Un sommet décisif se tient en ce moment à Accra, autour d'une question centrale : faut-il lever les sanctions ou au contraire en prendre contre les régimes militaires d'Afrique de l'Ouest ? Les dirigeants de la région sont réunis depuis ce matin au Ghana pour en parler, lors du sommet de l'organisation ouest-africaine Cédéao. Trois pays sont concernés : le Mali, le Burkina Faso et la Guinée. Tous les trois dirigés par des militaires après des coups d'État, et tous les trois pas vraiment pressés de mener à terme la transition politique. On en parle aujourd'hui avec Pape Ibrahima Kane, chargé des relations entre l'Open Society Initiative for West Africa (Osiwa) et les organes de l’Union africaine.
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RFI : Le seul pays à faire déjà l'objet de sanctions, c'est le Mali et la junte a fait des efforts : en deux semaines seulement, elle a adopté la loi électorale que la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) réclamait depuis longtemps. Elle a fixé une date pour les élections. Est-ce que cela peut suffire à convaincre les dirigeants ouest-africains, selon vous ?
Pape Ibrahima Kane : Je pense que oui. Les dirigeants ouest-africains ont tout intérêt à ce que le Mali rejoigne la communauté, parce que les sanctions qui ont été prises ont été des sanctions impopulaires, impopulaires non seulement au niveau de la population du Mali, mais aussi au niveau de la région. Des États comme le Sénégal ont vraiment souffert de ces sanctions-là. Maintenant que les militaires ont pris des mesures apaisantes, des mesures allant dans le sens de la fin de la transition, je pense que les États n’ont pas d’autres solutions que d’aller dans le sens d’une levée graduelle des sanctions contre le Mali et espérer un retour du Mali dans la communauté dans un an.... suite de l'article sur RFI