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La 7ème République : La République de l’injustice

Publié le dimanche 10 juillet 2022  |  nigerdiaspora
Armoirie
© Autre presse par DR
Armoirie du Niger
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En vertu de l’article3 de la Constitution « La République du Niger est un Etat unitaire. Elle est une et indivisible, démocratique et sociale». Mais pour la majorité, l’écrasante majorité d’ailleurs, c’est tout l’inverse. Ceci n’est pas une vue de l’esprit, mais la triste réalité quotidiennement vécue. La gouvernance du pouvoir actuel, si l’on peut même parler de gouvernance pour qualifier cette chose, est tout le contraire d’une République, encore moins d’une démocratie et d’un Etat de droit où tous les citoyens sont soumis aux mêmes lois, droits et devoirs, et sont tous également justiciables. La République est devenue la propriété d’un clan, tout simplement. Tout pour le clan et ses membres, y compris le ‘droit’ de piller les maigres ressources nationales, insulter, calomnier ceux qui dénoncent les travers du régime en vue de les emprisonner. Rien pour ceux qui, forts de leurs droits consacrés par la Constitution, continuent, malgré les brimades et les harcèlements, à lutter pour l’instauration d’une démocratie véritable. Il s’agit des journalistes, les acteurs de la société civile et les hommes politiques, jaloux de leur liberté de choix et d’expression, et soucieux du devenir du Niger. L’affaire de l’ex haut-commandant de la Garde nationale dont le rejeton s’est amusé récemment avec des dizaines de millions puisés des coffres familiaux puisque l’argent ne peut pas être déposé ailleurs sans éveiller les soupçons, a fini par convaincre les plus sceptiques que les nigériens ne peuvent plus espérer du pouvoir actuel le respect du principe sacrosaint de l’égalité de tous citoyens en droit et en droits. L’affaire, ébruitée sur les réseaux sociaux et les journaux de la place, le Colonel Sidi Mohamed est débarqué de son poste. Mais, pendant que les nigériens attendaient au moins l’ouverture d’une instruction judiciaire, le monsieur est bombardé Conseiller du ministre de l’intérieur, devenant du coup le patron du nouveau hautcommandant. Il est vrai qu’être riche n’est ni un délit ni un crime. Mais, la vitesse avec laquelle certains proches du régime le sont devenus, immensément, en peu de temps, suscite de légitimes interrogations. Les textes accordent certes des avantages liés au rang à certains responsables, mais tout de même. Certaines fortunes dépassent le cadre des avantages légaux et sont d’origine douteuse. C’est cette origine douteuse que la justice se doit de démêler avec un engagement total de l’exécutif afin que justice soit rendue au nom du peuple et pour le peuple et non de manière sélective. Mais que nenni. Cette affaire qui continue encore à faire couler d’encre, sur fond d’un fort sentiment de justice à géométrie variable vient s’ajouter à une série d’autres affaires plus loquaces dont est jalonnée la renaissance, de 2011 à nos jours. Certains de ces scandales ont fait la Une d’organes de presse internationaux à grands tirages, au-delà de la presse nationale. On peut citer l’Uraniumgate, cette vente circulaire et frauduleuse d’uranium où 200 milliards de FCFA ont été transférés à des aventuriers à partir d’un compte de la Société du Patrimoine des mines du Niger (SOPAMIN), ouvert expressément et logé à la BNP en France. L’affaire Africard figure, elle aussi, en bonne place dans le palmarès des scandales financiers qui ont éclaboussé certains hauts responsables de l’Etat et saigné l’économie nigérienne. La rupture unilatérale du contrat signé entre le Niger et la société de Danny Chakkour pour la production de documents électroniques a fait perdre au Niger, gratuitement puisque la société n’a produit le moindre document, des dizaines de milliards et terni son image aussi par ceux là-mêmes qui ont pour mission de le protéger. Il en est de même avec Africa Rail suite à la résiliation du contrat de réalisation du chemin de fer au profit de Bolloré.

La boucle ferroviaire, chantée pourtant dans les réalisations de Mahamadou Issoufou, pour les besoins de la campagne électorale de 2016, s’est avérée un fiasco, un gouffre financier. Un crime économique, selon certains citoyens nigériens. Car, en dehors de son coût dont rares sont ceux qui connaissent le montant à cette date, s’ajoutent les dommages et intérêts qu’aurait réclamés Bolloré, aux Etats nigérien et béninois, suite à la résiliation de son contrat, à son tour. Ces dommages et intérêts s’élèveraient à environ 1 900 milliards FCFA, selon La Lettre du Continent. Les barres de fer de Bolloré sont bien là en guise de rail que le Niger est sommé de ne pas dégager jusqu’au règlement du contentieux, et une locomotive et des wagons en cours de ruine bien visibles. Mais, ils n’ont servi qu’à enrichir Bolloré et ses amis aux dépens du Niger et de son peuple. Que dire du prêt contracté auprès d’Eximbank de Chine, dont le montant de 2 milliards de dollars a été même caché aux nigériens, ainsi que du don de riz pakistanais, de 15 000 tonnes, détourné et vendu en pleine mer ? The last, but not the least (le dernier et non des moindres) est sans nul doute le scandale révélé, suite à une inspection d’Etat, au ministère de la défense où des dizaines de milliards, destinés à la défense de l’intégrité territoriale et la sécurité des personnes et de leurs biens, se sont retrouvés dans les poches de certains responsables militaires et civils, au détriment de la sécurité nationale. Les auteurs de cette ignominie sont bien connus. Mais, comme ils sont proches du pouvoir, ils jouissent d’une impunité totale et continuent à narguer insolemment les nigériens.

Des auteurs et complices de toutes ces affaires où le Niger a été spolié et ses intérêts vitaux mis en péril, aucun n’est inquiété à ce jour. Pendant ce temps, le Niger croule, en raison de la prédation de ses ressources par certains de ses fils à qui il a pourtant tout donné, et de l’incapacité des autorités actuelles à assurer la sécurité sur le territoire national. Pendant ce temps, le voleur de poule se trouve en détention où il encourt des années de prison. Pendant ce temps, des hommes sont jetés en prison pour leurs opinions. C’est cette catégorisation qui indigne les nigériens et ils vont continuer à s’indigner jusqu’à ce que justice soit rendue.

Bisso
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