Dans un simple communiqué de presse publié ce vendredi 08 juillet 2022, le Commissariat en charge de l'Organisation du Hadj et la Omra (COHO), a accusé "l'avionneur" qui n'a pas respecté son programme initial de vols et a pris l'engagement de rembourser intégralement les frais de prestations saoudiennes ainsi que des billets d'avions des 158 pèlerins qui n'ont pas pu embarquer pour l'Arabie Saoudite. Un mea-culpa qui risque de ne pas suffire à calmer l'opinion au regard du fiasco qui a caractérisé l'organisation de cette édition du Hadj qui, il faut le reconnaitre, a été un vrai chaos pour beaucoup de pèlerins au regard des conditions dans lesquels ils sont arrivés sur les Lieux Saints.
Le gouvernement avait assuré, le 29 juin dernier par la voix de son ministre porte-parole Tidjani Idrissa Abdoulkadri que « la totalité de nos pèlerins seront sur le territoire saoudien avant la fermeture des Aéroports qui est prévue pour le 3 juillet, en ce qui concerne Médine et le 6 juillet en ce qui concerne Djeddah ». En dépit des inquiétudes qui persistaient alors en raison du retard qui était déjà accusé dans le plan initial de vols, le COHO a par la suite réitéré l'assurance "qu'aucun pèlerin légalement inscrit ne manquera le hadj 2022 pour insuffisance de vol".
En dépit de ces promesses et engagements, 158 pèlerins nigériens sur les 7.194 candidats qui se sont acquittés de tous les frais qui se sont élevés cette année à 3.281.075 de francs CFA et qui disposent de tous leurs documents de voyage en règles, n'ont pas pu embarquer pour les Lieux Saints afin d'accomplir le rite du Hadj. Selon certains chefs d'agence, c'est entre 250 et 250 candidat au Hadj 2022 qui sont restés à Niamey.
Le Mea-culpa du COHO
Dans un communiqué daté de ce vendredi 08 juillet 2022, le COHO a accusé la compagnie aérienne Air Max, sans la citer dans le texte, d'être responsable de cette situation. La compagnie du magnat nigérian Dahirou Mangal détient, en effet, depuis quelques années, le contrat exclusif de transport des pèlerins nigériens.
"Cette situation regrettable est imputable à l'avionneur qui n'a pas non seulement respecté son programme initial de vols mais aussi le délai de dérogation négocié et obtenu à titre exceptionnel par les plus hautes autorités du pays", a annoncé le COHO qui, par la même occasion, "prend l'engagement de rembourser intégralement tous les frais de prestations saoudiennes ainsi que les frais de billets d'avions des 158 pèlerins" qui n'ont pas pu embarquer pour le Hadj de cette année.
Ce mea-culpa du COHO risque pourtant de ne pas suffire à calmer l'opinion qui a été profondément choquée par cette situation assez dramatique ainsi que le cauchemar vécu par les pèlerins avec les retards accusés par les vols. Depuis le 1er vol, la situation était prévisible mais il a fallu les derniers jours pour que la Primature, sous la tutelle de qui est placée le COHO, commence à s'activer pour trouver des solutions en recourant à d'autres compagnies de transport comme West Link Airlines. Les négociations se sont avérées vaines et il a fallu solliciter une dérogation spéciale auprès des autorités saoudiennes, qui fort heureusement ont accédé à la requête des autorités nigériennes, pour que l'acheminement des pèlerins reprennent. la situation aurait été sinon pire avec plus de 2.100 pèlerins qui attendaient encore à Niamey alors que certains rites, certes non obligatoires mais importantes du Hadj 2022, avaient déjà commencé.
Non seulement la totalité des pèlerins nigériens n'a pas été convoyée, et encore moins dans les temps pour certains, mais beaucoup de ce qui ont pu prendre les vols sont arrivés sur les Lieux Saints dans des conditions assez traumatisantes, certains à quelques heures du début du rite proprement dit.
C'est pourquoi, les nigériens attendent plus qu'un simple communiqué du COHO, qui au passage, a oublié que c'est lui qui attribue le contrat de transport sur la base des critères qu'il a établis et surtout de son cahier de charges. Les responsabilités doivent être situées et des têtes doivent tomber comme le réclame l'opinion qui demande d'ailleurs la dissolution pure et simple du COHO pour avoir démontré son incapacité à organiser le Hadj dans de bonnes conditions malgré les prix exorbitants imposés aux candidats. Depuis la création de cet organe, c'est à chaque édition des désagréments pour les pèlerins et leurs familles sans que les leçons ne soient véritablement tirées pour en améliorer les prestations. Cette année pourtant le COHO a eu tout le temps de bien préparer le Hadj car les deux précédentes éditions ont été suspendues pour cause de Covid-19 et surtout le quota attribué au Niger est moindre puisqu'il a été ramené de 12.000 pèlerins en moyenne par le passé à quelques 7.000 pour cette édition de reprise qui a été un véritable fiasco en ce qui concerne l'organisation des départs et un chaos pour beaucoup de pèlerins. On attend et on prie pour que le retour de nos pèlerins se passe dans de bonnes conditions afin d'atténuer le traumatisme qu'ils ont vécu et sauver ce qui peut l'être pour les Commissaires du COHO de qui on attend des comptes...