Visiblement le besoin en sang est criard à Niamey, en témoignent les multiples alertes sur les réseaux sociaux. En effet, la problématique et la gestion du sang se pose avec acuité. Il n’est pas rare des voir des messages d’appel aux bonnes volontés pour faire don de sang au profit des patients souvent en besoin urgent de transfusion. A travers les mêmes recours aux réseaux sociaux, les plaintes fusent de fois dénonçant des cas de « détournement » de sang donné. Les cas les plus écœurants, c’est quand des parents d’un patient se mobilisent eux-mêmes pour faire don, afin de permettre non seulement de sauver le leur mais aussi de contribuer à sauver d’autres patients, mais qu’au moment de passer à l’opération qu’on leur dise sans vergogne qu’il y’en a plus pour celui-ci. Et les témoignages sont légions.
M H, un joli bébé d’à peine 2 ans, très mignon, sourit dans les bras de sa mère, dans un hôpital de la place. Derrière ce sourire se cache une maladie qui le rongeait depuis quelques mois : il souffre en effet d’une tumeur de son œil gauche (rétine blustone), une maladie très rare. La prise en charge de cette maladie nécessite une intervention chirurgicale. Qui parle d’intervention chirurgicale parle forcément d’un besoin en sang. Un jour, son papa a pu constituer le dossier de son enfant avec les résultats de tous les examens préliminaires. Mais hélas, au niveau de cette structure sanitaire, il n’y avait pas de sang disponible pour pouvoir prendre efficacement en charge l’intervention chirurgicale. « Je suis allé me renseigner sur la programmation des interventions, on m’a dit qu’il y a vraiment pas du sang permettant de programmer mon fils. La dame que j’ai trouvée m’a clairement dit d’aller réserver du sang et que maintenant tout celui qui a besoin du sang doit envoyer ses parents pour donner afin d’en bénéficier en retour. Le lendemain, j’ai mobilisé 4 personnes pour qu’on puisse donner suffisamment de sang » a témoigné ce père, lui même bénévole et donateur régulier de sang, très en colère. Il ne cache pas son amertume face à cette situation. Ces genres de témoignages sont légions. On en trouve chaque jour. Mais le pire, c’est de donner son sang pour un besoin et après ça se volatilise.
C’est dire qu’une bonne gestion du sang permet de conserver le sang donné pour des personnes qui en ont absolument besoin. Une tâche des plus difficiles tant les besoins en sang sont énormes avec la multitude de maladies qui nécessitent la transfusion sanguine. Il s’agit généralement des situations d’anémie qui se posent et dans lesquelles peuvent se retrouver les femmes enceintes, les drépanocytaires, les accidentés ou simplement ceux qui souffrent d’anémie chronique.
A Niamey, le besoin se fait sentir dans l’ensemble des structures sanitaires de la ville notamment l’hôpital National de Niamey, la Maternité Issaka Gazobi, le centre de Cancer, le centre de drépanocytose, l’hôpital Amirou Boubacar Diallo, ex Lamordé, l’hôpital Général de Référence, des cliniques privées, etc.
Comme le sang ne se fabrique pas, la seule façon d’en disposer ,c’est le don. Alors une prise de conscience s’impose afin de donner du sang, à la hauteur des besoins.