La drépanocytose, encore appelée anémie falciforme, est une maladie génétique de l’hémoglobine qui se manifeste biologiquement par une anémie hémolytique chronique. Beaucoup de personnes atteintes de drépanocytose, donc les drépanocytaires, ont régulièrement besoin de transfusion sanguine avec du sang sain et compatible pour rester en vie. La transfusion sanguine demeure un traitement essentiel de la maladie. Selon Mme Issoufou Foureratou, directrice du Centre National de Référence de la Drépanocytose (CNRD), un centre qui accueille des malades drépanocytaires de toutes les localités du Niger, cette transfusion permet de traiter les symptômes de la maladie, mais aussi de prévenir des complications.
Le Centre National de Référence de la Drépanocytose est un établissement public à caractère scientifique et technique qui a été créé en 2009 et qui est devenu fonctionnel en 2010. Selon les explications de la Directrice, Mme Issoufou Foureratou, ce centre a pour mission la prise en charge médicale et psycho sociale des drépanocytaires, la formation des professionnels de la santé sur la prise en charge de la drépanocytose, la prévention à travers le dépistage de la maladie, les conseils génétiques et enfin le regroupement de la
recherche dans le cadre de la drépanocytose.
Selon la directrice du CNRD, le centre fait partie des plus grands demandeurs de sang au Niger ; «on ne peut pas passer une semaine sans faire de transfusion sanguine car les drépanocytaires sont fréquemment anémiés, donc une infection ou un paludisme peut entrainer des cas d’anémies », affirme-t-elle. Selon ses estimations, c’est 4 à 5 transfusions par semaine. Car, à part les malades qui viennent, il y’a aussi d’autres qui sont sous protocole échanges transfusionnels et il faut aussi faire des bons de sang.
La directrice indique que le Centre National de Référence de la Drépanocytose s’approvisionne au niveau du Centre National de Transfusion Sanguine (CNTS). « On établit des bons que nous transmettons au niveau du CNTS et ils arrivent à répondre à notre demande. En cas de non disponibilité, nous faisons appel aux membres de la famille du malade », précisant que le CNRD entretient de bons rapports avec le Centre National de Transfusion Sanguine qui fait de son mieux pour répondre à leur besoin.
S’agissant des difficultés connues au niveau du CNRD, Mme Fourera a relevé la rareté du sang. Selon elle, le sang se fait rare et il y’a de plus en plus de malades et lorsque le centre fait appel aux parents, ces derniers sont réticents ou ne veulent pas du tout donner leur sang. En effet, certaines personnes potentiellement aptes à donner du sang hésitent à le faire sous prétexte que c’est d’importantes quantités qui sont prélevées à la fois, au point d’en manquer soi-même alors que c’est la vie de leur malade qui est en jeu.
Enfin, la directrice du CNRD invite toute personne capable de donner du sang à sortir faire ce geste généreux et humanitaire qu’est le don de sang car le sang maintient en vie et sauve et aucun médicament ne peut le remplacer.