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FRANÇAFRIQUE / La France au Sahel : on n’en veut pas, mais elle tient à y rester

Publié le lundi 18 juillet 2022  |  nigerdiaspora
Françafrique:
© Autre presse par DR
Françafrique: Paris veut rester maître du jeu dans le pré-carré, cas de la Centrafrique
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La relation de la France avec l’Afrique, depuis toujours, a été orageuse, faite de tension et de violences, de malentendus et de contradictions qu’on n’a jamais su apaiser et dépasser. La France nous aimait tellement qu’elle savait nous détester, et jamais les pays du continent n’ont eu de relations aussi houleuses qu’avec cette France qui se comporte vis-à-vis de l’Afrique en maman-poule alors qu’elle est – et tout le monde le sait – le loup qui dérange dans la bergerie, alors qu’elle est, disons-le, le problème central d’une Afrique qu’elle ne peut laisser tranquille à se battre pour elle-même et par elle-même, selon ses besoins, ses rêves, ses choix.

Après plus de soixante ans d’indépendance, cette France qui ne peut mûrir par l’esprit peut toujours croire qu’elle a la même Afrique à gérer et à dominer, qu’elle a les mêmes Africains rencontrés dans les vieilles brousses d’une Afrique perdue qu’elle avait cru sauvage, pour croire qu’elle peut continuer à les domestiquer, et ce faisant à leur dénier la part imprenable et inaltérable de leur humanité.

Après près de dix années d’assistance militaire inutile, les populations ont crié leur déception et leur désamour vis-à-vis de cette France incapable, rêvant d’amitiés nouvelles, avec des peuples plus fiers qui peuvent marcher avec elle, dans la dignité humaine, dans le respect de l’autre. Mais cette France-sangsue ne l’aime pas et on a beau la vilipender pour la pousser à partir, elle manque de cet orgueil pour partir quand on ne l’aime plus, et aller se battre dans son Europe où, à force de duplicité, contrairement aux autres États européens de détacher son économie et son progrès d’une Afrique qu’elle ne sait pourtant toujours pas respecter.

Chassée du Mali, c’est au Niger que cette France humiliée cherche refuge alors même que là aussi, le sentiment anti-français n’a jamais été aussi fort, soutenant des hommes qui ont torpillé notre cohésion, détruit notre économie et notre démocratie. Mais, là, elle estime sans doute, par les servilités de ses partenaires conjoncturels que ses complicités lui donnent et imposent aux Nigériens comme dirigeants, qu’elle a des hommes qui ne peuvent avoir ces fiertés maliennes qui prônent une souveraineté assumée et qui veulent, manquant de courage politique, la laisser faire ce qu’elle veut chez nous alors qu’elle ne convainc toujours pas sur le dossier sécuritaire.

Comment comprendre, quand, le jour même de la grande fête nationale de France – le 14 Juillet – des ministres se déplacent au Niger, sous la fallacieux prétexte de venir prendre langue avec le Niger, relativement au redéploiement des troupes françaises au Niger, arguant – sans le dire – que la France aura changé et qu’elle aura tiré des leçons.

Mais cette France qu’on a assez trop connue ne changera jamais. Les Africains en sont convaincus et restent vigilants pour ne pas croire sa parole frivole. Et pour cause, cet entêtement, traduit un fait irrécusable : il y a des choses au Sahel, au-delà de son influence et de son rayonnement, qu’elle ne veut pas perdre.
Vigilance…

Binta Mody
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