même qui a grugé le Ministère de la Défense Nationale et aussi un opérateur économique de la place pour la construction des bâtiments de l’internat de jeunes filles de Moujia dans le département d’Illéla ; des bâtiments qu’il a offerts gracieusement (à titre de don personnel) à la région de Tahoua, pour dit-il accompagner les actions de le Président de la République Bazoum Mohamed. Quel baroudeur !
Pour l’heure nous ignorons le montant exact des fonds mis à la disposition de Khalif Security par Kalla Moutari Ministre de la défense Nationale en 2019 au moment des faits ni le montant exact de l’argent que Abdel-Kader Aboubacar Mamadou aurait pris comme avances. D’ores et déjà, remarquons que ce type est vraiment un champion, un arnaqueur qui a des ailes solides au vu des appuis dont il a bénéficié. En effet, pour ses affaires au Ministère de la Défense Nationale, le conseiller occulte à la Présidence de la République s’est appuyé sur des complicités au plus haut niveau. La plus somptueuse est cette lettre de recommandation en date du 26 Avril 2019 signée par le Ministre Kalla Moutari qui le présente en ces termes : «(Boubacar Mamadou Abdoul Kader)… a les compétences techniques et humaines pour appuyer notre département ministériel dans toutes offres de services de qualité et de sécurité à la pointe de la technologie ». Voilà comment en deux phrases le Ministre Kalla Moutari a monté de toute pièce un individu véreux pour le présenter comme l’un des premiers récipiendaires de marchés au Ministère de la Défense Nationale. Cette lettre constitue la toute première pièce de l’édifice de magouille mis en place par un arnaqueur professionnel comme jamais on ne l’a enregistré dans notre pays. Avec une entreprise quasi inexistante ou même insignifiante, ‘En tout cas bien connue par les nigériens) Kalla Moutari en a fait une société de haute facture. En tout cas, comme présentée par Kalla Moutari, une telle entreprise ne saurait réellement exister au Niger. C’est dire que le premier maillon du puzzle sur lequel il faudrait demander des comptes reste ce ministre qui a accepté délibérément d’octroyer une lettre de recommandation à une société fictive, inexpérimenté et conduite par un jeune étudiant boulimique à mort. Pourtant une expertise militaire sérieuse avait prévenu le Ministre de l’insuffisance notoire de cette entreprise à assurer véritablement la tâche qu’on voulait lui confier.
Soit.
Désormais muni de son papier «sésame ouvre-toi», le sieur des entreprises Khalil a bénéficié d’un gigantesque marché pour l’achat d’armes lourdes, de munitions, de blindés et même d’avion. Eh Allah ! Ce n’est nullement de consommables informatiques dont il est question ici. Il s’agit d’articles et de gadgets hautement dangereux, très sensibles à toutes manipulations ; des gadgets qui doivent être fournis dans la discrétion la plus totale. Il n’y a vraiment qu’au Niger où certaines magouilles peuvent prévaloir. C’est ainsi qu’il a donc bénéficié d’une avance de milliards de francs pour exécuter son marché. Les sources émanant des réseaux sociaux avancent le chiffre de 30% du montant du contrat, soit des milliards au vu de la taille du marché. Et, à la date d’aujourd’hui, ce monsieur n’a même pas livré une carabine au ministère de la Défense nationale !!!
Dans un pays en guerre où les militaires ne disposent ni d’armement conséquent ni de réelles motivations, voilà un individu qui met en branle toutes les prévisions faites dans le sens de renforcer les capacités opérationnelles de nos Forces de Défense et de Sécurité. Comme on le sait, c’est bien l’urgence de doter nos FDS de moyens à la taille de ceux de leurs adversaires qui les tuaient comme des mouches que l’Etat nigérien a tordu le cou à plusieurs budgets pour mettre cet argent à la disposition du Ministère de la Défense Nationale. En détournant cet argent, il s’agit ici d’un crime en bonne et due forme quand on se réfère aux soldats tombés sur le champ opératoire car ne disposant pas d’armes à la taille de celles de leurs adversaires. Combien d’hommes d’armes sont tombés dans de telles situations ? Au moment où l’urgence a été dégagée et précisée par nos militaires, l’Etat a pu concocter ce dont il disposait pour l’achat d’armement afin de contrecarrer les actes terroristes et djihadistes dans le pays. S’il vous plait, c’est cet argent qu’un individu ayant bénéficier de la complicité d’un ministre a rassemblé pour aller faire la bamboula, voyageant de capitale en capitale et séjournant dans des hôtels de grande facture. Cet homme n’est nullement seul dans son périple. En effet, ce fameux baroudeur a pu placer dans les clauses du contrat une disposition qui le mettait à l’abri de toute surprise. En effet selon l’acteur de la société civile qui révèle l’affaire, c’est lui-même qui a financé la prise en charge de l’équipe des officiers chargés de contrôler et d’attester de la qualité des gadgets fournis. Ainsi aurait-il donc fait voyage ces galonnés à ses frais avec très certainement des perdiems faramineux ; si ce ne sont que des perdiems car dans de telles situations, il s’agit plutôt de soudoyer les acteurs pour recueillir leur adhésion à la supercherie. Et, tous en sont conscients tant des sommes faramineuses mises en jeu que du caractère rocambolesque de cette affaire. On ne saurait par conséquent leur proposer des miettes pour leur clouer le bec. Eh Allah ! Tout ce beau monde mérite franchement d’être entendu par la justice car, à cause de leurs forfaitures, des milliers de familles nigériennes ont perdu des proches ; des familles endeuillées dont les veuves ne savent à quel saint se vouer. Eh oui, même les soutiens qui leurs sont accordés feraient l’objet de pratiques mafieuses.
Alors, c’est à se demander où est-ce que cet individu est passé avec cet argent car il n’a absolument rien livré encore. Aux dernières nouvelles, certains marchés rattachés à ce contrat auraient été tout simplement annulés par le nouveau ministre qui aurait trouvé trop de zones d’ombre, notamment par rapport au délai de livraison et à la qualité du matériel annoncé. Chemin faisant, dans le cadre des investigations ouvertes pour accrocher la destination de cet argent, certains enquêteurs auraient avancé les opérations de farotage de l’homme et de ses proches pendant la campagne présidentielle. Ainsi il se pourrait qu’une partie de cet argent occulte aurait servi à financer quelques actions de campagne du Pnds-Tarayya ! C’est véritablement là où le bât blesse et cause de profondes tuméfactions. Donc d’importantes personnalités seraient trempés dans cette magouille criminelle ?
Soit.
Une autre piste aurait été dénichée par les investigateurs. En effet, l’homme dans son élan de ‘’patriotisme’’ aurait tout simplement construit avec ses propres moyens le fameux internat des jeunes filles de Moujia dans le département d’Illéla, fief de l’ex Président Issoufou Mahamadou ; et, cet internat, l’homme Abdel-Kader Aboubacar Mamadou l’a offert gracieusement pour accompagner et renforcer les efforts du Président Mohamed Bazoum dans son plan de redressement du système éducatif nigérien. L’homme est non seulement un arnaqueur mais aussi un fin stratège. Par cet acte, il cherche très certainement une hypothétique protection auprès du président Bazoum Mohamed. En plein dans le mil. Ce subterfuge aurait très certainement abouti si l’homme était autre que Bazoum, un Président qui est accroché comme pas possible à son triptyque ou slogan de «Ba sani ba sabo» doublé de l’opération Boulala. Ainsi après avoir usé conséquemment de sa «Boulala» contre Ibou Karadjé et tout récemment contre un Ministre indélicat, on voit très mal comment le Président Bazoum Mohamed pourrait reculer face à une telle arnaque. Souvenez-vous qu’il s’agit du Ministère de la Défense Nationale, un département qui s’active de fort belle manière sur plusieurs fronts pour juguler une crise sécuritaire qui a été imposée à notre pays par des forces aux desseins occultes. C’est comme si un individu détournait des vaccins et des soins thérapeutiques en plein milieu d’une pandémie. Toujours à mi-parcours des enquêtes diligentées, voilà que l’on retrouve notre monsieur à l’origine d’une autre arnaque. En effet, les enquêteurs ont découvert que ce n’est nullement l’argent du Ministère de la Défense Nationale qui a servi au financement des travaux du fameux internat des jeunes filles de Moujia. Il s’agit cette fois-ci d’un abus de confiance car le sieur Abdel-Kader Aboubacar Mamadou est passé sur le dos d’un opérateur économique pour assurer la réalisation des travaux de construction. Certainement il comptait mettre la main sur le restant du pactole pour rembourser l’imprudent opérateur économique. En tout cas, l’homme attend toujours le paiement des engagements contractés par monsieur Abdel-Kader Aboubacar Mamadou. Figurez-vous que cet homme au nom kilométrique n’est personne d’autre qu’un jeune étudiant à l’époque de moins de trente (30) ans. Souvenez-vous de l’affaire du ministère de l’agriculture où un jeune de moins de 18 ans avait été monté de toute pièce par son propre père comme entrepreneur. Est-ce désormais la ligne de promotion de nos jeunes ? Quel serait l’avenir de nos jeunes dans un tel contexte ? Dans tous les cas, nous sommes ici face à un cas de détournement de deniers publics sans précédent. Et c’est encore le Ministère de la Défense Nationale qui en pâtit. C’est dire qu’à l’image de la Présidence de la République, le MDN est devenu un Eldorado où les gens s’enrichissent de manière effronté. Sauf que le cas de la Présidence a été réglé avec l’affaire Ibou Karadjé. Les nigériens attendent le dénouement de cette affaire Khalil security pour véritablement apprécier à sa juste valeur le degré de l’engagement du Président de la République quant à la lutte contre l’impunité et le détournement des deniers publics. Pour être complet sur ce sujet, Abdoul Kader serait un très proche parent d’un ancien ministre MNSD de la région de Dosso. La fortune ainsi créée servirait à mettre le département de Gaya sous l’escarcelle du PNDS. Le président régional de ce parti, Foumakoye Gado, serait un soutien de l’enfant de la commune rurale de Tanda.